Des documents électoraux tout en français : du nouveau en Ontario

C’était une étape importante dans la francisation ou la « bilinguisation » des services gouvernementaux en Ontario. Ainsi, « les municipalités ontariennes auront le droit, lors des prochaines élections municipales et scolaires du lundi 6 décembre, d’utiliser des formulaires en français pour le scrutin ». Le Carillon du 15 septembre 1976 explique que la loi ontarienne a été modifiée afin de permettre des formulaires en français. Il ne s’agissait pas uniquement des bulletins de vote, mais de tous les documents liés à une élection municipale, sans exception. « On sait que plusieurs municipalités franco-ontariennes avaient demandé au gouvernement ontarien d’adopter des formules françaises pour les élections. Dans le cas de Hawkesbury, les bulletins de vote sont bilingues depuis nombre d’années, mais les documents préparatoires, avis et serments ont toujours été en anglais, faute d’équivalents français. » Comme c’était un peu la norme en Ontario, l’utilisation des formules françaises était laissée à la discrétion de chaque municipalité. C’était quand même tout un pas en avant en Ontario.

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Et en éditorial de la même édition, je présente malheureusement un autre son de cloche. « Au cours des mois à venir, les Franco-Canadiens doivent se tenir les yeux ouverts et les oreilles aux aguets, parce que nos compatriotes anglophones semblent avoir été drôlement inspirés par les contrôleurs aériens. » C’est que les contrôleurs aériens venaient de revendiquer avec succès le droit de ne parler que l’anglais dans l’exercice de leurs fonctions en sol canadien. Je notais que c’était « une victoire qui semble avoir donné une sorte de ‘courage malsain’ à plusieurs éléments anglophones ».

« Ainsi, lors d’une récente joute de la Coupe Canada au Maple Leaf Gardens de Toronto, l’annonceur Claude Mouton a été copieusement hué. Lundi matin, deux stations radiophoniques de Toronto auraient, en éditorial, exhorté les spectateurs au premier match de la série Canada-Tchécoslovaquie à huer encore une fois les annonces en français par Claude Mouton et à huer les joueurs francophones d’Équipe-Canada. Ça, c’est le comble et il faut que les Franco-Canadiens, surtout les Franco-Ontariens, surveillent attentivement les événements des prochains mois. » J’avais décrit la situation comme « du racisme comme on ne peut en tolérer ». En me référant à des situations ailleurs dans le monde, j’avais conclu que « la majorité qui a peur d’une minorité peut montrer tout à coup un comportement étrange, qui peut devenir répressif ». Nous sommes tristement encore témoins de telles situations de nos jours. Quant aux réactions torontoises, heureusement, elles n’avaient été que passagères; même le puissant Globe and Mail les avait décriées comme étant inacceptables.

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À l’affiche du cinéma Laurentien de Grenville, la version française du film « The Texas Chainsaw Massacre », devenu un classique du genre; c’était avant les Halloween et Friday the 13th.

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Signe des temps j’imagine. Le Carillon du 22 septembre 1976 nous apprend que les propriétaires de taxis de Hawkesbury veulent installer des compteurs dans leurs véhicules, « afin de dispenser un service plus personnel et plus juste ». Plus juste pour eux, j’en conclus.

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