Postes Canada et le Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes ont confirmé par communiqué aujourd’hui l’échec des négociations que les deux parties avaient amorcées le 21 octobre 2010. Le Syndicat a demandé au gouvernement du Canada de nommer un conciliateur. De son côté, le Syndicat mentionne qu’ils pourront être en position de grève vers la fin d’avril.
Cela me rappelle de mauvais souvenirs. En août 1991, mon directeur des Relations avec les médias me rappelait de mes vacances pour aller m’enfermer au Château Laurier, en compagnie de deux autres collègues (aujourd’hui décédées), pour traiter les médias pendant la durée des négociations. Nous devions finalement y rester pendant trois mois, 24 heures sur 24, sept jours sur sept, jusqu’au travail en novembre. Évidemment, comme dans toute grève quelle qu’elle soit, personne n’était sortie gagnante de ces négociations catastrophiques. (Certains se souviendront que Postes Canada avait tenté de maintenir ses services au pays pendant la grève.)
Mais voilà, je n’y suis plus. Et le risque d’être convoqué est maintenant inexistant.
Je souhaite quand même à tous mes anciens collègues du courage et de la patience. La constitution de ce syndicat interdit toute forme de collaboration avec l’employeur, séquelle d’une longue histoire de militantisme syndical.
Un ami croit que les négociations se poursuivront, mais que cela ressemble à une stratégie pour mettre à l’épreuve la détermination et le leadership du nouveau PDG de Postes Canada quelques jours après sa nomination. Ce syndicat a toujours été fin stratège. Le nouveau PDG est plus ou moins un inconnu; le syndicat a déjà fait savoir par communiqué qu’il voulait le rencontrer pour « jaser ». Les deux ont intérêt à se connaître mutuellement plus tôt que tard. En somme, une « occasion en or de s’établir comme un vrai leader » comme me le souligne mon ami. De toute façon, ce syndicat suit toujours le même procédé : négociations, demande de conciliation, petites démonstrations de force un peu partout au pays (question de valider la détermination et la solidarité des membres), tout en continuant les négociations, pour aboutir à une courte grève. Fin avril, si vous avez fait les calculs, ça coïncide habituellement avec l’envoi des remboursements d’impôts.
Mon Dieu, quel calvaire pour toi et Louise ! Elle a été « veuve » pendant toute la durée des négos 😦