La campagne électorale en vue des élections provinciales du 21 octobre 1971 en Ontario s’annonce fort intéressante. Le député conservateur sortant Albert Bélanger sera encore de la course, bien sûr, et il devra affronter le libéral Philibert Proulx et le néo-démocrate Yvon Montpetit. Vous aurez remarqué que ces deux-là sont respectivement préfet et maire de la ville de Hawkesbury à cette époque. Et les deux ne s’aiment pas du tout. Lors d’une réunion précédente, le maire avait même lancé à Proulx… « Va donc ch… ». La campagne ne sentirait pas bon! Et imaginez le climat autour de la table du Conseil. L’agent officiel de Montpetit était un autre conseiller municipal, Claude Demers, qui n’aimait pas Proulx non plus. J’y reviendrai.
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De nos jours, le concept des contributions par déduction à la source est bien accepté et populaire. Centraide est l’organisme le plus connu. Mais à l’automne de 1971, les entreprises locales comprenaient mal les intentions de la Fédération des œuvres de Hawkesbury, qui avait été créée quelques mois plus tôt. On en parle dans l’édition du 23 septembre du journal Le Carillon. « Le président du comité provisoire de la fédération, M. Philippe Latreille, a mentionné que seulement quatre ou cinq entreprises, sur une trentaine environ, ont répondu à la demande jusqu’à maintenant. » Les trois plus gros employeurs, Duplate, Patchogue Plymouth et la CIP, avaient refusé « la déduction hebdomadaire des contributions de leurs employés directement de leur salaire ». Les conseils scolaires régionaux ont également rejeté cette idée. Les contributions auraient été volontaires, bien sûr. « M. Latreille a ajouté que la Fédération n’a pas sa raison d’être si les contributions ne peuvent être prélevées du salaire (…) le but est de concentrer en une seule campagne celles d’une dizaine d’organisations de la ville, afin de permettre à celles-ci de recueillir de meilleurs montants pour leurs œuvres. » L’idée n’irait pas bien loin et la région devra attendre encore de nombreuses années avant de voir l’arrivée de Centraide Prescott-Russell.
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« La population de L’Orignal a autorisé dans une proportion de 87.6 p. cent la vente de spiritueux dans les limites du village, lors d’un référendum, le premier du genre tenu mercredi dernier. » Quelques 265 des 900 admissibles s’étaient prévalus de leur droit de vote.
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Statistique Canada venait de publier son deuxième bulletin lié au dernier grand recensement national de 1971. Ainsi, dans l’édition du 23 septembre, on apprend que la « population du canton de Russell a augmenté de 13.1 p. cent (…) la population est passée de 3,693 en 1966 à 4,178 au 1er juin 1971 ». Et combien d’habitants dans d’autres communautés des comtés unis? On en comptait 969 dans le canton de Longueuil, 2 388 dans le canton de Cambridge, 1 709 dans le canton d’Alfred, 1 268 dans le canton de Calédonia; 2 951 dans le canton de Lancaster et 590 dans le village du même nom, 613 à Maxville, le même montant qu’à St-Isidore-de-Prescott. Pas beaucoup de monde!