Un débrayage illégal de 800 syndiqués… ce n’est pas rien

Je ne sais pas si c’est la récente grève illégale des employés des postes qui avait motivé des syndiqués de Hawkesbury et la région, mais qu’elles qu’en soient les raisons, 800 syndiqués avaient décidé de déclencher une grève illégale dans quatre industries locales : Patchogue-Plymouth, Fiberworld, Texturon Yarns et Ivaco Rolling Mills. Le groupe réclamait une majoration salariale qui tiendrait compte du coût de la vie. Un vendredi soir, ils avaient marché dans les rues de la ville pendant plus de deux heures. Personne n’avait pu manquer leurs protestations. Heureusement, tout s’était déroulé dans l’ordre. Le débrayage illégal avait duré plus d’une semaine et il en est longuement question dans l’édition du 16 mai 1974 du journal Le Carillon. « Sommairement, écrit Claude Kingsbury, ce groupe d’environ 800 travailleurs syndiqués demande un rajustement des salaires en fonction de la hausse du coût de la vie, une sécurité à tous les niveaux dans les usines et, finalement, le respect des travailleurs. » Le candidat néo-démocrate Raymond DesRochers en avait profité pour se gagner des crédits politiques et affirmer que « si la grève est illégale les profits excessifs de trop de compagnies sont criminelles ». DesRochers avait expliqué qu’alors « que trop souvent on accuse les ouvriers de contribuer à l’inflation à cause des hausses de salaire, l’ensemble des compagnies ont augmenté leurs profits de 30 p. cent alors que la hausse du coût de la vie se situe à près de 10 p. cent. Le dollar de 1961 ne vaut plus de 62 cents aujourd’hui alors que les employés dans la même période n’ont touché que 8 p. cent de plus. » Les syndiqués « illégaux » étaient membres du Syndicat international des travailleurs du bois d’Amérique (Patchogue-Plymouth et Texturon Yarns), des Ouvriers unis des textiles d’Amérique (Fiberworld) et des Métallurgistes unis d’Amérique (Ivaco).

Le gérant général de l’usine Patchogue-Plymouth, Robert Pearson, avait d’ailleurs envoyé une lettre à tous les employés afin de leur expliquer que l’entreprise s’était montrée disposée à discuter de leurs doléances, mais pas dans le contexte d’une grève illégale. Cette lettre avait été publiée intégralement dans Le Carillon.

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Le barrage de Carillon avait maintenant dix ans et ses effets néfastes se faisaient sentir au lendemain de pluies diluviennes. « Le niveau d’eau le plus élevé de la rivière Outaouais depuis la construction du barrage hydroélectrique de Carillon, terminée en 1964, a déjà suscité des réactions de la part de propriétaires riverains qui assistent impuissants à l’érosion de leurs terrains par l’élément liquide. » Charles Burroughs signe un long reportage à cet effet dans l’édition du 16 mai 1974. En se référant à ces propriétaires riverains, Burroughs écrit qu’un « certain nombre d’entre eux s’est déjà groupé et a retenu les services d’un avocat afin d’obtenir des compensations monétaires pour les dommages considérables causés par la crue des eaux, mais sans grand succès jusqu’à date ». Le mécontentement des propriétaires riverains allait se prolonger pendant longtemps. Quant aux dégâts, ils étaient considérables et même le traversier de Lefaivre est touché par la crue; les billots s’amoncellent sur les piliers du pont Perley.

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Le premier ministre Bill Davis se déplace pour l’inauguration officielle du tout nouvel Hôpital pour enfants de l’Est de l’Ontario, plus connu maintenant sous son vocable de CHEO (Centre hospitalier pour enfants de l’Est de l’Ontario)… vocable bilingue. L’événement a lieu le 17 mai.

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Autre signe du temps. Dans l’édition du 16 mai 1974, on ne retrouve pas moins de cinq annonces pour des bingos : salle des Chevaliers de Colomb d’Alfred, aréna de Hawkesbury, centre récréatif d’Embrun, salle de l’église St-Dominique à Hawkesbury et salle des Chevaliers de Colomb d’Alfred.

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