Le lendemain, ils avaient été remplacés… tous

Les autorités municipales de Hawkesbury ne voulaient rien entendre des récriminations des 18 pompiers volontaires insatisfaits. Ces derniers avaient d’ailleurs mis leur menace à exécution et démissionné en bloc. Comme le rapporte Le Carillon du 11 octobre 1978, « en moins de 24 heures, tous ont été remplacés ». Et comme le précise l’article, « en fait, moins de trois heures après la démission officielle, dix nouveaux pompiers étaient déjà recrutés, et 24 heures après, ce nombre était passé à 21. Les pompiers démissionnaires ont fait remise de leur équipement au chef Lacelle, vers 17 heures, vendredi soir, et à 14 heures samedi, tous les postes étaient comblés. » À Hawkesbury, le travail de pompier volontaire était un travail à temps partiel très convoité et cette situation le démontrait clairement. Gabriel Lacelle, le chef des pompiers, s’était dit « contrarié par tous ces événements, survenus à la veille de la Semaine de prévention des incendies ». Il avait regretté le départ des 18 volontaires, « mais l’administration municipale n’a pas voulu modifier ses plans ». L’imposition des quatre quarts de travail pour les pompiers volontaires allait donc se matérialiser, ce que les démissionnaires ne voulaient pas. « Les pompiers volontaires reçoivent une allocation de base de $200 par année et $8 l’heure lorsqu’ils répondent à une alerte. » Les démissionnaires voulaient 500 $ et 12 $. Ils n’ont rien eu. Les pompiers volontaires ont blâmé toute l’histoire sur le conseiller Claude Demers. « Cette malheureuse histoire a commencé il y a plus de deux ans et c’est le conseiller Demers qui en est à l’origine », peut-on lire dans l’édition du 18 octobre 1978.

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Gérald Leroux, ce jeune hockeyeur de St-Bernardin qui avait évolué avec les Spitfires de Windsor de la Ligue junior majeure de l’Ontario, avait signé un contrat avec les Racers d’Indianapolis, une équipe de l’Association mondiale de hockey. Qui jouaient avec les Racers à ce moment-là? Selon l’article du journal du 11 octobre 1978, on y retrouvait « des gars comme Gary Smith, Reynald Leclerc, Gary Inness et Richard Leduc (…) d’autres joueurs connus comme Michel Parizeau, Dave Fortier, Claude St-Sauveur et Claude Larose ». Je dois avouer qu’à part Larose, aucun de ces noms ne me rappelle quelque chose. Ah, j’oubliais! Il y avait aussi avec Leroux un certain Wayne Gretzky, « ancien des Greyhounds de Sault-Ste-Marie ». Et comme le précise l’article, « Leroux et Gretzky sont les deux plus jeunes joueurs des Racers ». Chez les Racers, il y avait « pas moins de huit joueurs de langue française ». On parle encore de Gretzky aujourd’hui. Quant à Leroux, on apprendra dans le journal du 29 novembre suivant que Leroux « n’évolue plus pour les Racers d’Indianapolis. (…) Leroux a plié bagages et il s’est joint à l’équipe Muskegon de la Ligue internationale. »

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Le sort de l’école Champlain d’Alfred faisait l’objet de multiples spéculations depuis un bon bout de temps. « Les mesures d’austérité du gouvernement fédéral ont arrêté temporairement les négociations entre le fédéral et la province pour la transformation de l’école Champlain d’Alfred en centre de réhabilitation pour maniaques sexuels et en centre pour surveillance protective. (…) L’école Champlain pourrait également servir de centre de formation pour le personnel des pénitenciers canadiens. » C’est ce qu’on peut lire dans le journal du 18 octobre 1978. Rien de cela ne s’est matérialisé.

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À la une du 18 octobre 1978, une photo de deux piqueteurs devant le bureau de poste de Hawkesbury. « La grève des postiers, déclenchée à minuit lundi soir, a paralysé le service postal dans tout le pays. » À cette époque, les postiers et les facteurs étaient représentés par deux syndicats distincts; ils seraient fusionnés par décret fédéral une dizaine d’années plus tard. La grève de 1991 serait la première regroupant les deux groupes d’employés et qui aboutirait à la première convention collective du Syndicat canadien des travailleurs des postes (le mot « travailleuses » a été ajouté quelques années plus tard).

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