Hawkesbury officiellement bilingue… l’ACFO s’impatientait

C’était trop beau! Les autorités municipales de Hawkesbury avaient déjà décidé de proclamer leur ville « officiellement bilingue ». Mais la décision officielle tardait et l’Association canadienne-française de l’Ontario devenait impatiente. Dans Le Carillon du 16 juin 1976, on peut lire que « les membres du Conseil craignent que l’adoption d’un règlement donnant statut égal aux langues française et anglaise pourrait transformer tout ce qui se fait présentement et que l’anglais pourrait être beaucoup plus fréquemment utilisé à tous les niveaux. Leurs commentaires laissent entendre que ce sont les anglophones de Hawkesbury qui gagneraient d’un bilinguisme officiel et non les francophones, pour qui ces droits en français sont acquis de facto, même s’ils ne le sont pas de par la loi. » Des membres du Conseil avaient rappelé que toutes leurs activités se déroulaient publiquement en français, leurs délibérations en tout cas. Bernard Lajambe, l’animateur de l’ACFO, avait signalé que le gouvernement ontarien « établira une politique de bilinguisme, dès qu’un certain nombre de municipalités se seront déclarées bilingues ». En d’autres mots, l’ACFO souhaitait pouvoir utiliser l’exemple de Hawkesbury comme référence provinciale.

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Ça c’était une proposition avant-garde et le Conseil municipal y avait accordé son autorisation en principe. C’est que les conseillers n’étaient pas sûrs que la loi provinciale le permette. Quoi qu’il en soit, comme on l’apprend dans le journal du 16 juin 1976, « les contribuables de Hawkesbury ne seront pas obligés de se déplacer jusqu’à l’hôtel de ville pour payer leurs taxes municipales, si la ville donne suite à une offre présentée par la Caisse populaire de Hawkesbury ». C’était un peu le précurseur des paiements de taxes préautorisés qui ont été adoptés par toutes les municipalités au fil du temps. « La Caisse populaire, en établissant son nouveau service, se pliera à toutes les exigences imposées par le percepteur municipal et qu’un chèque quotidien sera remis à la ville, avec les factures payées. » Le règlement municipal allait prévoir « la même chose pour les banques, parce que le Conseil s’attend à recevoir conséquemment des demandes identiques des cinq succursales bancaires en opération à Hawkesbury ». Hawkesbury n’était sûrement par la première, la Caisse a dû s’inspirer de ce qui commençait à devenir populaire ailleurs au pays.

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Un petit entrefilet banal dans le journal du 16 juin 1976. « Le cercle de Hawkesbury de l’Association des fermières de l’Ontario est revenu enchanté de sa visite des installations des Fromageries Saputo, à St-Michel, jeudi dernier. » Elles s’intéressaient évidemment à cette entreprise soucieuse de s’installer à Hawkesbury. Elles avaient été reçues comme des reines.

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Décidemment, les scouts faisaient parler d’eux dans la région. Après une plantation d’arbres par des scouts-éclaireurs de Hawkesbury, voilà que c’est au tour de 24 scouts et louveteaux de L’Orignal se mobilisent pour nettoyer les alentours de l’usine d’Ivaco dans le canton voisin de Longueuil. « Sous la direction du chef éclaireur, Charles Burroughs, assisté du trésorier du 46e groupe, Gaétan Millette, les jeunes comprenant six louveteaux de la 46e meute, ont ramassé des clous, morceaux d’acier, papiers et pièces de bois qui jonchaient le terrain aux alentours de l’usine. » Tous ces efforts leur ont valu un don de 250 $ d’Ivaco Rolling Mills. Espérons qu’ils n’avaient pas arraché les pousses d’arbres plantées par des scouts de Hawkesbury peu de temps auparavant.

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