Deux chapeaux… lequel porter?

Je n’ai jamais compris la logique de la décision du conseil d’administration de l’Hôpital général de Hawkesbury et la région de nommer son directeur général comme ombudsman. Les intérêts de l’un étaient en contradiction avec les responsabilités de l’autre… pourtant entre les mains d’un même individu. « Tout en essayant d’obtenir de hauts standards de performance et de qualité au service des bénéficiaires de l’hôpital, peut-on lire dans Le Carillon du 16 janvier 1985, le conseil d’administration a délégué son directeur général afin d’agir comme ombudsman avec l’objectif primaire d’obtenir des membres de la communauté qui utiliseront les services hospitaliers, tout problème, plainte ou suggestion. Tout problème et toute plainte ne peuvent être corrigés si l’hôpital n’en est pas informé. » Logiquement, donc, le conseil d’administration s’attendait à ce que son directeur général Michel P. Lalonde donne suite à toute recommandation que pourrait lui proposer l’ombudsman Michel P. Lalonde. L’article ne dit pas si Lalonde obtenait un ajustement salarial pour cette nouvelle responsabilité!

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Il n’y avait pas de casinos dans la région à cette époque et, conséquemment, les soirées de bingo jouissaient d’une grande popularité à Hawkesbury comme ailleurs. Il ne fallait donc pas se surprendre, en lisant le journal du 16 janvier 1985, d’apprendre que des entrepreneurs indépendants voulaient une part du gâteau. « L’existence de l’entreprise ‘Chez Bingo’, qui devait ouvrir ses portes ce soir dans le centre commercial Hawkesbury Centre, semble sérieusement compromise à cause de pressions qui seraient exercées de part et d’autre. Le propriétaire du nouvel établissement, Dennis Turnbull, n’a pas caché que son entreprise éprouvait présentement quelques ‘petits problèmes’ découlant du fait que certains groupes reliés à des paroisses exerceraient des pressions à l’endroit des organismes qui avaient manifesté un certain intérêt. (…) Le Carillon a appris que ‘Chez Bingo’ approchait des groupes des villages voisins (L’Orignal et Vankleek Hill, par exemple) qui seraient intéressés dans la proposition d’organiser des bingos à cet endroit, faute de l’intérêt décroissant des groupes locaux. » Je ne me souviens pas si l’entreprise avait finalement ouvert ses portes.

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Jack Histed était un spécialiste en recherches sur les pâtes et papiers de la CIP Research Ltd à Hawkesbury et il s’était vu « conférer un honneur d’envergure internationale » en étant accepté comme « fellow de la Technical Association of the Pulp and Paper Industry », une société professionnelle qui regroupait alors 26 000 membres dans 70 pays. L’association ne comptait que 232 ‘fellows’, dont Jack Histed. « M. Histed a acquis une réputation internationale à la suite de ses recherches effectuées dans les techniques de blanchissage. Ses travaux ont permis à l’industrie de la pulpe et du papier de développer des méthodes simplifiées de blanchiment, qui ont entraîné des économies substantielles en dépenses capitales et en frais d’exploitation. Le processus simplifié découvert par M. Histed est utilisé dans une dizaine d’usines en Amérique du Nord. Ses études ont conduit à des méthodes de réduction des effluents et à un meilleur contrôle de la qualité dans le blanchiment de la pulpe. Il a également été à l’origine de l’introduction d’un procédé de blanchiment à l’hypochlorure à haute température qui a rendu possible un contrôle plus étroit de ce procédé ». Jack était actif au club Rotary de Hawkesbury et il était le conjoint de Roberta, bien connue dans le milieu de gestion des écoles publiques de Prescott-Russell. À ce moment-là, Jack était déjà à l’emploi de CIP Research depuis une trentaine d’années.

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