Les propos du curé de la paroisse St-Dominique de Hawkesbury et vicaire épiscopal de la zone 6 du diocèse d’Ottawa, Mgr Gérard Charrette, occupent quasiment les deux tiers d’une page dans l’édition du 24 août 1972 du journal Le Carillon. Dans son texte, Mgr Charrette écrit avoir « remarqué, et plusieurs de mes confrères aussi, que plusieurs fidèles d’abstiennent de la messe dominicale quand ils ont assisté à une messe privée de mariage le samedi après-midi ». Il y rappelle que « c’est samedi, le 30 janvier 1971, que la messe dominicale le samedi soit entra en vigueur dans le diocèse d’Ottawa ». Il soulignait que « le plus grand nombre des autres pays du monde ont encore un dimanche de 24 heures, et non d’une trentaine d’heures ». Et il ajoutait que dans le diocèse, « pour la région de Hawkesbury, il a été convenu que la messe dominicale ne devancerait pas 7 heures du soir. Il est donc très clair qu’il n’est pas laissé à chacun de décider si sa messe de mariage ou de funérailles du samedi après-midi puisse compter pour sa louange dominicale. Ces messes restent des messes privées et non l’hommage public de toute la Communauté à son Seigneur. » Le bon curé a dû se retourner dans sa tombe quand la messe « dominicale » du samedi est passée à 5 heures de l’après-midi dans la plupart des paroisses. Et bien sûr, les églises se sont vidées depuis l’époque de Mgr Charrette.
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Si le hockey n’est pas une religion au Canada, le lecteur du journal du 24 août 1972 aurait pu croire le contraire. Le journal reproduit un communiqué de la société Radio-Canada sur la série Canada-Russie, celle regroupant des joueurs de la Ligue nationale. « Pour bien des amateurs, il s’agit d’un rêve qui devient une réalité. Jamais au Canada pareil enthousiasme n’a été soulevé autour d’un événement sportif. » Le hockey est plus qu’un sport national selon Radio-Canada. « C’est un élément de culture sur lequel repose la fierté de tout un peuple. » Le communiqué cite l’inoubliable René Lecavalier, qui assurerait la description des matchs, et pour qui il était indispensable qu’une telle série ait lieu. « Certains vont même jusqu’à dire que ce sera l’événement sportif du siècle. » Évidemment, les Canadiens seront rivés à leur petit écran pour les matchs en sol canadien des 2, 4, 6 et 8 septembre, alors que ce sera de même pour les parties en sol soviétique des 22, 24, 26 et 28 septembre. Le reste, comme on dit, fait partie de l’histoire.
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C’était tout un changement que le gouvernement ontarien avait apporté à ses lois électorales. Comme l’explique un texte dans l’édition du journal Le Carillon du 31 août 1972, en Ontario, lors des prochaines élections scolaires, « les catholiques pourront appuyer le secteur de leur choix ». Les électeurs catholiques qui ne sont ni propriétaires ni locataires auront « le choix d’être inscrits comme contribuables des écoles séparées ou des écoles publiques pour la première fois cette année ». Jusque-là, le droit de vote aux élections municipales et scolaires était réservé aux propriétaires et locataires. « La nouvelle loi permet aux catholiques qui ne sont ni propriétaires ni locataires, comme les conjoints, les étudiants, les chambreurs, de même que les prêtres et les religieuses, de voter lors des prochaines élections de conseils pour les écoles séparées catholiques, si tel est leur choix » et cela s’appliquait à tout électeur de 18 ans et plus.