Il était minoritaire mais il formerait quand même le prochain gouvernement. Le soir du scrutin, Joe Clark et ses progressistes-conservateurs avaient obtenu 136 sièges, mais ce n’était pas suffisant comparativement aux 114 sièges libéraux, aux 26 sièges néo-démocrates et aux six créditistes. Mais pour Denis Ethier, comme le précise l’article à la une de l’édition du 23 mai 1979 du journal Le Carillon, la victoire avait été éclatante. Dans une élection où près de 80 % de l’électorat « s’est présenté aux urnes – dû en grande partie sans doute à la température superbe – M. Ethier a récolté le nombre phénoménal de 26 843 votes, soit une majorité de 16 752 voix, presque le nombre total de voix qu’il avait récoltées en 1974. À la dernière élection, M. Ethier avec triomphé avec 18 476 voix, pour l’emporter avec une majorité de 11 891 sur ses adversaires. » Quant aux autres candidats, le progressiste-conservateur Gordon Johnson avait récolté 10 091 votes, le néo-démocrate Paul de Broeck 4 183 et le marxiste-léniniste Gary O’Brien, 106. O’Brien avait surtout récolté ses appuis dans Hawkesbury (23), Plantagenet-Sud (20) et Cumberland (10).
Et comme je soulignais en éditorial, « quelque 41,6% des Canadiens ont donné lui appui aux libéraux de Pierre Elliott Trudeau, hier, tandis que 35,2% ont opté pour les conservateurs de Joe Clark et 17,2% pour les néo-démocrates d’Ed Broadbent. Fabien Roy et ses créditistes ont amassé 4,8% du vote populaire. Pourtant, la situation au lendemain du vote ne reflète pas ce choix. Ainsi, c’est Joe Clark et ses conservateurs qui ont le pouvoir en mains, même s’il est minoritaire et risque de s’effriter du jour au lendemain. » Et en comparant Trudeau à Clark, j’ajoutais que « jamais Clark ne réussira à éclipser son dynamisme et son intelligence. Le mandat de ce dernier ne sera pas long, mais il constituera une étape sûrement importante. » Clark ne sera pas premier ministre bien longtemps. À suivre!
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Le mouvement charismatique prend de l’ampleur au Canada et la région n’y échappe pas. Ainsi, plusieurs participeront au « troisième congrès canadien francophone du Renouveau charismatique catholique qui se tiendra au Stade olympique de Montréal les 1, 2 et 3 juin prochain ». Ce congrès avait attiré des dizaines de milliers de personnes. « Les groupes de prière attirent maintenant 47 000 chrétiens chaque semaine, comparativement à 38 000 en 1977. »
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« On est bien comme ça, restons-y donc! » Le sous-préfet du canton de Cambridge, Jean-Paul Tremblay, avait ainsi résumé le débat sur l’aménagement d’un dépotoir pour l’ensemble des comtés unis de Prescott et Russell. Comme nous l’apprend le journal du 26 mai 1979, la résolution de la ville de Rockland a été facilement rejetée par l’ensemble des représentants municipaux. Ce n’est jamais populaire des projets de dépotoir… dans la cour de quiconque.