« La compagnie Belts-By-Us, de St-Eugène, recevra un prêt d’encouragement à terme de 130 000 $ de la Corporation de développement de l’Est ontarien. (…) Le prêt s’ajoute au capital de 215 000 $ investi par la compagnie et contribuera à payer une partie des salaires des 50 nouveaux emplois créés par l’ouverture de cette nouvelle usine. » Comme on peut le lire dans Le Carillon du 28 août 1985, « cette entreprise confectionnera des ceintures, bretelles et autres accessoires vestimentaires, en mettant l’accent sur le marché américain ». Je dois reconnaître que je n’ai jamais entendu parler de cette entreprise par la suite.
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Fernand Guindon était un politicien très connu de l’Est ontarien et sans doute l’un des plus respectés. Dans le journal du 28 août 1985, on apprend qu’il est décédé à l’âge de 68 ans. « Fernand Guindon, de Cornwall, a d’abord été élu à l’Assemblée législative ontarienne comme député de Glengarry, en 1957. Deux ans plus tard, il sollicitait et obtenait le poste de député de Stormont; il devait être réélu trois fois à ce poste. Il a fait son entrée en cabinet provincial en 1967 et est alors devenu vice-président de la Commission des parcs du Saint-Laurent. Plus tard, il devait occuper les postes de ministre du Tourisme et de ministre du Travail. En 1974, il a abandonné la scène provinciale afin de tenter sa chance sur la scène fédérale. Il devait toutefois être défait dans la circonscription de Stormont-Dundas par le libéral et ancien maire de Cornwall, Ed Lumley. Depuis sa retraite, il avait également été vice-président de la Société des loteries de l’Ontario. » Il était président fondateur de Guindon-Glenoco, une entreprise de produits pétroliers de Cornwall.
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Il siégeait au Conseil municipal de L’Orignal depuis 1977 et il en était alors sous-préfet quand il a annoncé sa candidature à la mairie de son village le 12 novembre suivant. La nouvelle de la candidature de Charles A. Burroughs, mon bras droit et chef de l’information au journal Le Carillon, est publiée dans le journal du 28 août 1985. Avant son élection du Conseil, Charles s’était fait avantageusement connaître dans sa communauté par la Commission de la bibliothèque et par sa présidence du Comité du centenaire de L’Orignal en 1976, en plus de plusieurs autres organismes locaux. J’y reviendrai.
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Décidément, la question ne serait jamais tranchée puisqu’elle revenait à la surface quasiment une fois par année. « Le statut particulier pour certains et confus pour d’autres de l’école catholique St-Joseph de Russell soulève une nouvelle vague de mécontentement chez les parents francophones. » Un groupe de parents, comme le signale un article dans le journal du 11 septembre 1985, demande « que l’école de Russell soit une fois pour toutes proclamée école française et qu’un comité administratif soit mis sur pieds pour assurer que les élèves qui fréquentent l’école soient bel et bien francophones ». Le problème découlait de l’augmentation galopante des inscriptions d’élèves de langue maternelle anglaise. « L’inscription est d’ailleurs passée de seulement quelque 70 élèves en 1976 à plus de 300 maintenant. » Pour le directeur général du Conseil des écoles catholiques de Prescott-Russell, Jean-Paul Scott, « l’école de Russell est une école française avec des programmes adaptés aux anglophones qui sont inscrits à l’école. Ce type d’école semble satisfaire les parents. Selon toutes les indications que nous avons eues, c’est un petit groupe de parents seulement qui désapprouvent le contexte actuel. » Voilà! Fin de la conversation. En 2013, la situation de l’école St-Joseph de Russell est à peu près la même… école française avec une grande proportion d’enfants dont la langue maternelle est l’anglais. Ils en sortent bilingues éventuellement.