« Une amie qu’il a fait passer pour sa femme »

De la bisbille de la sorte autour de la table du Conseil des écoles catholiques de Prescott-Russell ne s’était pas vue depuis la fameuse affaire Léveillé, mais cette fois, la pagaille était entre les conseillers scolaires eux-mêmes. La nouvelle fait la une de l’édition du journal Le Carillon du 6 novembre 1985. « Le conseiller Rhéal Lalonde, d’Alfred, s’est vu retirer la vice-présidence du Conseil des écoles catholiques de Prescott-Russell, la présidence du comité d’administration des affaires de ce corps public et a perdu son droit de parole pour une réunion. » Et qu’avait-il donc fait pour mériter pareil châtiment? « Le conseiller Rhéal Lalonde avait dénoncé, sans le nommer, un confrère qui s’était présenté à un colloque sur l’éducation avec ‘une amie qu’il a fait passer pour sa femme’. Il avait aussi dénoncé la faible assiduité de certains conseillers aux ateliers. La dénonciation avait pris l’aspect d’un avis de motion qui demandait également que le cas soit porté à l’attention du comité d’orientation du conseil. » Cet avis avait été rejeté. Le président du CECPR, Bernard Clavel, avait expliqué lors de la réunion du conseil du 15 octobre, en se référant à Lalonde, qu’on « l’accuse d’avoir manqué de décorum, d’avoir interpellé plusieurs membres sans les nommer, d’avoir lancé des défis et des menaces, d’avoir proféré des calomnies et des médisances ». Lalonde avait refusé de rétracter ses propos alléguant également que les mesures de ses confrères « avaient pour but de l’empêcher de prendre la parole au conseil et de jouer son rôle de ‘chien de garde’ que lui avaient conféré ses électeurs ». Lalonde ne serait pas réélu au scrutin du 12 novembre et serait remplacé par Roch Lalonde.

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Les élections municipales avaient intéressé un grand nombre d’électeurs dans les municipalités de la région malgré « la température plus que maussade ». Quelques maires ont perdu leur poste dans différentes municipalités comme Conrad Lamadeleine qui a délogé Guy Génier à Casselman et Denis Pommainville qui a montré la porte à Gérard Bertrand dans Cambridge; dans le canton d’Alfred, Yves Laviolette a été élu. À Hawkesbury, je me suis classé sixième (1304 votes) parmi les onze candidats, ce qui suffisait à me faire élire. Le maire Aurèle Fournier a été réélu à Vankleek Hill, de même que Gérald Joly à Alfred, André Langlois à Plantagenet, Rhéal Lalonde à St-Isidore, Claude Gravel dans Plantagenet-Sud, Roger Ravary dans Longueuil, Michel Lalonde dans Hawkesbury-Est et Gaston Patenaude dans Russell.

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Dans ma chronique du 27 novembre 1985, je revenais d’ailleurs sur ma présence en politique. « Ma situation de ‘politicien’ n’est pas nouvelle pour un journaliste dans la région. À venir jusqu’à tout récemment, l’éditeur de l’Express, Jean-Robert Danis, siégeait et présidait le Conseil d’éducation. Notre directeur de l’information, Charles Burroughs, a été conseiller et sous-préfet de L’Orignal. Et pendant près d’un quart de siècle, l’éditeur-propriétaire du journal The Review de Vankleek Hill, André Boyer, a été en politique très active : conseiller et maire de Vankleek Hill, en plus d’avoir présidé le Conseil des comtés unis. Il n’y a pas de problèmes quand tout le monde sait à quoi s’attendre. » Fait à noter, pas un seul lecteur n’avait manifesté d’objection à ma candidature, comme personne ne s’était opposé à celle de mon collègue Charles plusieurs années auparavant. Quand j’ai terminé mon mandat, je n’étais plus à l’emploi du journal.

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