Chacun peut changer d’idée

Le diacre Jean Leroux, je vous en avais parlé dans un billet précédent, devait être ordonné le 25 juin. Il s’occupait de pastorale aux écoles secondaires de Hawkesbury et de Vankleek Hill et était très populaire auprès des jeunes étudiants. Dans le journal Le Carillon du 23 juin 1982, la journaliste Monique Castonguay raconte que Leroux « s’accorde maintenant un moment de réflexion avant de s’engager définitivement dans la prêtrise ». Elle ajoute qu’il « devait être ordonné vendredi, à Hawkesbury; il est plutôt parti, lundi, presque sans bruit, pour occuper un poste de chef de service au campus de Cornwall du collège St-Laurent, chargé entre autres des admissions ». Toute une vie remise en question, mais surtout, toute une vague. Il s’était vidé le cœur dans une longue lettre envoyée à l’évêque auxiliaire en charge des vocations, Mgr Gilles Bélisle, surtout en ce qui a trait au rôle réservé aux laïcs dans le diocèse. Il s’était de toute évidence passé beaucoup de choses dans les coulisses diocésaines qui n’avaient pas plu à Leroux. Un prêtre de moins. La publication du long reportage nous avait valu de nombreuses critiques de la part de prêtres et j’avais eu droit à un appel téléphonique de l’archevêque (Mgr Joseph-Aurèle Plourde) plutôt mécontent il va sans dire. Sachant que j’étais un ancien séminariste, il comprenait d’autant plus mal. Mgr Plourde est décédé, à 97 ans, le 7 janvier dernier.

La dernière fois que j’ai rencontré Jean, c’était à un souper du Rassemblement des gens d’affaires à Ottawa au cours duquel mon ami Michel Malboeuf allait être reconnu pour son magazine « Le Lien économique », auquel je collaborais. Jean faisait alors partie de l’organisation politique de Madeleine Meilleur. Ses talents servaient toujours

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Le règlement municipal 39-82 n’était pas grand-chose en réalité; un simple règlement pour amender le règlement de zonage afin de faciliter une transaction immobilière, et le règlement 45-82 prévoyait la signature d’une entente avec Sun Wheels Ltd. Mais ces deux règlements avaient une valeur historique pour la ville. Comme le rapporte le journal du 30 juin 1982, il s’agissait des deux premiers règlements municipaux « rédigés dans la langue française ». Des demandes en ce sens fusaient depuis quelques années et surtout depuis quelques mois. Les règlements avaient été rédigés en anglais aussi, évidemment.

« L’adoption de règlements en français était d’autant plus remarquée que le Conseil, au début de la soirée, avait eu une requête inhabituelle: soit de délibérer en anglais. Deux citoyens, MM. Mike Ahmed et Kim Reasbeck, ont en effet demandé aux membres du Conseil de parler en anglais afin qu’ils puissent comprendre ce qui se passait et intervenir s’il y avait lieu. Le conseiller Edward Mullin, éprouvant des difficultés à garder son calme, a répliqué qu’il n’était pas question d’interrompre le Conseil pendant la réunion. » Le maire Laurent Cayen, après leur avoir expliqué qu’ils pourraient poser des questions en anglais lors de la période réservée à cet effet, avait « rappelé que le français était utilisé à la table du Conseil parce qu’il s’agit de la langue de la majorité à Hawkesbury et qu’il serait surpris que le Conseil municipal de Toronto, par exemple, se mette à délibérer en français parce qu’un francophone en fait la demande ». J’avais été assez fier du Conseil municipal ce soir-là.

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