Aujourd’hui, la télévision (parfois ou souvent) et Internet (souvent et partout) présentent du matériel qui, en cette fin de printemps 1976, aurait soulevé de nombreuses interrogations. Certains éléments soulevés dans ce texte de Charles Burroughs, publié dans l’édition du 2 juin 1976 du journal Le Carillon, sont facilement accessibles aujourd’hui. On peut les trouver en « googlant ». Mais dans le contexte de l’époque, le texte de Charles est intéressant mais n’aurait pas été écrit de la même façon de nos jours. Charles, par exemple, n’aurait pu prévoir l’avènement des téléréalités du XXIe siècle.
« Le cinéma, la télévision, les revues, et même les journaux respectables nous ont habitués, à petites doses, à prendre à la légère les découvertes artistiques présentées dans les bars, les cabarets et les salles de spectacles des grandes villes ou d’ailleurs.
La large part d’espace ou de temps d’antenne accordées aux spectacles qui mettent en évidence les danseuses topless, bottomless, frontless ou backless, les spectacles d’homosexuels ou les simulacres de sexe, ont à tel point émoussé notre sens de l’honneur et du bon goût, que rien ne saurait plus soulever notre indignation.
La station de télévision CFVO, de Hull, en présentent des films de fesses dans le cadre de son émission Cinérotique, démontre bien jusqu’à quel point peut aller l’engouement populaire pour le violent, le bizarre et le simple mauvais goût. Quelques voix seulement, la majorité provenant de religieux, se sont élevées contre cette émission, qui jouit d’une cote d’écoute qui fracasse tous les records.
Mais voilà qu’un cabaret montréalais, voyant sans doute ses affaires prendre une tournure pour le pire, vient d’abattre un autre tabou, en présentant ‘La Mama’ qui, comme son nom le laisse supposer, est une femme enceinte.
Les clients de ce cabaret, lassés des trémoussements de Babette Bardot (46 pouces de poitrine bien en évidence), de Baby Papillon (350 livres de graisse bien en évidence) et d’autres artistes du dévoilement, pourront donc voir évoluer cette future maman, qui, si on en croit la publicité, est presque à son terme.
Qui sait, peut-être pourront-ils bientôt assister, moyennant argent sonnant, à l’accouchement d’un beau gros bébé, ou si la demande est suffisante, à un bel avortement, si évidemment on peut recruter un avorter professionnel pour l’opération.
La plus belle aventure humaine, la maternité, vient d’être foulée aux pieds de l’appât du gain. »
Espérons que TVA ou V ne s’inspire pas de ce texte pour une nouvelle téléréalité!
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J’avais parlé d’un projet de plantation d’arbres auxquels les scouts de Hawkesbury n’avaient pas participé. Cette fois, selon un article du 2 juin 1976, « un groupe de 22 jeunes de la 9e génération des Éclaireurs scouts du Canada, de Hawkesbury, a envahi le site de Eastern Steelcasting pour y planter plus de 8,000 arbres sur les quelques 240 acres de terrain qui composent le complexe Eastern-Ivaco de L’Orignal ». Le groupe est parvenu « à compléter ce projet sans précédent dans la même journée ». Je me demande si ces 8 000 arbres ont bien pris et, le cas échéant, s’ils sont toujours là. À moins qu’ils n’aient été tués par la pollution des deux usines.