Feuilleton sur une époque longtemps disparue (8)

On y vient encore

Caledonia Springs n’est plus que le fantôme d’autrefois. De sa magnificence, il ne reste plus qu’un réseau de trottoirs, un pavillon des sources et les structures d’un barrage et de l’embouteillage. Mais la renommée est longue à décrépir. Il y vient encore parfois des gens d’aussi loin que les États-Unis qui s’informent auprès des résidents de l’emplacement des sources qu’ils croient, du reste, encore en bon état.

Le propriétaire d’une partie du terrain où se trouvaient autrefois érigées les plus impressionnantes installations de Caledonia Springs, M. Reynald Leduc, raconte qu’il a reçu il y a quelques années la visite d’une femme dont le docteur à Kingston avait recommandé une cure à Caledonia Springs pour soulager ses malaises rhumatismaux. Elle fut évidemment très désappointée d’apprendre qu’on ne traitait plus les malades à Caledonia Springs.

Lorsque Le Carillon s’est rendu au pavillon des sources, deux hommes d’Alfred s’y trouvaient. MM. Philippe Arcand et René Bourdon étaient venus recueillir quelques cruches d’eau qu’ils entendaient goûter au cours des jours suivants. Les deux hommes sont d’abord des amateurs d’eau de source. Mais ils sont aussi des rêveurs. Lorsqu’ils s’y rendent, ils se laissent aller à s’imaginer la splendeur qui a pu émaner de Caledonia Springs.

« Ça ne ressemble en rien à ce que ce fut autrefois. Pourtant, je suis captivé à chaque fois que je viens ici, soutient M. Bourdon. Je m’imagine parfois Caledonia Springs avec son aspect d’autrefois et je suis fasciné. Cependant, à chaque fois que j’y reviens, il me semble que tout s’est détérioré davantage et cela me chagrine. Bientôt, il ne restera plus rien et c’est dommage, car restaurer Caledonia Springs pourrait constituer une grande attraction touristique. Il y a partout des musées fort populaires dont les thèmes sont beaucoup moins intéressants que Caledonia Springs. »

« Moi, je viens surtout pour l’eau, raconte M. Arcand. Je ramène une cruche d’eau salée et une autre d’eau sulfureuse. J’en bois une très petite quantité par jour de sorte que ma réserve dure longtemps. Il me semble que je me sens mieux lorsque je bois cette eau. Ma digestion entre autres se fait plus facilement. J’aime également me promener un peu aux alentours. Je me fis souvent que les gens qui venaient séjourner ici devaient être très importants et fortunés. »

Lundi: L’embouteillage des eaux

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2 réflexions sur “Feuilleton sur une époque longtemps disparue (8)

  1. On parle beaucoup au Quebec présentement durant la campagne électorale municipale, dont le vote sera le 3 novembre, de projets touristiques. Ce qui semble manquer c’est l’imagination et une vision. Caledonia Springs pourrait encore aujourd’hui avoir un grand attrait mais malheureusement les politiciens ne semblent pas y penser, même avec la grande vogue des Spa un peu partout au Canada.

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