Je revois la scène dans mes souvenirs et j’en ris encore. Dans l’édition du 24 avril 1975 du journal Le Carillon, l’excellent Daniel McKale réalise une caricature dans laquelle on voit des parents à la table, en train de manger, alors que leur fils dort. La mère dit au père « Je crois qu’on va en faire un postier ». Le journal est publié un jeudi. La caricature devait coïncider avec le déclenchement d’une grève tournante par les facteurs. Ce jeudi matin, quand j’arrive au bureau, je suis attendu par tous les facteurs qui n’avaient « pas du tout digéré ‘l’insulte’ et tout simplement décidé de débrayer ». Les facteurs avaient refusé de livrer Le Carillon ce jour-là, « mais les autorités d’Ottawa ont été claires et précises: on distribue tout le courrier ou rien du tout ». Comme je l’écrivais dans l’édition de la semaine suivante : « Croyez-le ou non! Notre caricaturiste Daniel McKale a empêché la distribution du courrier dans la ville de Hawkesbury, jeudi dernier. » J’avais expliqué aux facteurs que McKale n’avait que décrit ce que pensaient les citoyens à l’échelle du pays. Et pour calmer les esprits à l’avenir, j’affirmais qu’à « Hawkesbury, on connaît l’efficacité des postiers, mais on ne se pose de sérieuses questions sur leurs confrères dans d’autres régions ». Fallait être un peu « téteux », non? Qui aurait prévu que j’aboutirais un jour aux communications de Postes Canada.
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Le nom d’André Deguire, un prêtre de St-Albert, commence à apparaître de plus en plus souvent dans les pages du journal. Deguire allait beaucoup faire parler de lui au fil des années et j’y reviendrai plus tard. Quasiment un saint aux yeux de certains.
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Tiens, tiens! « Le petit nombre et la mauvaise qualité des services sur l’autoroute 417 incitent les automobilistes à emprunter de nouveau la route transcanadienne. » C’est ce qu’on peut lire dans l’édition du 1er mai 1975. Il s’agissait d’une affirmation du Comité de la route 17, formé à la suite de l’ouverture de la 417. Semble que plusieurs camionneurs trouvaient la 417 « la route la plus ennuyeuse au Canada » et qu’ils préféraient souvent passer par la 17. Avec le temps, les camionneurs ont compris que la 417 était la meilleure voie et de meilleurs services s’y sont installés.
Dans l’édition du 8 mai, nous apprendrons que « le ministère des Transports et des Communications est en train d’installer des plus grands panneaux de signalisation à la jonction de la nouvelle route 417 et de la route 17 pour prévenir les conducteurs que la route 17 est un itinéraire possible pour se rendre à Ottawa ». Et les stands à frites ont refait fureur.
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Ce serait intéressant de voir comment se portent ces arbres en 2012. Dans le journal du 8 mai 1975, on peut y lire que « quelque 25,000 Scouts du Canada (anglophones) planteront un million d’arbres dans la province d’Ontario, tout au cours du mois de mai ». Cela s’inscrivait dans le cadre d’un projet national destiné à planter deux millions d’arbres au pays. L’article précisait que « les Scouts de la ville de Hawkesbury ne participeront pas à ce projet ». Pourtant, dans une ville dont l’usine principale transformait des arbres, ç’aurait été approprié!
Salut Jean-Maurice,
Merci à nouveau pour les mots gentils à mon sujet dans ton blogue d’hier. Merci aussi de nous rappeler l’épisode avec McKale ce matin. Ça illustre à quel point Le Carillon était puissant à l’époque, à quel point cet hebdo faisait la pluie et le beau temps dans l’Est ontarien.
Je me rappelle comment les gens attendaient avec impatience (ou crainte) ta chronique qui t’a permis, à toi aussi, de façonner Hawkebury. Beaucoup plus que bien des conseillers, politiciens ou gens d’affaires de la place.
Merci pour tout. Bonne et Heureuse Année 2012 à toi et aux tiens.
Claude Tremblay
Merci Claude. C’est vrai que Le Carillon exerçait toute une influence à cette époque… Mais je n’étais pas seul… c’est toute une équipe qui m’entourait et dont je suis encore aujourd’hui très fier.