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Ethier annonce sa retraite de la politique fédérale

Sa santé s’était détériorée au cours des dernières années et le député libéral fédéral Viateur Ethier décide donc qu’il ne serait pas candidat de son parti dans Glengarry-Prescott-Russell lors de la prochaine élection. Le Carillon publie la nouvelle dans son édition du 2 mars 1972. Ethier était alors député depuis 10 ans. Il avait été élu la première fois en 1962 et avait été réélu sans difficulté lors des scrutins de 1963, 1965 et 1968. Parmi les successeurs éventuels, l’article fait référence à Torrance Wylie, le directeur national du Parti libéral et originaire de Chute-à-Blondeau. Wylie, 33 ans, avait laissé entendre qu’il pourrait tenter sa chance, mais qu’il ne prendrait « toutefois aucune décision définitive à ce sujet avant d’avoir rencontré le Premier ministre Trudeau ». Parce que Torrance Wylie était un joueur influent de l’organisation libérale nationale. « Sa décision de se porter candidat dans Glengarry-Prescott-Russell entraînerait par conséquent plusieurs bouleversements au sein de l’organisation de la campagne nationale du parti. » Parmi les autres successeurs pressentis, l’article faisait référence à Denis Ethier, de Glen Robertson, le frère de Viateur, au préfet de la ville de Hawkesbury, Philibert Proulx, et au président du Conseil d’éducation, Robert Cusson, également de Hawkesbury. Proulx avait été candidat libéral défait lors de la dernière élection ontarienne. Quant à Ethier, il avait « affirmé qu’il endosserait le choix des délégués ». Denis Ethier devait confirmer dans l’édition de la semaine suivante qu’il serait candidat. L’homme de 45 ans allait éventuellement être sélectionné comme porte-étendard de son parti et il deviendra député. J’y reviendrai.

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Un court entrefilet y fait référence dans Le Carillon du 2 mars 1972. « Le gouvernement de l’Ontario instituera prochainement un régime de crédit fiscal pour l’année d’imposition 1972. (…) Le ministre des Finances de l’Ontario, M. Darcy McKeough, a expliqué que les contribuables à faible revenu, y compris ceux qui ne paient pas d’impôt, recevront des remboursements au titre de l’impôt foncier et de la taxe de vente. » Ce régime de crédit existe toujours en Ontario.

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Le Dr Jérôme Corbeil était l’agent officiel du candidat progressiste-conservateur Albert Bélanger lors du dernier scrutin provincial. Dans l’édition du 2 mars 1972, il fait publier une annonce dans laquelle il présente le bilan des dépenses du candidat élu. « Publicité, salle pour comité et loyer. Dépenses personnelles. Dix mille cent quatre vingt treize dollars et quatre vingt once cents. » Les campagnes électorales ne coûtaient pas cher. Aujourd’hui 10 193,91 $ ne vous mèneraient pas loin.

Dans l’édition du 16 mars 1972, l’agent officiel du candidat libéral Philibert Proulx, Me Robert Cusson, publierait lui aussi une annonce disant que le candidat défait avait dépensé 7 825,81 $ pour « annonces, photos, location de salles, du local central, téléphones, dépenses de secrétaires, d’impressions, etc. »

Et dans l’édition du 6 avril 1972, l’agent officiel du candidat néo-démocrate Yvon Montpetit confirme que le candidat a dépensé 5 022 $ pour sa campagne. Contrairement aux deux autres, Demers publie la liste des donateurs. Ainsi, Montpetit a reçu 2 300 $ du « United Brotherbood of Pulp Paper and Sulphite Workers », le syndicat des employés de la CIP; Demers lui-même a versé 500 $, alors que Montpetit a contribué 555 $ à sa campagne. Publier les dons des donateurs était plutôt inusité à une époque où il n’était pas obligatoire de le faire.

