« Au lieu de vous mêler de statistiques sur la langue parlée des Canadiens, vous pourrez alors vous concentrer plus assidûment sur la livraison du courrier. » L’avertissement était de l’Association canadienne-française de l’Ontario et était destiné à Gilles Lamontagne, alors ministre fédéral des Postes. Dans une lettre au ministre, l’ACFO dénonçait « une pratique du ministère jugée discriminatoire envers les francophones du pays ». Il s’agissait en fait d’une publication sur la langue d’usage des « chefs de ménage » desservis par les postes canadiennes. Il en est question dans Le Carillon du 3 janvier 1979.
« L’ACFO a décelé des contradictions fondamentales entre les données de Postes Canada et celles du recensement de 1976. Les listes intitulées ‘Nombre de chefs de ménage pour les bureaux avec facteurs’ ne comptent aucun francophone à Toronto à part les 53 commerces dont la langue d’usage est le français; aucun francophone à Windsor, Sault-Ste-Marie et Thunder Bay. À North Bay, il n’y aurait que 37 foyers francophones, 6 à Kingston et 21 à Pointe-aux-Roches. Se référant au recensement de 1976, l’ACFO rappelle que Toronto comptait 30 635 francophones; North Bay, 8 410; Windsor, 11 515; Thunder Bay, 2 475; Sault-Ste-Marie, 3 715; Kingston, 1 020; et Pointe-aux-Roches, 1 330. » L’ACFO qualifiait ces listes comme étant « une insulte aux francophones hors Québec qui se sentent mis au rancart prématurément dans plusieurs régions du pays ».
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Le centre culturel Le Chenail avait dû quitter ses locaux du Centre Mémorial qui allait bientôt être démoli partiellement et avait aménagé dans un local au 251 de la rue William, toujours à Hawkesbury bien entendu. Le conseil d’administration, présidé alors par Pierre Bédard, était composé de Claude Laframboise, Richard Hudon, Ghislain Portugais, Constant Lalonde, Gustave Stang, Fernande Lajoie-Gagnon, Lise Castonguay, Ann Durocher et Lise Villeneuve. Le coordonnateur des activités était Daniel Proulx. Des noms qui évoquent bien des souvenirs. Les lecteurs du journal pouvaient suivre assidûment les activités de cet organisme puisque nous avions offert une chronique hebdomadaire à ce centre culturel. Il en est justement question dans le journal du 3 janvier 1979.
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Une pleine page de publicité dans le journal du 3 janvier 1979 pour promouvoir le poste CBOF 1250 de Radio-Canada à Ottawa; c’était avant que la station ne diffuse sur la bande FM. Parmi les noms des animateurs de l’époque, Michel Picard (toujours à son poste d’ailleurs, mais à la télé, et qui retourne à la radio à l’automne, tout en restant aussi à la télé), Pierre McNicoll, Claude Lavoie, Murielle Paquin, Gustave Héon. J’y fais référence parce que j’étais souvent interviewé par les gens de Radio-Canada (radio et télé) à cause de mon rôle de rédacteur en chef du plus important journal communautaire de langue française en Ontario et un des plus importants hors Québec. J’avais dû devenir membre de l’Union des artistes et mon nom figurait dans le bottin de cette organisation. Je me souviens d’avoir trouvé cela plutôt bizarre. Mais il fallait être membre pour participer aux émissions de radio et de télé. En 1987, alors que j’étais rendu à Postes Canada, j’avais même participé à une émission pilote sur les affaires franco-ontariennes qui aurait été animée par André Nadeau pour la radio de Radio-Canada à Ottawa et qui aurait été diffusée à l’échelle du réseau ontarien. Ce projet n’avait pas été retenu par la direction.