Les enseignants se disent les boucs émissaires

Quand je lis des articles récents sur le conflit qui oppose les enseignants ontariens au gouvernement libéral de Dalton McGuinty, c’est du déjà-vu. Dans Le Carillon du 6 octobre 1982, un texte commence de cette façon : « L’Association des enseignants franco-ontariens, tout en s’opposant avec véhémence au projet de loi de contrôle des salaires du gouvernement Davis, est d’avis que ce sont les enseignants, plus encore que les autres fonctionnaires de la province, qui sont les boucs émissaires dans toute cette affaire. Dénonçant le projet de loi qui selon lui annule le processus de négociation, l’exécutif de l’Unité de Prescott-Russell de l’AEFO blâme par surcroît le Conseil des écoles catholiques de Prescott-Russell qui profite de la situation pour faire traîner en longueur les négociations amorcées depuis le 1er janvier dernier en vue du renouvellement de la convention collective des enseignants, échue le 31 août dernier. » C’était à l’époque de la Commission de contrôle de l’inflation et ce sont les conservateurs qui étaient les « méchants » cette fois-là.

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Le Théâtre de la Vieille 17, basé à Rockland, laissait sa marque un peu partout. Dans le journal du 6 octobre 1982, on y apprend que ce théâtre « contribuera à deux reprises à la ‘saison parallèle’ du Théâtre français du Centre national des Arts » dans deux des quatre catégories. « Le premier projet s’inscrit dans le Théâtre jeunesse et le deuxième, dans le Théâtre-atelier. » La troupe avait présenté « Premier! Premier! », une création collective avec Robert Bellefeuille, Roch Castonguay et Viviane Rochon, et « Rock pour un faux bourdon », de Michel-Marc Bouchard, avec Robert Bellefeuille, Anne-Marie Cadieux, Roch Castonguay et Viviane Rochon. Les pièces avaient été présentées à L’Atelier du CNA, rue King Edward, qui allait devenir plus tard La Première Scène.

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Il faut que jeunesse se passe. À l’école secondaire d’Embrun, il y avait eu vente d’esclaves lors de la semaine d’initiation à la rentrée de septembre. Cette fois, ces mêmes étudiants avaient décrété un vendredi « la journée des mini-jupes » et « un très grand nombre de filles avaient répondu à l’invitation du Conseil des élèves ». C’était à une autre époque, bien sûr. « Pour ne pas trop se sentir à part, les garçons, eux, portaient la cravate ». Un entrefilet à cet effet dans le journal du 13 octobre 1982. Essayez d’organiser ça aujourd’hui!

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1982 marquait le 35e anniversaire du journal Le Carillon et à cette occasion, il fallait faire quelque chose de spécial. Jean Bélanger, de Hawkesbury, voulait que son nom soit inscrit dans le livre des records Guinness et le journal avait décidé de publier « la plus grosse grille de mots croisés jamais publiée au monde ». La grille « de 31 500 cases et de plus de 12 000 définitions sera publiée à raison de quelque 625 cases à la fois (plus au moins), sur une période de plus d’une année ». C’était toute une aventure. « La grille, une fois reliée et complétée, mesurera plus de trois pieds sur six pieds et quelques pouces. » Nous en avions profité pour mener une campagne d’abonnement, parce qu’une fois que le lecteur commencerait, il ne voudrait manquer aucune grille hebdomadaire. Comme je l’écrivais lors de la publication de la première grille, « à cause de la dimension du projet et malgré une vérification à plusieurs niveaux, il se peut qu’il s’y glisse des erreurs. Nous prions nos lecteurs de nous en excuser d’avance, même si les probabilités sont minces. » Je m’étais amusé à remplir les grilles hebdomadaires et, tristement, il y avait eu quelques erreurs de conception. Mais qu’importe, c’était « big » comme aurait dit E.G.

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