Assurément, tout ne tournait pas rond dans cette entreprise. Comme le rapporte le journaliste Claude Tremblay dans Le Carillon du 3 juillet 1975, « les employés de Patchogue-Plymouth ont été mis à la porte et refusent, malgré les recommandations du syndicat, de retourner au travail ». Il semble que les syndiqués avaient demandé une rencontre avec la direction de l’usine « pour discuter de la hausse du coût de la vie ». De déclarer Émile Langevin, le président de la sous-section locale du Syndicat international des travailleurs du bois d’Amérique, « on nous a refusé cette rencontre et le partie patronale nous a donné cinq minutes pour retourner au travail ou on nous mettrait à la porte ». Le conflit allait perdurer quelques semaines. Ce n’est pas la dernière fois que les employés de cette usine connaîtraient des problèmes de la sorte.
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L’administration municipale de Hawkesbury est dans l’eau chaude. Le Carillon du 10 juillet 1975 rapporte que « les membres du Conseil municipal de Hawkesbury, ceux qui sont là présentement et ceux qui y étaient en 1973 et 1974, seront sans doute obligés de rembourser toutes les sommes reçues pour leur participation à des congrès et délégations, qui compensaient pour du ‘temps perdu’. (…) cette mesure sera nécessaire par suite de ‘l’enquête’ que les vérificateurs de la firme Séguin, Préfontaine, Patenaude et Cie effectuent présentement à la requête même du Conseil municipal ». C’est l’ancien conseiller Claude Demers qui avait soulevé la situation auprès de la Sûreté provinciale de l’Ontario puis du ministère du Trésor, de l’Économie et des Affaires intergouvernementales. Le reste des démarches avait été tenu secret jusqu’à ce que Demers en prenne connaissance et rendre les résultats publics. Les membres du Conseil avaient décidé d’adopter le plus rapidement possible des nouvelles politiques sur le remboursement de leurs dépenses. Mais cela allait prendre du temps et coûter beaucoup d’argent en consultations professionnelles.
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C’était le samedi matin 19 juillet 1975, à 7 heures à peine, il effectuait sa promenade coutumière matinale, mais un chauffard allait lui enlever la vie. L’ancien député libéral fédéral de Glengarry-Prescott-Russell, Viateur Éthier, avait 60 ans depuis le 27 juin, et il marchait à proximité de sa résidence à Hollywood, en Floride. Ethier avait été tué sur le coup. Depuis sa retraite de la politique en 1972, il séjournait la plupart du temps à son motel floridien, le Wonder Motel. Viateur Ethier avait été élu député le 18 juin 1962 et avait été réélu aux élections subséquentes jusqu’à sa retraite. Son frère Denis avait ensuite été élu député de la circonscription. Avant la politique, Viateur Ethier avait été propriétaire de la Boulangerie Dalkeith, qu’avait lancée son père et que son frère Denis avait ensuite dirigée. Ses funérailles avaient eu lieu le 23 juillet 1975. Le Carillon du 24 juillet 1975 y fait référence.
Je me souviens très bien d’Emile Langevin. « Bout de ciarge, comme il disait si bien ! ». Il était apparamment « barré » dans toutes les industries locales, après son implication dans la grève d’Amoco. Il a eu une petite entreprise de rénovation, par la suite.