Une super agence pour contrôler l’information

Lorsque je repasse les journaux d’il y a 30 ans et plus, je n’en reviens pas de constater comment tout se répète et que rien ne change… ou presque. Cette fois, je me réfère à l’édition du 23 janvier 1985 du journal Le Carillon dans laquelle le député libéral Don Boudria reproche « au gouvernement conservateur de mettre en place une super agence d’information, d’effort démesuré visant à créer une sorte de Pravda Canada »; Pravda étant l’agence de contrôle d’information de l’ancienne Union soviétique. Ainsi, comme le signalait Boudria, « toute la publicité gouvernementale serait contrôlée par cette super agence qui superviserait le contenu publicitaire et les activités de relations publiques de tous les départements gouvernementaux ». Aujourd’hui, en 2013, ce sont encore les conservateurs qui dirigent de cette manière et l’agence équivalente est à toutes fins utiles le bureau du Conseil privé, le « cabinet » du Premier ministre Stephen Harper. Dans l’article, par exemple, il était question d’une directive du ministre Érik Nielsen qui aurait « ordonné à la Fonction publique d’observer un silence total ». Comme l’ajoutait Boudria, « au lieu d’avoir un gouvernement ouvert, tel que promis, les conservateurs nous offrent un gouvernement où toute l’information sera manipulée par un contrôle centralisé ». C’est le même genre de critiques que l’on peut lire dans les journaux de 2013. Et finalement, le député Boudria avait conclu que « le déploiement de ces efforts est comparable à l’endoctrinement utilisé en Union soviétique ». Bizarre! Très bizarre en rétrospective!

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Le conseiller Claude Demers l’avait bien fait et si c’était bon pour un, ce devait être bon pour un autre. La manchette du journal du 30 janvier 1985 annonce que cette fois, c’est le sous-préfet Jean-Guy Parisien qui démissionne du Conseil municipal de Hawkesbury. Pourquoi? Parce qu’il venait d’être « embauché comme surintendant des travaux publics pour la municipalité ». Entre temps, le conseiller Demers avait été promu d’employé à temps partiel au poste « de contremaître permanent » du Service des loisirs. Il faut préciser que dans le cas de M. Parisien, il « avait été à l’emploi du service d’ingénierie de la ville pendant sept ou huit ans au début des années 70 ». Quelques semaines plus tard, les membres du Conseil choisissent le conseiller Edward Mullin pour devenir sous-préfet alors que le poste de conseiller vacant sera pourvu par une candidate défaite au dernier scrutin, Claudette Larocque. Ce qui fait dire à mon caricaturiste Hamilton, dans un dessin montrant une très longue file de personnes devant l’hôtel de ville : « Ce sont des chômeurs!… Ils veulent se faire élire au Conseil pour avoir un emploi à la ville! »

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Bisbille à la Sûreté municipale. Dans un article à la une de l’édition du 13 février 1985, je fais état « d’une série de malaises qui nuiraient au bon fonctionnement de la Sûreté municipale de Hawkesbury. Personne ne veut émettre de commentaires officiels sur cette situation, mais Le Carillon a appris que la Commission de police tente de rétablir l’ordre et un meilleur climat de travail, en se penchant sur des circonstances vieilles de plusieurs années, négligées dans le passé. » L’article ajoutait que « la situation se serait aggravée récemment par la présentation d’une pétition des policiers, réclamant des solutions ou une nouvelle direction ». De temps à autre, à Hawkesbury, de tels malaises faisaient surface et à chaque fois, il était question de démanteler la Sûreté municipale et d’utiliser plutôt les services de la Sûreté de l’Ontario. C’est ce qui devait se produire quelques années plus tard.

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