Un campus permanent du collège Algonquin

Le nouveau maire Yvon Montpetit l’avait fortement souhaité lors de son élection en 1970 et il avait lancé une grande étude communautaire afin de le justifier. C’était par contre la Jeune chambre de Hawkesbury qui en avait assumé l’organisation, mais avec des fonds municipaux. Comme je l’écris dans un reportage dans l’édition du 7 décembre 1972 du journal Le Carillon, le groupe responsable de cette étude propose « la création d’un campus permanent du collège Algonquin à Hawkesbury ». Il s’agissait là de l’une des conclusions de l’étude, les autres étant « l’ouverture de salles communautaires, la publication d’un bottin de renseignements, l’embauche d’un animateur social, les communications entre les organismes de services ». Le groupe, présidé par l’ancien préfet Marcel Gélineau, avait « recommandé la création d’un campus permanent du collège Algonquin à Hawkesbury afin de desservir de 500 à 600 étudiants diplômés des écoles secondaires de Hawkesbury, Vankleek Hill et Plantagenet et d’offrir des cours qui répondent à leurs besoins ». Le collège Algonquin avait déjà un campus permanent à Pembroke « pour seulement 124 étudiants ». Le collège allait éventuellement avoir un campus à Hawkesbury. Tout ça bien avant l’arrivée de La Cité collégiale.

L’étude communautaire traitait de divers volets, dont celui de la santé. « Les participants ont déploré que la vasectomie et la ligature des trompes à l’Hôpital général de Hawkesbury étaient interdites pour des principes de religion, comme dans tous les hôpitaux affiliés à l’Association des hôpitaux catholiques du Canada et dirigés par des religieuses. Ces deux interventions sont pratiquées à la clinique Smith. » En ce qui a trait à l’information, à la communication et à la participation, on « a déploré la non-participation à l’étude communautaire des clubs sociaux, du clergé, des conseillers municipaux et scolaires, ainsi que des représentants des services gouvernementaux ».

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Il n’était pas encore question de fermer tout l’hôpital, comme cela serait proposé quelques décennies plus tard, mais la seule suggestion de fermer le service d’obstétrique avait soulevé les boucliers des autorités municipales de la région. Comme on peut le lire dans Le Carillon du 7 décembre 1972, « les maires des municipalités de la région située près de la ville d’Ottawa rencontreront le député provincial Albert Bélanger, pour protester contre la fermeture du département d’obstétrique de l’hôpital St-Louis-Marie-de-Montfort, à Ottawa ». Les maires de Plantagenet, Russell, Cambridge, Casselman, Clarence Creek, Orléans et Rockland voulaient que Bélanger intervienne le plus rapidement possible. « Le caractère francophone de l’hôpital St-Louis-Marie-de-Montfort est un facteur qu’il est également important de considérer. » Le ministre de la Santé avait changé d’idée finalement devant tant de pressions, parce que l’Association canadienne-française de l’Ontario avait aussi mobilisé les francophones et les médecins avaient eux aussi fortement réagi.

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Des élections municipales ont lieu un peu partout autour de Hawkesbury. Ainsi, Bernard Pelot, qui avait été candidat libéral indépendant au dernier scrutin fédéral, défait le maire sortant Ernest Burton dans le canton de Russell, alors que Bruno Massie montre la porte au maire sortant Jean-Paul Touchette d’Alexandria. À St-Isidore-de-Prescott, Donat Bergevin est réélu une quatrième fois, alors que Marcel Châtelain déloge Fernand Larocque à la mairie d’Alfred. Ailleurs, les maires avaient été réélus sans opposition lors des mises en candidature comme cela se produisait régulièrement à l’époque.

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