Le petit ruisseau qui voulait devenir grand

Je pense que c’est la seule fois qu’une telle inondation se produisait le long du ruisseau Hawkesbury. Le Carillon du 25 février 1981 y consacre quatre pages de textes et de photos. Les conséquences avaient été grandes. « Le cinquième jour après la crue du petit ruisseau Hawkesbury, survenue dans la journée de vendredi (20 février), l’Hôpital général est toujours fermé aux patients et on ne prévoit pas qu’il ouvrira avant vendredi de cette semaine. À quelque distance de l’hôpital, ce sont des résidents des rues Kipling, Prospect et Bon Pasteur qui s’affairent toujours, cinq jours après l’inondation au grand ménage. » Plusieurs s’en souviennent forcément encore aujourd’hui.

« Tel est le branle-bas que le petit ruisseau de Hawkesbury, presque à sec durant les mois d’été, a provoqué lorsqu’il est sorti de son lit vendredi, écrit le journaliste Yves Rouleau. L’inondation, aussi importante qu’inattendue, a été causée par un embâcle sous le pont du chemin de fer derrière l’hôtel Bridge Inn et provoquée par les pluies torrentielles des jours précédents. Elle a entraîné l’évacuation de l’hôpital et de quelques résidences longeant la rivière. Les dommages ont été évalués sommairement à $750,000. »

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La nouvelle avait été gardée secrète en quelque sorte, mais le chat était quand même sortit du sac et Charles Burroughs en parle dans sa chronique du 25 février 1981. « Le député de Glengarry-Prescott-Russell sera immobilisé pendant au moins un mois à la suite d’une attaque cardiaque qu’il a subie le 1er février dernier. Présentement hospitalisé au Centre médical de la Défense nationale, à Ottawa, M. Ethier est au repos complet. (…) M. Ethier, on s’en souvient, a déjà subi une opération chirurgicale majeure il y a quelques années, mais avait réussi à reprendre un rythme de vie à peu près normal. » Ethier, Denis de son prénom.

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Je résume généralement les anciens articles pour le contexte de mon blogue. Cette fois, j’en reproduis un dans sa quasi intégralité parce qu’il s’agissait du dénouement d’une longue affaire qui avait retenu l’attention des médias pendant plus d’une année et dont la conclusion établirait un précédent pour tous les cas semblables ailleurs en Ontario. Le texte ne porte aucune signature et je ne me souviens plus de qui de mon équipe l’avait rédigé.

« Un comité sélect de l’Assemblée législative ontarienne, chargé d’étudier les recommandations de l’Ombudsman de l’Ontario, a atteint les mêmes conclusions que ce dernier en donnant raison à la famille Edward Burton, à qui la Commission de logement de Prescott-Russell a refusé à maintes reprises l’accès à un logement au loyer basé sur le revenu à Hawkesbury.

Ce comité sélect (…) insiste, à la lumière de ses recommandations, sur une révision des procédures d’admission recommandées par la Société d’habitation de l’Ontario.

En ce qui concerne l’affaire Burton, le Comité sélect reprend textuellement les recommandations contenues dans le rapport de l’Ombudsman, daté de décembre 1979, ordonnant à la Commission de logement de Prescott-Russell d’admettre immédiatement la famille Burton dans un logement subventionné et, si aucun n’est présentement disponible, de lui offrir le premier qui sera éventuellement libéré.

De plus, le Comité sélect précise que la Société d’habitation de l’Ontario devra donner plus d’autonomie aux commissions locales de logement si on veut éviter des injustices du genre à l’avenir.

On se souviendra que ce qu’il est convenu d’appeler l’affaire Burton a fait couler beaucoup d’encre, à l’automne 1979 et au début de 1980, alors que cette famille, forcée de quitter son logement de la rue Régent à Hawkesbury voué à la démolition, avait essuyé des refus répétés de la part de la Commissions de logement de Prescott-Russell pour un logement au loyer basé sur le revenu. Un groupe d’intervenants, parmi ceux-ci l’animateur communautaire du Collège Algonquin à Hawkesbury, M. Richard Hudon, ont tenté sans succès de faire revenir la Commissions sur sa décision, soumettant le cas d’abord à une publicité intensive dans les médias, ensuite au bureau de l’Ombudsman de l’Ontario et enfin du premier ministre William Davis, qui lui l’a référé au Comité sélect de la Législature.

Dans un communiqué de presse émis cette semaine, M. Hudon, tout en démontrant sa satisfaction quant au dénouement de l’affaire, précise également que la recommandation du Comité sélect aura des répercussions futures sur l’ensemble des commissions locales de logement en Ontario. ‘Pour nous qui étions impliqués à défendre les principes d’une vraie justice équitable pour tous, nous demandons à ce que le député sortant, M. Bélanger, ainsi que les candidats dans la présente campagne électorale se joignent à nous pour exercer des pressions auprès de la Commission de logement de Prescott-Russell pour que cette dernière et son président, M. Jean-Maurice Demers, s’en tiennent à la recommandation du Comité sélect de la Législature et respectent ces recommandations’, de dire M. Hudon.

‘L’intransigeance de la Commission de logement de Prescott-Russell et surtout celle déployée par son président J.-Maurice Demers aura servi la cause des gens démunis de l’Ontario car elle aura provoqué cette enquête’, devait-il ajouter. »

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