L’ampleur de la tâche dépend de l’appui des Francos

« Le fait de vivre en français dans l’Ontario demeure un acte de foi qui exige un effort personnel et l’appui actif des francophones à travers toutes leurs associations et groupements sociaux et culturels. Jamais l’école et les institutions publiques ne suffiront à la tâche, à moins qu’elles reçoivent l’appui réciproque de la communauté franco-ontarienne. » Ce passage du rapport Churchill « sur les besoins des Franco-Ontariens en matière d’éducation » était à la une de l’édition du journal Le Carillon du 4 décembre 1985. Le message reste d’actualité.

Dans leur document de 405 pages, les auteurs du rapport, Stacy Churchill, Normand Frenette et Saeed Quazi tiraient « toute une série de conclusions, parfois accompagnées de recommandations précises, à propos de l’évolution du contexte franco-ontarien, tant au point de vue démographique que social ». On y retrouvait ainsi « des chapitres sur l’enseignement du français et en français, les disciplines d’avenir et les ressources culturelles de l’école, sans oublier l’école et son organisation administrative, les écoles et les classes mixtes (dont les conclusions sont surtout orientées vers les institutions du Nord et du Centre-Nord de l’Ontario), sans oublier l’attitude des parents face au choix de la langue d’enseignement ». Puisque les auteurs avaient insisté sur l’importance de « l’appui réciproque de la communauté franco-ontarienne », le journal avait consacré pas moins de six pages à différentes sections du rapport Churchill : le renforcement du rôle communautaire, l’abolition des écoles mixtes, l’épanouissement des Franco-Ontariens, les mathématiques et les sciences, les femmes franco-ontariennes et l’éducation, la priorité de la formation préscolaire, les besoins particuliers de formation professionnelle, les défauts majeurs du système officiel, les besoins des francophones et le dilemme démographique.

À titre informatif, le véritable titre du document était le suivant : « Éducation et besoins des Franco-Ontariens. Le diagnostic d’un système d’éducation. » Les lecteurs pouvaient l’obtenir du Conseil de l’éducation franco-ontarienne, à Toronto. Ce conseil existe encore et s’appelle le Conseil de l’éducation et de la formation franco-ontarienne, mais le Rapport Churchill n’est pas accessible sur leur site Web.

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Le ministère ontarien de l’Environnement avait obligé la ville de Hawkesbury à se doter d’une usine d’épuration des eaux-vannes, ce qui avait obligé les autorités municipales à contracter une lourde dette. Sept ans plus tard, dans le journal du 4 décembre 1985, les contribuables apprennent que cette dette sera soulagée grâce à une contribution de près d’un million de dollars du gouvernement ontarien. « L’engagement prévoit que le ministère de l’Environnement effacera une dette de 619 704 $ accumulée depuis la mise en opération de l’usine il y a sept ans, ainsi qu’une autre somme de 323 507 $ en factures de traitement d’égouts impayées au cours de la même période. Une somme additionnelle de 135 180 $ représentant un manque à gagner de la province pour 1985 a également été effacée. » Peut-être était-ce finalement réglé parce que le gouvernement provincial était maintenant libéral et que le maire Lucien Berniquez et le préfet Yves Drouin, sans oublier le conseiller Claude Drouin, étaient des organisateurs libéraux notoires.

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Des roses et des épines! Une note dans ma chronique du 11 décembre 1985. « Un document de travail sur la ‘privatisation’ des services hospitaliers, préparé pour l’Association des hôpitaux du Canada, reconnaît que la société AMI Canada a sans doute réussi une bonne gestion à l’Hôpital général de Hawkesbury, mais que ‘l’hôpital était si pauvrement administré dans le passé que n’importe quel nouveau gérant aurait été capable de changer le cours des choses’. L’Hôpital général de Hawkesbury et le seul hôpital public au Canada à être géré par une firme par des gens de l’extérieur. »

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