Un vrai partenariat public-privé en somme. « La firme de consultants de gestion médicale Hyatt du Canada verra à rentabiliser l’Hôpital général de Hawkesbury et la région afin d’y tirer ses honoraires et le remboursement des sommes qu’elle aura à investir dans la nouvelle construction. C’est une première au Canada. » Le Carillon en parle évidemment à la une de son édition du 14 juillet 1982. Le ministère ontarien de la Santé était entièrement d’accord forcément. « L’appel à un investisseur privé a été rendu nécessaire par le ralentissement de la population locale à contribuer la part du tiers du coût de construction prévu pour le nouvel hôpital, soit 4,5 millions $; le montant total doit être en mains avant que le ministère ontarien de la Santé ne verse sa part de deux tiers du coût de construction. » Hyatt toucherait 30 % des profits la première année, 60 % la deuxième et 100 % la troisième et le directeur général de l’hôpital avait admis que « ça supposait que l’hôpital soit administré à profit ». L’article de Monique Castonguay expliquait d’autres détails sur l’entente. « Hyatt Medical Management Consultants Ltd, au Canada, est une filiale de l’American Medical International Inc. aux États-Unis, ayant la gérance directe ou indirecte de près de 115 institutions en soins hospitaliers au monde, soit en Angleterre, en Australie, en Arabie Saoudite, en Belgique, en Espagne, en Suisse et aux États-Unis. »
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Jeanne Sauvé, qui était alors présidente de la Chambre des communes, avait laissé la cloche convoquant les députés à un vote sonner pendant plus de 15 minutes, contrairement aux règles parlementaires. Le vote du 8 juillet était à propos du budget du ministre des Finances, Allan MacEachern. Denis Ethier, le député de Glengarry-Prescott-Russell, vice-président des comités pléniers et donc orateur suppléant des Communes, était intervenu et avait rappelé Mme Sauvé à l’ordre… ce qui ne se fait pas habituellement… et avait reproché aux députés conservateurs retardataires de ne pas être de « véritables représentants du peuple ». Après son intervention, Ethier avait démissionné de ses tâches additionnelles, mais Jeanne Sauvé ne voulait pas accepter sa démission. Par contre, Joe Clark lui-même avait clairement indiqué qu’Ethier avait perdu la confiance de lui et de ses députés. En conséquence, Denis Ethier avait décidé de maintenir sa démission. Il demeurait député, bien sûr.
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La mousse d’urée-formol devait être la solution isolante miracle pour remplacer l’amiante et les vendeurs itinérants convainquaient plusieurs de sa valeur et l’installaient dans les maisons. Jusqu’à ce que les dangers de cette MIUF, comme on l’appelait, se fassent connaître. Le gouvernement avait mis des programmes incitatifs pour encourager les gens à faire remplacer leur MIUF par des produits moins dangereux. Il en était souvent question dans les éditions estivales de 1982.
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La nouvelle nationale avait fait les manchettes évidemment. Dans le journal du 4 août 1982, on peut lire que « policiers et gardiens de prison de la région étaient parmi des centaines de leurs confrères qui assistaient, jeudi dernier, aux funérailles nationales des trois gardiens de l’Institut fédéral Archambault, qui ont péri le 26 juillet aux mains de détenus dans le cadre d’une tentative avortée d’évasion. (…) Deux détenus ont également perdu dans la vie dans la tentative, qui se sont suicidés à l’aide de capsules de cyanure. »