Et si ça se produisait chez nous?

Le déraillement d’un convoi ferroviaire de produits chimiques à Mississauga avait semé l’inquiétude dans toutes les villes traversées par un chemin de fer et Hawkesbury ne faisait pas exception. Comme il en question dans Le Carillon du 5 décembre 1979, « la récente tragédie de Mississauga nous a fait réfléchir sur certains points de sécurité dans les limites de la ville de Hawkesbury ». Les convois ferroviaires de produits chimiques étaient fréquents en direction de l’usine de la CIP ou d’autres usines locales (Amoco, IKO, Duplate). Le conseiller André Tessier avait soulevé la question à la table du Conseil et il était « important que la population soit alertée sur les procédures qu’il faudrait prendre dans l’éventualité d’un incident du type de Mississauga ». La question était d’autant plus importante que l’Organisation des mesures d’urgence de Prescott-Russell, qui avait développé une certaine expertise pour de telles situations, n’existait plus.

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« Le Conseil municipal du canton de Russell a fait l’achat de l’ancienne voie ferrée du New York Central pour la transformer en piste de ski de fond, pour la somme de $1. » En fait, la piste est devenue beaucoup qu’une piste de ski de fond. Au fil des années, le Canton de Russell a réaménagé la piste pour la rendre cyclable et propice aux marcheurs qui l’utilisent abondamment. La piste, une véritable fierté locale, relie les deux villages d’Embrun et de Russell sur une distance d’environ six kilomètres.

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La ville de Hawkesbury voulait empêcher la construction de centres commerciaux dans la municipalité voisine de Hawkesbury-Ouest et avait même demandé au Conseil municipal de ce canton d’adopter les règlements nécessaires pour s’en assurer. Le journal du 12 décembre 1979 nous apprend que ce ne sera pas nécessaire en fin de compte. « En effet, depuis 1974, le canton de Hawkesbury-Ouest est sous la juridiction d’un arrêté ministériel interdisant tout développement commercial de plus de 5 000 pieds carrés dans les limites de sa municipalité. » Cet arrêté avait été gardé bien secret pendant toutes ces années. Mais l’arrêté ne s’appliquait pas seulement à Hawkesbury-Ouest. Il « s’appliquerait à toutes les municipalités rurales voisines des secteurs urbains ». Hawkesbury-Ouest entourait les villes de Hawkesbury et de Vankleek Hill.

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Il n’avait que 20 ans et le précisait dans une lettre aux lecteurs du journal Le Carillon du 12 décembre 1979. Je reprends les quatre premiers paragraphes de sa longue lettre, en me rappelant que Richard Nadeau, de Hawkesbury, est éventuellement devenu député du Bloc québécois aux Communes :

« Un petit mot d’un confrère francophone qui vit toujours sans pays.

C’est très bien connu, pour nous, francophones hors Québec, nous devons combattre, non pas pour notre évolution mais, malheureusement, pour sortir du gouffre de l’assimilation.

Le Canada anglais (car, à part le Québec, soyons réalistes, le Canada est anglais) attend qu’une chose: ne rien faire pour l’unité canadienne et ainsi nous assimiler.

Moi, Richard Nadeau, je ne crois plus dans le pays dit Canada, car, ce dit pays ne fait rien de concret pour que nous, francophones du Canada, soyons respectés selon la Constitution. C’est-à-dire, se sentir chez-nous d’un océan à l’autre et être respecté dans notre langue comme nous, nous respectons les anglophones dans leur langue. »

Il faut préciser qu’il était alors question du référendum sur lequel les Québécois devraient se prononcer au printemps de 1980. Nadeau demandait aux gens de voter « Oui ». Le « Non » gagnerait comme on le sait.

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