La nouvelle était universelle et je l’avais traitée en éditorial dans le journal Le Carillon du 5 février 1986. « La télévision vient de nous donner encore une fois une puissante démonstration de sa force et de son pouvoir de faire disparaître d’entre les humains et les événements les barrières de la distance ou de l’intimité. Nous avons vu Christa McAuliffe disparaître dans une explosion gigantesque, une boule de feu, au moment même où son époux, ses enfants et ses parents étaient témoins de cette tragédie. Et c’est ce qui explique pourquoi nous nous sommes tous sentis, à divers degrés de réactions, concernés par l’événement. » (…)
« L’explosion du Challenger nous rappelait les événements de novembre 1963 quand le populaire président John F. Kennedy tombait sous les balles de Lee Harvey Oswald à Dallas. Le monde s’était momentanément arrêté. La télévision nous avait montré le crime, en reprise, au ralenti, image par image, d’un angle ou d’un autre. Le monde entier se sentait concerné. Le tragique s’amplifiait démesurément; rares étaient ceux qui pouvaient y échapper. (…) Ce qui a capté notre émotion, c’est la présence de cette ‘femme ordinaire’ – quand même pas comme les autres – qui représentait finalement chacun de nous à bord de cette navette spatiale. L’imagination de tous l’accompagnait. Elle allait avec éloquence, en cours de voyage, nous faire la leçon : des centaines de millions deviendraient ses élèves. Le rêve ne s’est pas matérialisé. Une autre puissance – le sort – en avait décidé autrement. » Il faudra attendre le 11 septembre 2001 pour revivre une émotion collective aussi universelle.
* * *
Une note anodine dans ma chronique du 5 février 1986 : « Vous avez sûrement vu les images de Jean-Paul II visitant le ‘temple-hospice’ de Mère Teresa, à Calcutta. Après sa mort, il faudra bien la canoniser parce que si Mère Teresa n’est pas une sainte… qu’est-ce qu’une sainte? » C’était bien avant qu’elle ne le devienne officiellement.
* * *
« L’administrateur en chef de la ville de Hawkesbury, Allen Mainville, invoquant des raisons personnelles, vient de remettre sa démission aux autorités municipales. Au service de la ville de Hawkesbury depuis le 1er février 1984, soit à peine un peu plus de deux ans, M. Mainville n’a pas voulu énoncer davantage les motifs qui l’ont poussé à remettre sa démission, mais il a fait état, entre autres, de récents problèmes de santé. (…) M. Mainville était le troisième à détenir le poste d’administrateur en chef de la ville de Hawkesbury. Il avait succédé à M. Pierre-J. Tessier, l’actuel commissaire au développement économique. C’est l’ancien surintendant municipal Raymond Lacroix qui avait occupé le poste en premier. » L’article dans le journal du 26 février 1986.
* * *
Tout le monde tient cet accord pour acquis en 2013. Dans le journal du 12 mars 1986, le député libéral Don Boudria fait valoir la perspective de son parti. Il fait référence bien sûr à Brian Mulroney. « Le premier ministre s’est engagé, au nom de son gouvernement, à essayer de négocier une entente de libre-échange avec les États-Unis. Mon parti, le Parti libéral, croit que de limiter nos négociations de libre-échange aux États-Unis seulement équivaudrait à mettre tous nos œufs dans le même panier. Nous préférerions que le Canada adopte une politique dans le cadre de laquelle il entreprendrait des pourparlers dans le but d’améliorer les échanges avec certains de nos principaux partenaires commerciaux, tels le Japon et l’Europe, en plus des États-Unis. » Boudria élaborait encore davantage dans un long article.