Syndicated Develpments, de Toronto, et son associée Parola Realties Ltd, de Hawkesbury, annoncent la construction d’un nouveau centre commercial, Hawkesbury Centre, dont le locataire principal sera la chaîne Loblaws. Le centre a été pendant longtemps le point de référence commercial dans le centre-ville de Hawkesbury, jusqu’à ce que l’épicerie décide de s’installer le long de la route 17, dans les limites de la ville somme toute, mais le départ allait avoir une influence sur l’achalandage du vieux quartier commercial. L’annonce du projet avait soulevé un grand enthousiasme. Nous en parlons dans Le Carillon du 6 décembre 1978.
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Nous avions été poursuivis en libelle quelques fois à cause de notre politique de permettre des lettres au rédacteur sans identifier leurs auteurs. « Nous avons toujours été particulièrement fiers de notre politique éditoriale et, particulièrement, de nos section des ‘lettres à l’éditeur’ où les lecteurs pouvaient véhiculer leurs propres opinions. Le Carillon, et c’est une de des raisons de sa grande crédibilité, n’a jamais hésité à publier dans ses pages des opinions contraires à celles exprimées en éditorial. Nous nous sommes d’ailleurs toujours fait un devoir de publier toutes les lettres à l’éditeur, à condition qu’elles soient signées et qu’elles n’attaquent par malicieusement un individu en particulier. » Bien que nous connaissions les auteurs, nous permettions l’usage d’un pseudonyme, sachant que ce n’est pas tout le monde qui voulait être connu, mais nous étions grandement convaincus de la liberté d’expression de chacun.
Comme je l’écris en éditorial dans l’édition du 6 décembre 1978, « une récente décision de la Cour suprême du Canada vient de porter un dur coup à cette même démocratie, en restreignant cette liberté d’expression ». De nombreux journaux canadiens avaient la même politique de protection de l’anonymat. « La décision se résume ainsi: le journal peut publier une lettre à condition que la direction pense la même chose que son auteur. Vous voyez les conséquences. (…) Par le passé, le journal pouvait toujours invoquer le principe généralement reconnu du ‘fair comment’ (commentaires honnêtes) pour se défendre d’une accusation de libelle ou de diffamation, à condition que ces commentaires soient basés sur des faits véridiques. Le journal pouvait invoquer cette défense pour lui-même et également pour les auteurs des lettres à l’éditeur. » Ce que nous avions fait à quelques reprises. La décision de la Cour suprême remettait tout ça en question et nous avions dû modifier notre politique en conséquence, « le journal était après tout une entreprise commerciale qui ne peut risquer des pertes financières inutiles ». Nous avions incité les lecteurs à s’en plaindre au député Denis Ethier, sachant très bien que la décision de la Cour suprême, en fait, faisait l’affaire des politiciens.
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Francis Fox est député d’Argenteuil-Deux-Montagnes et il annonce que « le pénitencier de Mirabel ira de l’avant ». Le projet de 130 millions de dollars, tout inclus, destiné à loger éventuellement 368 détenus dans un milieu de sécurité maximum « et y planifier des programmes réels de réhabilitation » n’irait jamais de l’avant. Il était prévu en fait pour Saint-Canut, tout à côté de l’aéroport de Mirabel. Une autre belle promesse qui voulait « faire avaler la pilule » d’un aéroport dont personne ne voulait dans ces communautés.