C’était plutôt une nouveauté à l’époque. Nicole Deschamps, qui était copropriétaire avec son mari Rhéal du traversier entre Lefaivre et Montebello, obtient « son permis de capitaine ». Le couple était propriétaire du traversier depuis le 27 juillet 1976. Monique Montpetit Castonguay (elle s’était mariée au cours de l’été et avait pris le nom de son mari) signe un article sur cette réussite de Mme Deschamps, qui avait jugé avoir « obtenu son permis par une coïncidence d’événements ». C’est que les permis de capitaine, apparemment, « n’étaient pas donnés aux dames ». Comme on peut le lire dans Le Carillon du 8 septembre 1976, « Mme Deschamps a enfin obtenu son permis lorsque revenant bredouille du bureau de permis d’Ottawa, elle a rencontré un inspecteur du ministère du Transport et Communications qui venait faire l’inspection du traversier. Ce dernier, M. Fenwick, a lui-même fait passer un examen pratique ainsi qu’un examen écrit, et le tour était joué ». La journaliste Monique M. Castonguay rappelle que Mme Deschamps avait souligné que la conduite d’un traversier n’avait rien de comparable à celle d’une automobile. « Plusieurs facteurs entrent en jeu, le vent et la condition de la température ont beaucoup d’influence sur le traversier. Le véhicule qui s’y rapproche le plus au point de vue conduite, c’est l’avion. » Un traversier volant, tiens, tiens!
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Ce n’était pas définitif, mais avec des commentaires de la sorte, tout le monde avait raison d’espérer. Comme le rapporte le journaliste Yvon Legault dans le journal du 8 septembre 1976, « l’instructeur-chef des 67’s d’Ottawa, Brian Kilrea, est tout simplement emballé par la performance d’Yvan Joly au camp d’entraînement de son équipe ». Et Kilrea ajoutait que « Yvan m’épate au plus haut point. Il est tout simplement fantastique. Il travaille très fort et il ne manque pas d’ardeur au jeu. Il sera toute une attraction dans la ligue ». Voilà pour la bénédiction du pape Kilrea. Avec les 67’s cette année-là, il y avait entre autres Bobby Smith, John Wilson et Steve Marengère, qui allaient éventuellement évoluer dans la Ligue Nationale. Dans l’édition du 15 septembre, nous confirmions que Joly avait mérité un poste régulier au sein des 67’s. C’était une première pour un jeune hockeyeur de Hawkesbury. Il porterait le numéro 9 (tiens!). Lors d’un match hors concours contre le Junior de Montréal, Joly inscrit le but gagnant dans une victoire de 5-4 des 67’s. Après ce baptême au Forum, sa réputation était faite. J’y reviens forcément.
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Nous sommes aussi à l’époque d’un cahier de 24 pages du journal Le Carillon entièrement consacré aux sports locaux et régionaux. Nous étions assurément le seul hebdo de langue française à consacrer tant d’espace aux sports régionaux. Mais les sports, c’est aussi l’occasion d’utiliser beaucoup de noms… et les gens aimaient retrouver leur nom dans le journal… donc, ils l’achetaient.
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De chef divisionnaire de La Presse à Québec, Marcel Desjardins devient directeur de l’information au quotidien montréalais Montréal-Matin. Sa carrière fait du chemin pour cet ancien du Carillon.