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« Les citoyens pourront offrir leurs vœux à la nouvelle mairesse » peut-on lire en titre dans l’édition du 9 mars 1972 du journal Le Carillon. C’est que « le maire de Rockland, M. Georges Martin, épousera samedi après-midi, en l’église de la Sainte-Trinité, Mlle Madeleine Poupart, et, immédiatement après la cérémonie religieuse, un cocktail en leur honneur sera servi à l’hôtel de ville. Tous les citoyens de la ville sont invités à venir offrir leurs vœux de bonheur au maire et à la nouvelle mairesse. C’est après avoir constaté que M. Martin allait bientôt devenir le premier maire dans l’histoire du comté de Russell à convoler pendant son mandat que les membres du Conseil de Rockland ont décidé, lors de leur dernière réunion régulière, d’offrir un cocktail en l’honneur de lui et sa future épouse. » Mais ça irait encore plus loin, comme on l’apprend dans l’édition du 30 mars. Le Conseil municipal avait tout simplement décidé de « proclamer le jeudi 30 mars comme congé civique, au grand déplaisir des conseils scolaires de Prescott et Russell ». C’est que les élèves de Rockland profiteraient ainsi d’une journée de plus pour leur congé de Pâques. Mais que voulez-vous, la loi leur permettait un tel décret. Les critiques se demandaient qu’allait bien faire le Conseil lorsque le couple Martin-Poupart aurait son premier bébé!

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Un « bon Jack » prend sa retraite

Toute une partie de la population de Hawkesbury se souviendra de ce nom : Jack Young. Jack, de son vrai nom Hugh S. Young, était à l’emploi de la CIP depuis 1928. Il avait travaillé à l’usine de Gatineau pendant 24 ans (ce qui expliquait son bilinguisme parfait) avant d’être promu au poste de gérant du personnel à l’usine de Hawkesbury en 1952. Le Carillon du 17 février 1972 annonce qu’il prendra sa retraite le 1er mars suivant. Jack était très actif dans la communauté de Hawkesbury et la région, notamment à cause de sa participation au Club Rotary et aux clubs de golf et de curling. Il était apprécié de tous ceux et celles qui l’avaient côtoyé. Jack est décédé plusieurs années plus tard et avait profité d’une longue retraite.

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La nouvelle école secondaire régionale de Plantagenet de 3 500 000 $ ne rouvrira ses portes qu’en septembre. Mais la section centrale de la vieille école, dans le village de Plantagenet, est la proie des flammes en cette fin de février. Le Carillon du 24 février 1972 fait état de dégâts de plus de 350 000 $ et du fait que 925 élèves sont privés de cours et ne retourneront en classe que le 6 mars.

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Il ne s’agissait pas des « gars de Lapalme », mais plutôt des « gars de Lapointe ». La grève des sept employés syndiqués du magasin IGA Lapointe (où se trouve aujourd’hui Goulet Sports) de Hawkesbury « se continue » même si les sept grévistes se sont trouvé des emplois ailleurs. C’est que l’épicerie avait maintenu ses opérations grâce au travail des membres de la famille du propriétaire Joffre A. Lapointe depuis les trois mois que durait l’arrêt de travail. Semble que le Syndicat des employés de vente au détail n’avait rien compris. C’est d’ailleurs le thème de l’éditorial du 24 février 1972. Le titre de l’éditorial : « Les unions qu’osse ça donne? » en référence au monologue d’Yvon Deschamps.

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Pauvre lui, il ne s’en sortirait jamais. Le chef de la Sûreté municipale d’Alexandria, François Sylvio Cléroux, croyait pourtant que ses déboires avec la justice étaient du passé et qu’il pourrait finalement réintégrer ses fonctions. Comme nous le rappelle le journal Le Carillon du 24 février 1972, « suspendu de ses fonctions en mars 1971, le chef Cléroux vient d’être acquitté de cinq accusations de fraude, de vol et d’abus de confiance en Cour provinciale, division criminelle, à Cornwall. Deux autres accusations logées contre lui plus tôt ont été retirées. » Insatisfaits de ce jugement de la Cour, les membres de la Commission de police d’Alexandria demandent au Conseil municipal « d’inviter la Commission de police de l’Ontario à instituer une enquête dans la conduite du chef Cléroux ». Comme si tout ça ne suffisait pas, on apprend dans l’édition du 2 mars 1972 qu’une deuxième enquête est réclamée, cette fois par « six employés de l’administration municipale d’Alexandria qui veulent que la population locale soit mise au courant des ‘faits réels’ à la suite des nombreux rebondissements de l’affaire Cléroux ». J’y reviendrai parce que je ne trouve pas les conclusions de cette histoire. À cette époque, comme aujourd’hui, le public n’accepte pas nécessairement les décisions de la justice.