Après les libéraux ontariens, voilà que ce sont les progressistes-conservateurs fédéraux qui ont un nouveau chef. Comme Robert Nixon pour les libéraux ontariens, Robert Stanfield dirigeait ses progressistes-conservateurs fédéraux depuis 1967 lui aussi. Au congrès de leadership tenu à Ottawa, c’est Joe Clark qui devient chef progressiste-conservateur. On en parle dans Le Carillon du 26 février 1976. Clark est peu connu à l’échelle nationale. « Dans Prescott-Russell, le nouveau chef conservateur n’aura pas de difficultés à se faire connaître. Par son mariage, il s’est créé des liens avec la circonscription provinciale de Prescott-Russell, ayant épousé Maureen McTeer, de Cumberland, active depuis longtemps (même si elle n’a que 23 ans) dans l’organisation conservatrice et dans les campagnes électorales du député Albert Bélanger. » En passant, Maureen tenait mordicus à son nom de fille. J’ai déjà parlé d’elle dans des blogues précédents.
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Il y a 36 ans, c’est quand même relativement loin. Comme je le répète souvent dans mon blogue, les actualités de l’époque sont souvent d’actualité aujourd’hui. Ainsi, dans le journal du 4 mars 1976, une publicité cite Fernand Séguin, vulgarisateur scientifique populaire à la télévision et membre du Conseil des sciences du Canada. Retenez que nous sommes en 2012…
« Après avoir étudié attentivement le dossier de l’énergie, j’ai acquis la conviction profonde que nous risquons de connaître bientôt une pénurie grave de nos ressources énergétiques. Nous avons vécu trop longtemps dans la double illusion que nos réserves étaient illimitées et que la technologie allait nous offrir des solutions à bon marché. Cette double illusion a perpétué sur le continent nord-américain des habitudes de gaspillage que sont sans équivalent dans le monde.
Depuis 1960, notre consommation d’énergie per capita ne cesse d’augmenter. À ce rythme, nous prévoyons que nous ne pourrons plus suffire à nos besoins dès 1984.
Il faut maintenant faire face à la réalité.
Nos ressources, en particulier le pétrole, deviennent de plus en plus difficiles à extraire. Nous allons donc connaître une augmentation considérable des prix qu’il nous faudra payer pour nous chauffer, nous éclairer, nous transporter, ce qui influencera radicalement nos habitudes de vie.
Un espoir est encore possible, à condition que nous prenions dès maintenant la décision d’économiser nos ressources.
Au lieu de nous dire ‘Après moi le déluge’, ménageons l’énergie, en pensant plus particulièrement à nos enfants. C’est peut-être le seul héritage que nous pourrons leur laisser! »
Le texte de Séguin était publicisé par Énergie, Mines et Ressources Canada. Il avait évidemment raison quant à la flambée des prix de l’énergie. Et 1984 est passée et nous n’avons pas manqué d’énergie pour combler nos besoins. En passant, 1984 est l’année du lancement du premier ordinateur Mac d’Apple, qui allait faire entrer dans les maisons l’ordinateur personnel… source de consommation d’énergie il va sans dire.