L’avènement du Parti québécois à la tête de la province voisine laissait entrevoir plein de promesses économiques pour la ville de Hawkesbury et « un nouvel essor semblable à celui de 1967 ». Comme je le rapporte dans Le Carillon du 9 août 1978, « cet essor serait attribuable principalement à la situation politique et sociale qui prévaut présentement au Québec où l’inconnu inspire beaucoup plus de craintes que le connu ». La présidente du comité industriel, la conseillère Johanne Lapointe, avait laissé entendre que « les autorités municipales sont inondées de demandes de renseignements en provenance d’entreprises industrielles situées au Québec et qui souhaiteraient partir de là ». Toujours selon elle, « les industriels estiment que les syndicats jouissent d’une trop grande protection de la part du gouvernement du Parti québécois et que le système de taxation et de réglementation est loin d’aider et d’encourager l’industrie privée. (…) La question de l’unilinguisme francophone ne deviendrait qu’une question secondaire. Les très grosses entreprises multinationales, déjà habituées aux langues multiples, ne quitteront pas le Québec pour des motifs de langue, mais ce n’est pas la même chose pour les petites et moyennes industries qui verront là une nouvelle contrainte. » Cette situation ne s’est pas matérialisée, sauf quelques rares exceptions.
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« Une victoire électorale est-elle proportionnelle au montant d’argent dépensé par un candidat? La Commission ontarienne des dépenses et contributions électorales vient de publier un compte rendu des dépenses des trois candidats à la dernière élection provinciale du 9 juin 1977 – quatorze mois plus tard. Ainsi, le candidat élu Albert Bélanger a dépensé $20,869, soit plus que ses deux adversaires réunis. Le libéral Philibert Proulx a dépensé $11,899 et le néo-démocrate Joseph E. Cheff, $1,004. Des chiffres éloquents! » J’écrivais tout ça dans ma chronique du 9 août 1978. Il s’agissait bien sûr du scrutin provincial dans Prescott-Russell.
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Le ministère du Travail de l’Ontario annonce les nouveaux taux de salaire minimum qui entreraient en vigueur le 1er août 1978, en Ontario, dans le journal du 9 août 1978. Ainsi, le taux horaire général passait à 2,85 $ l’heure. Dans le cas des « ouvriers de la construction et gardes sur les chantiers de construction », le taux horaire était de 3,15 $. Quant aux « chauffeurs d’ambulance et aide-ambulanciers », le taux hebdomadaire devenait 136,80 $. Les taux horaires pour les étudiants (2,15 $) et pour « les personnes employées à servir de l’alcool dans un établissement possédant un permis de boisson » (2,50 $) demeuraient les mêmes.
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Il était « parfait bilingue » celui-là. Gilles Lefort, 36 ans et père de deux enfants, de Châteauguay, devient le nouveau directeur des loisirs de Hawkesbury et gérant du nouveau complexe sportif (dont la construction n’est pas encore terminée). Il touchera 28 800 $ par année en plus d’une allocation mensuelle de 100 $ pour l’usage de son automobile. Le conseiller municipal Claude Drouin s’était opposé à son embauche justement à cause de son salaire « qu’il juge trop élevé. Le nouveau directeur des loisirs touchant un salaire supérieur à l’ingénieur et à l’administrateur en chef. » Évidemment, comme Drouin le craignait, ces deux-là recevraient éventuellement des majorations appropriées. On retrouve la nouvelle dans le journal du 16 août 1978.