Le bilinguisme! Stop! Ça peut coûter cher!

Oups! Un instant… ça peut coûter cher finalement! Le Conseil municipal de Hawkesbury avait adopté en principe que la ville soit déclarée officiellement bilingue, question de valider une situation qui existait de facto depuis longtemps. Mais comme le rapporte Le Carillon du 12 février 1976, ce n’était pas aussi simple que ça et c’est le conseiller juridique Edmond Woods qui venait brouiller les cartes. Les discussions entouraient la formulation et l’adoption du règlement municipal qu’il faudrait adopter. Woods voulait simplement savoir « pourquoi la ville voulait adopter un règlement pour ce qui existe déjà en fait ». Le rôle de Woods, bien entendu, était de conseiller les élus sur les implications de toutes leurs décisions… une sorte d’avocat du diable! « Me Woods a invité les membres du Conseil à analyser attentivement toutes les implications d’un règlement qui rendrait l’usage de l’anglais et du français obligatoire, d’autant plus que l’anglais sera toujours la langue d’interprétation dans les cours de justice. » Ainsi, « l’adoption d’un règlement exposait la municipalité à des coûts considérables advenant certaines demandes de la part de citoyens francophones ou anglophones ». Le maire Philibert Proulx soutenait qu’il fallait quand même adopter un règlement. « Le conseiller Claude Drouin a dit qu’il faut un commencement à tout et que la proclamation du bilinguisme par les municipalités amènera éventuellement l’usage du français devant les tribunaux. » L’adoption du règlement était donc partie remise. (Je note en passant que le fils de Claude Drouin, Yves, qui allait un jour devenir maire de Hawkesbury, jouerait un rôle plusieurs années plus tard dans la fondation de l’Association française des municipalités de l’Ontario.)

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Paul D’Aoust Construction, d’Ottawa, obtient le contrat de 2 999 760 $ pour la construction du nouveau Foyer Prescott-Russell à Hawkesbury. Selon l’article du 19 février 1976, la construction commencera à la mi-mars et le projet sera terminé à la mi-mai 1977.

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Le comité des écoles élémentaires publiques du Conseil d’éducation de Prescott-Russell avait eu un éclair de génie pour régler les problèmes de discipline dans les classes sous sa juridiction… ramener le martinet. Comme l’écrit Charles Burroughs dans son article du 19 février 1976, « le comité des écoles publiques a dû reporter à une date ultérieure l’adoption d’un rapport préconisant le retour du martinet, dans certaines circonstances et sous certaines conditions ». Le directeur d’éducation Edgar Mageau n’était pas d’accord. « Le savoir ne s’acquiert pas par le fond de la culotte » et il avait soutenu que « le rapport n’offre pas aux élèves de protection suffisante contre un directeur d’école qui manquerait de jugement dans l’administration du martinet ». Voilà! Quant au conseiller Robert Cusson (un avocat qui deviendrait un jour juge de la Cour provinciale), il avait déclaré que « l’usage de cet instrument est tout simplement ridicule ». Il avait ajouté ne pas comprendre comment le conseil « peut s’octroyer lui-même le pouvoir de faire souffrir un être humain, alors que la question de la violence revient constamment dans la conversation. L’application de châtiments corporels ne peut servir qu’à promouvoir des attitudes de violence chez nos élèves. » Les conseillers du secteur public tenaient mordicus au retour du martinet, mais ils n’obtiendraient pas gain de cause. (Je crois vous avoir dit que j’avais déjà reçu le martinet de mon principal de l’époque, Horace Dubois. À ce que je sache, je ne suis pas devenu violent. Bien que certaines personnes vous diront que je les avais « attaquées » par des propos virulents en éditorial. Mais ce n’est pas pareil!)

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