Je n’ai jamais su si l’idée était sérieuse ou non parce qu’elle n’avait pas refait surface. « Le futur pont interprovincial reliant les deux rives de l’Outaouais à la hauteur de Hawkesbury, dont la construction a été confirmée la semaine dernière par le gouvernement fédéral, devrait enjamber la Grande-Île. » C’est Le Carillon du 4 juillet 1974 qui s’y réfère. C’était l’idée du conseiller municipal Claude Demers et il suffirait de dépenser cinq millions de dollars de plus pour le faire. Pas grave quand c’est l’argent des autres. « Selon les chiffres cités la semaine dernière, il en coûterait $10,450,000 pour un pont dont la descente serait située sur le terrain vis-à-vis l’avenue Railway, alors que $14,500,000 seraient nécessaires pour un pont qui enjamberait sur la Grande-Île. » Bien sûr, le nouveau pont sera construit un jour, mais juste à côté de l’autre et aboutissant sur la même rue John légèrement redessinée.
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J’aimais bien ce gars-là, très sympathique. Il avait été le premier directeur général du nouveau Conseil des écoles catholiques de Prescott et Russell et l’avait guidé dans ses premiers pas. Dans l’édition du 4 juillet 1974, on apprend que Jacques Beauchemin démissionne de son poste pour un emploi au sein du bureau régional du ministère de l’Éducation à Ottawa. La dernière fois que j’ai vu Jacques, c’était à l’Hôpital pour enfants de l’Est de l’Ontario. J’y étais pour un rendez-vous avec mon garçon et lui, avec son petit-fils. Jacques avait travaillé dans le nord de l’Ontario et adorait la pêche… la vraie comme il se plaisait à me dire… les vrais gros poissons des lacs du nord de la province. Il voulait m’y amener une fois… mais je n’ai jamais eu la patience pour pêcher… au grand déplaisir de mon père et des frères aînés.
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Nous étions en campagne électorale en ce début d’été de 1974 et Le Carillon du 4 juillet publiait un texte sur la rémunération des députés fédéraux. Ainsi, un député touchait alors 18 000 $ par année, en plus d’une allocation annuelle de 8 000 $ à 9 659 $ pour frais divers, en fonction de leur circonscription électorale. Et le Premier ministre lui? Il recevait 25 000 $ de plus que son salaire de député. Je ne me souviens pas si je l’avais fait intentionnellement, mais je soupçonne que oui. Je juxtapose un article dans la même page sur le nouveau salaire minimum qui entrera en vigueur en Ontario le 1er octobre 1974. Il passera de 2,00 $ l’heure à 2,25 $ l’heure. Et je fais les calculs comparatifs pour vous en prenant une semaine de 40 heures, normale pour l’époque, ce qui donne un salaire hebdomadaire de 90 $ ou de 4 680 $ par année. Nos députés étaient donc bien payés pour l’époque.
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Le tout nouveau Centre récréatif d’Embrun était officiellement inauguré le 28 juin 1974 et il en est question dans l’édition du 4 juillet. Évidemment, le député Denis Ethier y était de même que son adversaire progressiste-conservateur Bernard Pelot, maire du Canton de Russell par hasard, et du député provincial Albert Bélanger. Le nouvel édifice de 165 000 $ accueillait près de 300 personnes pour l’occasion, dont plusieurs anciens présidents du Centre récréatif d’Embrun, soit Royal Comtois, Fernand Lortie, Reynald Cléroux, Honoré Bourdeau, Jean-Paul Lafortune, Albert Bourdeau, Maurice Lemieux, en plus de Camille Piché, le président d’alors. Ce Centre s’est retrouvé récemment au milieu d’un débat politique autour de sa fermeture, de sa vente, ou de sa location à une entreprise locale. Le Conseil municipal tente d’économiser et ses membres ne sont pas nécessairement toujours favorables au village d’Embrun dans leurs réflexions politiques.