Pas moins de 26 candidats avaient postulé le poste d’animateur de la régionale de Prescott-Russell de l’Association canadienne-française de l’Ontario. L’organisme, alors présidé par Michel Dignard, d’Embrun, avait choisi de confier le poste à un traducteur-pigiste du canton d’Alfred, Jean Poirier. Poirier deviendrait rapidement un nom connu dans les comtés et, éventuellement, sera élu député provincial à Queen’s Park pour remplacer Don Boudria. J’y reviendrai forcément. On en parle dans Le Carillon du 20 décembre 1978.
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Le ministère fédéral de l’Industrie et commerce voulait forcément profiter la période de magasinage des fêtes pour encourager l’achat des produits de chez nous. Dans une demi-page de publicité dans l’édition du 20 décembre 1978, le ministère lance l’invitation : « Magasinons à la canadienne » avec le titre « Choisir un produit de chez nous c’est une habitude qui nous rapporte ». Le court texte se lisait ainsi :
« Choisir un produit fabriqué au Canada, c’est choisir un produit dont on est sûr de la qualité.
Acheter un produit fabriqué au Canada, c’est stimuler la création d’emplois chez nous, tout en ayant l’assurance d’acquérir un des meilleurs produits qui soient sur le marché.
Acheter un produit fabriqué au Canada, c’est aussi favoriser l’épanouissement de l’économie du pays.
C’est aussi nous permettre de maintenir une position favorable dans nos échanges avec l’étranger.
C’est pourquoi dorénavant, les produits fabriqués ici porteront de plus en plus une étiquette de chez nous: la feuille d’érable.
Quand vous magasinerez, recherchez les produits fabriqués au Canada: ils sont de qualité et sont du pays. »
C’était bien longtemps avant l’avènement des magasins d’articles à un dollar!
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« Le Vieux Logis », au 158 est, de la rue Principale, avait été une expérience de grand restaurant gastronomique à Hawkesbury et Roger Charest y avait cru. Son « Menu du Réveillon » des fêtes de 1978 était offert au prix de 22,50 $ par personne. Ce qu’il comprenait? « Le Kir. La terrine de canard maison. Le coulibiac de saumon. La caille blottie dans son nid. Le cochon de lait farci. Les légumes du marché. Plateau de fromages. L’orange soufflée. Breuvages: thé-café. » Ce restaurant n’a pas duré énormément longtemps à Hawkesbury.
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« Après une attente de plus de trois mois, Gilles Hébert a finalement obtenu, mercredi dernier, le droit d’évoluer pour les Hawks de Hawkesbury, créant du même coup un précédent qui fera époque dans les annales de la jurisprudence au pays. » La phrase est du journaliste Yvon Legault qui raconte le dénouement de cette longue histoire dans le journal du 27 décembre 1978. Les Cataractes de Shawinigan, de la Ligue junior majeure du Québec, avaient voulu empêcher Hébert de jouer pour les Hawks ou toute autre équipe ontarienne d’ailleurs et refusait de la libérer de leur organisation. « Hébert a obtenu une injonction contre l’Association canadienne du hockey amateur (ACHA) et les Cataractes de Shawinigan à la suite du verdict final du juge A. Hollingworth de Toronto. Cette injonction permet à Hébert d’évoluer pour l’équipe locale et assurer que tout autre individu ou organisation n’empêchera pas ce dernier de faire ainsi. (…) Le juge Hollingworth a basé son jugement sur le fait que l’injonction ne nuira pratiquement pas aux Cataractes, tandis qu’une décision contraire aurait fait des dommages quasi indéterminables à Hébert. Il a également pris en considération le fait que Hébert accorde plus d’importance à ses études qu’au hockey. » Quant à l’avocat Gerry Langlois, qui avait défendu les intérêts du jeune Hébert, il avait expliqué que c’était « la première fois qu’un jeune de plus de 18 ans obtient une injonction pour obtenir sa libération d’une équipe. C’est un cas type. Je suis certain toutefois que ce ne sera pas le dernier cas du genre. L’expérience de Gilles profitera certainement à d’autres jeunes dans les années à venir. » Le monde du hockey organisé, c’était un monde à part et cruel…