Les clubs d’âge d’or pour « acheter » des votes

Il y avait eu les quais et les bureaux de poste, maintenant, il s’agissait des clubs d’âge d’or. Au point où le député libéral sortant Denis Ethier en fait une publicité électorale dans l’édition du 20 juin 1974 du journal Le Carillon. « Citoyens de l’âge d’or, proclame-t-il. Durant cette semaine du citoyen ‘senior’ de l’Ontario. Tout en vous souhaitant les meilleurs vœux, il serait peut-être opportun de rappeler à la population de Glengarry-Prescott-Russell combien notre gouvernement a contribué à la réalisation de ces projets ‘Nouveaux Horizons’. Votre député, Denis Ethier, conscient de la popularité d’un tel programme, a obtenu ‘PLUS’ pour Glengarry-Prescott-Russell que tout autre comté au Canada. » Le journal avait en effet publié de très nombreux articles au cours de la dernière année sur les subventions versées aux nouveaux clubs d’âge d’or qui étaient nés au lendemain de l’introduction du programme Nouveaux Horizons.

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Une petite annonce retient mon attention dans l’édition du 20 juin 1974. On peut y lire qu’Eugène Brunette, « 2 milles à l’est de St-Eugène Ont., sur chemin de Rigaud », organise un encan d’animaux et de machines aratoires le samedi 22 juin à sa ferme. Mansel Hay, le réputé encanteur de Dalkeith, présidera à la vente de « 60 bêtes, 20 taures Holstein, 2 taureaux; machinerie agricole au complet, 2 terres, antiquités, etc. Tout doit être vendu. » J’y fais référence pour deux raisons. D’abord, la ferme voisine, jusqu’en 1959, était celle de ma sœur et de mon beau-frère; j’y allais pour les aider, même si j’étais plutôt jeune avant 1959. Évidemment, j’ai bien connu cet Eugène et sa femme Thérèse (veuve qui habite Hawkesbury depuis de nombreuses années). Ensuite, parce que cette ferme a été achetée par des entrepreneurs qui l’ont transformée en ce qui est connu aujourd’hui comme la Ferme Skotidakis et leurs produits laitiers de chèvre sont vendus dans de nombreuses grandes surfaces, y compris à Ottawa.

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Charles de Lotbinière Harwood est le directeur général du protocole pour le Comité organisateur des Jeux olympiques de 1976 (COJO) qui auront lieu à Montréal. Il est conférencier lors d’un souper interclubs à Hawkesbury et affirme aux 140 participants qu’il « est convaincu que le COJO peut autofinancer les jeux qui atteignent un budget total de $60 millions, (…) M. de Lotbinière Harwood a mentionné que la vente des timbres et de la monnaie allait bon train. » Lyse Huot signe un reportage sur sa conférence dans l’édition du 27 juin 1974. « À cause de la fréquentation quotidienne des Jeux, 250,000 personnes par jour seront à la recherche d’un endroit pour loger. COJO considère tous les endroits qui sont à une distance raisonnable de Montréal. Même Hawkesbury serait considérée puisqu’elle n’est qu’à environ une heure et demie de Montréal. Si cette situation se réalise, la région bénéficiera certainement d’une retombée économique. » C’est ce qu’il affirmait. À ce que je me souvienne, Hawkesbury n’a jamais profité de retombées liées aux Olympiques de 1976. Oh, j’oubliais : « Le chef du protocole a avoué que le contribuable canadien ne recevra aucune facture pour payer les dettes encourues par les Jeux olympiques de 1976. » Il avait pourtant déclaré que les jeux s’autofinanceraient. De la vieille histoire!

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