Hawkesbury deviendra bilingue… finalement

« Hawkesbury, qui se proclame depuis belle lurette la ‘ville la plus bilingue de l’Amérique du Nord’ deviendra officiellement bilingue dès qu’aura été rédigé un règlement municipal à cet effet. » C’est ce qu’on peut lire à la une du journal Le Carillon du 11 décembre 1975. Le Conseil municipal réagissait ainsi à une récente requête de l’Association canadienne-française de l’Ontario et voulait « régulariser une situation qui existe depuis des années ». L’idée n’avait été mise de l’avant que par nul autre que le maire Philibert Proulx. « Les conseillers Edward Mullin et George Radford, qui utilisent presque exclusivement le français à la table du Conseil, se sont ralliés avec enthousiasme à la résolution. » En fait, je ne me souviens pas d’avoir parlé en anglais à Mullin et Radford pendant toutes les années au cours desquelles je les ai côtoyés.

Dans l’édition de la semaine suivante, nous apprenons que le village de St-Isidore-de-Prescott, les cantons de Russell et de Cambridge ont pris la même décision et, dans chaque cas, par décision unanime des élus.

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Le juge Louis-Pierre Cécile, de la Cour provinciale, division criminelle, du comté de Prescott, « a rejeté, mardi après-midi, les deux accusations qui pesaient contre la Compagnie internationale de papier du Canada » à la suite du décès de trois travailleurs de cette usine survenu le 15 mars 1975. Les accusations avaient été déposées par le ministère du Travail de l’Ontario à la suite d’une enquête préliminaire. Le Carillon du 11 décembre 1975 annonce cette nouvelle dans une pleine page à cause de l’importance de ce dossier pour le public de Hawkesbury. Cécile avait essentiellement jeté le blâme sur les employés eux-mêmes qui avaient, à son point de vue, causé leur propre mort. Par contre, le coroner local, le Dr Royal Kirby, avait annoncé qu’il tiendrait une enquête publique au début de la nouvelle année. Une triste histoire qui avait fait beaucoup parler.

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La langue et la santé, un nouveau thème dans les débats sur les droits des Franco-Ontariens. Cette fois, il s’agit d’un rapport du Comité d’action sur les services de santé en langue française en Ontario présenté au ministre de la Santé, Frank S. Miller. Le journaliste Claude Tremblay en traite abondamment sur deux pages dans l’édition du 18 décembre 1975. Selon le comité, « les services de santé sont définitivement affectés par la langue et une bonne partie de la population francophone de l’Ontario ne reçoit pas la qualité de soins dont elle a droit à cause de difficultés linguistiques ». Toujours selon le rapport, « autant dans le domaine gouvernementale que public et privé, on reconnaît difficilement les besoins des francophones. Souvent, on semble savoir que les problèmes existent, mais on ne le comprend pas et on ne prend pas les moyens aptes à les surmonter ». Et dire que plusieurs années plus tard, on voulait fermer le seul hôpital francophone d’Ottawa (Hawkesbury avait déjà son hôpital francophone).

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