La firme René Mayer s’occupait du prélèvement des ordures à Hawkesbury depuis plus de 30 ans et lors d’une demande de soumissions, c’est l’entreprise Ernest Lacombe jr qui soumettait le meilleur prix, en fait, 24 000 $ de moins que la firme Mayer. Les autorités municipales n’avaient d’autre choix que de lui accorder le contrat, mais sans exiger au préalable « une garantie de performance ». La demande de garantie avait été présentée aux deux seuls soumissionnaires. Et ce qui devait arriver, arriva; Mayer avait présenté cette garantie, mais Lacombe non. L’enlèvement des ordures serait donc encore assuré par la firme Mayer pendant longtemps d’ailleurs. On apprend tout ça dans l’édition du 6 février 1980 du journal Le Carillon.
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Une lettre au rédacteur retient mon attention dans le journal du 6 février 1980. La lettre n’a rien d’extraordinaire, en soi, bien qu’elle soit signée par Claudette Larocque, de Hawkesbury. Cette femme allait devenir une contributrice régulière de notre page des lecteurs pendant au moins les sept années suivantes. Elle nous arrivait au bureau avec ses lettres écrites sur tout papier sur lequel elle pouvait mettre la main : serviettes, napperons, et ainsi de suite. Les déchiffrer était souvent un travail de détective. Elle était très colorée. Vers la fin des années 1980, elle deviendrait membre du Conseil municipal de Hawkesbury.
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C’était une excellente idée à l’époque. Les autorités municipales du Canton de Russell, qui avaient déjà acheté le droit de passage de la voie ferrée du New York Central pour une somme nominale, visaient un peu plus haut. Elles avaient acheté, également pour 1 $, « la vieille gare du New York Central à Berwick » avec l’intention de la déménager dans le village. Cette gare était abandonnée depuis 1957 et était la proie des vandales. « Sous la gouverne du Conseil municipal, peut-on lire dans le journal du 13 février 1980, la vieille gare sera rénovée et remise en état et pourra éventuellement accueillir un musée ferroviaire, qui mettra en valeur le rôle du chemin de fer dans le développement de la région. » La vieille gare a bel et bien été installée sur la rue Notre-Dame à Embrun, mais elle est une résidence particulière. Elle a conservé son allure de vieille gare. Il n’y a jamais eu de musée par contre; je ne crois pas, en tout cas.
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Je ne me souviens pas si cette promesse électorale faisait partie du programme national du Parti progressiste-conservateur. Le candidat Gordon Johnson fait référence à Petro-Canada. « Petro-Canada, est-ce votre affaire? » se demande-t-il dans une demi-page de publicité. « Cela le sera si vous votez Johnson P.C. 5 actions vous seront données gratuitement. Lorsque vous détenez des actions, c’est vraiment votre affaire. Vous possédez déjà le CN et Air Canada, mais vous ne pouvez rien y faire. Ne laissez pas Petro-Canada tomber dans la même catégorie. » Je me demande ce que vaudraient bien mes actions si cette idée s’était matérialisée.