John White était alors ministre ontarien du Trésor, de l’Économie et des Affaires intergouvernementales et même si ses propos étaient supposément personnels, on pouvait facilement deviner les intentions futures du gouvernement ontarien. Lors d’un congrès de l’Association des comtés et régions de l’Ontario, à Hamilton, il avait clairement laissé entendre que les conseils de comtés devront se réorganiser eux-mêmes « plutôt que de se voir imposer une telle restructuration ou encore un gouvernement régional ». Le maire de Russell, Bernard Pelot, a dû en rire secrètement! (voir blogues précédents)
Le ministre White recommandait « une réorganisation réelle et non pas apparente. Pour atteindre ce but, il suggère des tâches importantes qui pourraient faire l’objet d’études poussées: réviser tous les aspects du gouvernement local à l’intérieur du comté; impliquer les diverses villes et villages; déterminer les besoins de services; examiner les ressources économiques, financières et d’évaluation du comté; définir les problèmes inhérents à la région; intéresser davantage la population à la participation et à la compréhension des question débattues et, entre autres, publier les études et les recommandations; enfin, soumettre ces études aux municipalités et au ministre ». J’y reviendrai.
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Les élections municipales seront plutôt ternes dans plusieurs municipalités de Prescott et Russell. Plusieurs maires sont élus ou réélus dès leur mise en candidature, faute d’opposants. Ainsi, Roger Charron est réélu à Rockland; Lucien Groulx devient maire de Plantagenet; Rolland Bercier est réélu à Plantagenet-Nord; et Paul-Émile Lévesque fait de même à Casselman; les maires Léopold Barrette, dans le canton de Longueuil, et Jean-Rolland Charbonneau, dans le canton de Hawkesbury-Ouest, sont eux aussi reportés sans opposition. On parle de tout ça dans l’édition du 15 novembre 1973.
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Le chef néo-démocrate Stephen Lewis n’avait pas effectué une visite de la région pour rien. De retour à Queen’s Park, il a soulevé le problème de sécurité des employés à l’usine Ivaco de L’Orignal. Son intervention avait forcé le ministre du Travail, Fernand Guindon, à déclencher une enquête. Le résultat rapporté dans l’édition du 22 novembre 1973 : « l’usine Ivaco avait été placée par son ministère sur une ‘liste de probation’ et qu’elle avait trois mois pour remédier à une quinzaine d’infractions décelées par une équipe d’inspecteurs qui ont fait la tournée de l’usine il y a quelque temps ».
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Le Conseil d’éducation de Prescott-Russell reconnaît officiellement le statut francophone de l’École secondaire régionale de Rockland. Le Carillon du 22 novembre 1973 y fait référence. « À Rockland, c’est l’euphorie et les étudiants fréquentent déjà leur école française depuis jeudi matin dernier. » Paraît que cette décision n’était que temporaire, mais elle est devenue en fait permanente.