« Accident ‘mystérieux’ Phénomène inexplicable » est le titre d’un article dans l’édition du 11 juillet 1979 du journal Le Carillon sous la plume de Monique Castonguay. Elle relate les mésaventures d’un citoyen de 33 ans d’Ottawa qui, « disant obéir à un appel de Dieu, aurait quitté délibérément la route 417 en automobile, sauté par-dessus une clôture, traversé quatre acres de boisé, et marché pieds nus sur une distance d’environ deux milles, incluant la traversée de la rivière Nation entre les cinquième et quatrième concessions à Casselman ». Les dommages au véhicule « étaient à peine perceptibles », soit un pare-chocs « légèrement bossé au point de rencontre du véhicule avec la terre ». L’individu « ne s’était pas blessé aux pieds, même après deux milles de marche dans les champs, dont certains où le foin venait d’être coupé ». Deux agents de la Police provinciale de l’Ontario « ont vu l’individu en question qui sortait de l’eau en marchant… de l’autre côté de la rivière ». Selon un agent, « rien ne laissait supposer qu’il était dans la rivière. À cette hauteur, la Nation atteint près de 30 pieds de profondeur et une largeur de 150 pieds. » Selon l’article, « seule la clôture près de la route a été endommagée. (…) Les chaussures de l’individu, qu’il dit avoir enlevées à proximité de l’auto, n’ont pas été retrouvées. » Voilà pour un beau mystère!
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J’ose affirmer que tout le monde à Hawkesbury le connaissait, lui et son entreprise, un magasin de tissu à la verge et de produits connexes. Jean-Louis Montreuil était engagé dans plusieurs organismes locaux et avait siégé au conseil municipal. Dans l’édition du 11 juillet 1979, il publie une annonce dans laquelle il annonce sa retraite des affaires.
« Merci à tous! Veuillez prendre note que nous avons vendu notre commerce à M. Gérard Trudel, qui se trouve par le fait même à opérer sous le nom social Entreprise J.L. Montreuil Inc., à 297A rue Principale, Hawkesbury. Mon épouse et moi ne sommes plus à l’emploi du magasin ci-haut mentionné. Nous croyons qu’après une quarantaine d’années, dont vingt-deux à Hawkesbury dans ce genre de commerce, que nous devons mériter un peu de repos. Nous profitons de l’occasion pour vous remercier très sincèrement pour votre clientèle soutenue durant ces vingt-deux années en affaires à Hawkesbury.
Nous avons une très vive confiance que vous saurez aussi encourager le nouveau propriétaire à qui nous souhaitons un franc succès et beaucoup de joie en servant une clientèle aussi charmante. »
Ce magasin n’existe plus depuis plusieurs années. Il faut aussi reconnaître qu’il y a moins de couturières à domicile.
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Je ne savais pas que la ferme Cosmos existait depuis si longtemps à Embrun. Il s’agit de la fraisière située tout juste à l’est du village. Comme on peut le lire dans le journal du 11 juillet 1979, « la fraisière constituait un rêve de retour à la nature pour Jean-Guy Lauzon et Marie Parisé, il y a à peine cinq ans. Cette réalité est ouverte au public depuis deux ans maintenant, après un travail de deux ans et demi de préparations et d’investissements. » Lui était un fonctionnaire, elle, une enseignante au niveau post-secondaire. La fraisière pouvait alors accueillir un maximum de 300 cueilleurs à la fois. La ferme Cosmos est toujours là et produit toujours d’aussi bonnes fraises. C’est donc dire qu’elle offre des fraises à ses clients depuis maintenant 35 ans.