Vous rappelez-vous de « La Québécoise »? Probablement pas. Le Carillon publie un message publicitaire dans son édition du 30 mai 1974. « Une nouvelle cigarette vient d’être lancée sur notre marché. Fabriquée à Louiseville, elle est de grandeur long format ou 85 mm et est munie d’un filtre de très haute qualité. Elle porte le joli nom de ‘LA QUÉBÉCOISE’ et est présentée dans un emballage orangé de 25 cigarettes, des plus modernes, qui reflète bien le caractère dynamique de la société. Les meilleurs tabacs blonds, de type Virginie, du Québec ont été sélectionnés pour donner à la cigarette toute sa faveur et sa finesse. » La Société des Tabacs Laurentiens Inc. avait retenu les services de nul autre que Jean Duceppe comme porte-parole. Et quel était son slogan : « Pourquoi fumer des C.D.A.? » La Société se défendait de vouloir inciter « la jeunesse à multiplier indûment l’usage du tabac, mais plutôt de lancer une offensive pour déplacer une part importante de ce marché au profit d’une société québécoise ». Je me souviens d’en avoir acheté un paquet et de ne pas l’avoir aimée. Je ne me souvenais pas combien longtemps cette cigarette a été publicisée sur le marché. Par contre, Santé Canada, dans un rapport lié au Règlement sur le potentiel incendiaire des cigarettes, fait état des résultats de ses échantillons prélevés entre octobre 2005 et mars 2010. Selon ce rapport, « La Québécoise », alors fabriquée par Bastos du Canada Limited, étaient toujours sur le marché en mai 2007. Je ne fume plus depuis 35 ans, donc je ne pourrais vous le confirmer.
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L’Association Lacordaire du Canada change de nom; elle sera connue dorénavant sous le vocable de « Sobriété Canada ». Le journal du 30 mai 1974 en parle. Alors que les Lacordaires préconisaient une abstinence totale d’alcool, l’organisme avait réorienté ses programmes et « met davantage l’accent sur l’aide aux buveurs excessifs et sur l’apport positif d’une consommation d’alcool toujours modérée et uniquement occasionnelle ». Les buveurs du dimanche, quoi! Et le président national du mouvement, Jean-Louis Vennes, avait ajouté que « toute personne qui se préoccupe du problème de l’alcoolisme et qui elle-même n’abuse pas d’alcool peut joindre ses efforts personnels aux nôtres ». Je n’ai plus entendu parler de ce mouvement depuis très longtemps.
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Dans l’édition du 6 juin 1974, je signe mon premier éditorial; je signerai le dernier 13 ans plus tard. C’est que notre collaborateur Paul Huneault, de son vrai nom Marcel Desjardins, venait d’obtenir une promotion au journal La Presse et il devenait donc impossible pour lui de poursuivre sa collaboration de six ans avec nous. Avec Marcel, les éditoriaux étaient souvent axés sur les scènes fédérale et provinciale; dorénavant, les éditoriaux du Carillon allaient offrir une perspective locale et régionale. Quant à une autre chronique qu’il signait en page éditoriale et intitulée « Au fil des jours », sa rédaction serait partagée entre mes journalistes de l’époque, Charles Burroughs, Claude Kingsbury et Lyse Huot. (En passant, Lyse est maintenant directrice des publications et des communications pour l’Association des universités et collèges du Canada. Lorsqu’elle était directrice du Service des communications de l’Université d’Ottawa, elle avait embauché un autre de mes anciens journalistes, Yvon Legault, comme agent de communications. Je reviendrai sur celui-ci plus tard.)
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Le projet de complexe sportif à Hawkesbury retient toujours les attentions et les débats se poursuivent. Dans l’édition du 13 juin 1974, on apprend que l’emplacement favorisé serait le terrain au coin sud-est des rues Spence et Cameron. Le terrain aurait été donné par Patchogue-Plymouth. Récemment, à cet endroit, c’est un immense entrepôt et magasin de type « outlet » que la société Bentley a construit. Quant au complexe, j’y reviendrai encore quelques fois.
Mon père a été membre des Lacordaire. Je ne m’en souviens pas. J’étais trop petite, ou peut-être même pas encore née. Ma mère m’a déjà mentionné que les membres avaient des rencontres « de cuisine », et qu’elle trouvait ça difficile d’accompagner mon père, qui était plutôt « jaloux ». D’autant plus qu’elle avait déjà plusieurs petits nez à moucher et préférait demeurer à la maison pour s’en occuper. Celà remonte aux années 50 et 60. Aujoud’hui, les rencontres des AA et d’Al-Anon se font en salle…