La CIP… fermera ou ne fermera pas?

Les conditions économiques l’exigeaient et il était donc tout à fait normal que l’usine de Hawkesbury de la CIP adapte sa production en conséquence. « En 1971, l’usine de Hawkesbury a connu six périodes de fermeture qui ont totalisé plus de neuf semaines régulières de travail. » Mais en 1972, il n’y en avait eu aucune jusqu’alors. Dans son reportage à la télé de Radio-Canada le lundi 24 avril 1972, le journaliste Gérard-Marie Boivin était donc dix ans trop tôt dans son affirmation que l’usine de la CIP à Hawkesbury subirait le même sort que celle de Témiscamingue. Cette dernière usine allait d’ailleurs fermer ses portes le 31 mai suivant. En rapportant la nouvelle, Boivin avait également laissé entendre « que l’usine de Hawkesbury pourrait fort bien subir un sort identique dans un avenir très rapproché ». Évidemment, les démentis ont été rapides, à la fois de la direction de l’usine locale et de la société-mère. Le directeur de l’usine locale, Lawrence May, avait même affirmé être « optimiste quant à l’avenir de l’usine de Hawkesbury ». Il avait raison d’une certaine façon, mais le couperet allait éventuellement tomber. J’y reviendrai en temps opportun. L’article fait la manchette du 27 avril 1972. Et dans l’édition du 4 mai, le même Lawrence May annonce que l’usine sera fermée du 13 au 22 mai. « Une nouvelle diminution dans le nombre des commandes a obligé les dirigeants de l’usine locale à décréter le nouvel arrêt de travail. » C’était toujours la même explication à chaque fermeture.

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Dans ma chronique du 27 avril 1972, j’annonce l’arrivée de Michel Malboeuf au service de publicité du journal Le Carillon. Un peu à la manière des journalistes qui venaient au Carillon améliorer leurs techniques et acquérir de l’expérience pour aller ailleurs, Michel irait un jour au service de publicité du journal Le Droit avant de créer sa propre agence de publicité, Jamitel. Vers le milieu des années 90, il avait fondé un magazine économique afin de desservir la communauté franco-ontarienne. J’allais d’ailleurs devenir le rédacteur-conseil de ce Lien économique (je n’étais plus à l’emploi du journal Le Carillon) et la publication deviendrait provinciale à un certain moment. La mort prématurée de Michel, en mars 2002, allait interrompre d’autres de ses rêves. Le terrain de tennis d’Embrun porte d’ailleurs son nom.

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Les élections municipales et scolaires variaient d’une région à l’autre de l’Ontario et le gouvernement ontarien en avait assez. Comme le rapporte le journal Le Carillon du 27 avril 1972, « tous les conseils municipaux et scolaires de l’Ontario feront face à l’électorat le lundi 4 décembre prochain ». La loi fixait « à deux ans le mandat de tous les conseils municipaux et scolaires de la province, de sorte que toutes les municipalités et tous les conseils scolaires ontariens, y compris les gouvernements régionaux, seront sur un pied d’égalité le 1er janvier 1975 ». Le Conseil des comtés unis de Prescott et Russell s’était opposé aux intentions du gouvernement provincial, préférant des mandats de trois ans, « étant donné que la majorité ont déjà changé la durée de leur mandat à trois ans » dans les comtés unis. Les mandats de deux ans n’allaient pas durer longtemps; éventuellement, le gouvernement provincial les prolongerait à trois ans puis, depuis tout récemment, à quatre ans. Par contre, à Hawkesbury, cela serait différent étant donné que le mandat courant allait se terminer à la fin de 1973. Conséquemment, comme le précisait le maire Yvon Montpetit, « nous aurons des élections en décembre 1973, pour un terme d’un an, et en 1974 pour un mandat de deux ans ».

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