« Depuis un peu plus d’une semaine, certains de nos compatriotes franco-ontariens vivent une aventure extraordinaire, donnant à l’ensemble de la province un exemple de ‘courage’ qui devrait animer tout le monde en Ontario. » Même le prestigieux Globe and Mail, dans son édition du 1er septembre 1979, y avait consacré son éditorial principal. La raison? Les francophones de Penetanguishene, dans le comté de Simcoe, dans le sud-ouest de l’Ontario, auraient leur école secondaire française après quelques années de luttes interrompues. Dans mon éditorial du journal Le Carillon du 12 septembre 1979, je reproduisais (en version traduite) l’éditorial du Globe.
« La fête commence aujourd’hui. Des étudiants franco-ontariens, et leurs parents, d’Elliott Lake, Sturgeon Falls, Smooth Rock Falls, Cornwall et Windsor se réuniront à Penetanguishene pour marquer l’occasion. (…) Puis mardi, l’école secondaire de la Huronie – la 13e école secondaire de langue française de la province – ouvrira ses portes à une inscription de 40 à 50 francophones de Penetang. (…) Puisque le ‘système’ leur a refusé son aide, les francophones de Penetang ont tout bonnement décidé de prendre les choses en main et d’établir leur propre école. Dans un vieil édifice des postes, avec des dons privés, grâce à des professeurs volontaires – et puisant à même un vaste esprit communautaire, de la bonne volonté et de la détermination. (…) Conséquemment, l’école a été établie sans l’autorisation provinciale – et, qui plus est, sans subventions provinciales. (…) Mais, légal ou non, l’expérience n’est pas la solution idéale, et ce n’est pas, non plus, un bel exemple de l’engagement de l’Ontario envers les droits des francophones. »
Et l’éditorial se poursuivait en ce sens. Provenant du « Canada’s National Newspaper », de tels commentaires entretenaient les espoirs.
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Paul de Broeck avait été candidat du Nouveau parti démocratique lors du dernier scrutin fédéral dans Glengarry-Prescott-Russell. Dans le journal du 12 septembre 1979, nous apprenons qu’il remplace André Sarazin comme coordonnateur du centre culturel La Sainte-Famille de Rockland. Le centre offre de plus en plus de services à la population et met sur pieds des événements intéressants. En mai 1980, par exemple, il y avait eu la « Festival de l’ail des bois ». J’y reviendrai.
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Une grève avait paralysé Bell Canada pendant trois mois. Dans le journal du 19 septembre 1979, l’entreprise publie une annonce dans laquelle est écrit :
« Maintenant que le conflit est réglé, nous nous mettons résolument à l’œuvre pour répondre aux demandes de notre clientèle. Il est évident cependant que nous ne pourrons disposer du jour au lendemain de l’arriéré de travail accumulé depuis trois mois. Il faudra donc prévoir encore un certain temps avant que tout rendre dans l’ordre. Nous avons pris note de toutes les commandes et nous communiquerons avec vous dès que nous serons en mesure de les remplir. Nous nous occuperons d’abord des clients qui n’ont pas de service téléphonique. »