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La pilule lui a sauvé la vie

« Il a déjà mentionné avec une pointe d’humour que l’avènement de la pilule lui avait sauvé la vie. » Il est question du Dr Alexander Hunter, « spécialiste en obstétrique et en gynécologie depuis 39 ans » et qui venait de recevoir la « mention très convoitée ‘Glenn Sawyer Service Award » de l’Association médicale de l’Ontario. Le Carillon du 10 septembre 1986 lui consacrait un long article.

« C’est en Écosse que le Dr Hunter a amorcé sa pratique médicale en 1946. Il est arrivé à Hawkesbury en 1952 à la demande du Dr Jacques Farth et il s’est joint aux médecins Drummond et Irwin Smith de la Clinique Smith pendant de nombreuses années. Il a pratiqué 10 200 accouchements en 39 ans de médecine. L’équivalent de 256 bébés dans une année ou si vous préférez la naissance d’un bébé par jour du lundi au vendredi pendant 39 ans de sa vie. » Fait intéressant, « Hunter a été le premier médecin de la région à permettre la présence du père, de la grand-mère ou d’une autre personne au moment de l’accouchement ». Comme il l’avait expliqué, « c’était parfois plus difficile de contrôler le père que de prendre soin de la mère et du bébé ». Le Dr Alex Hunter avait pris sa retraite en mai 1985.

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S’il est encore de cette terre, Marcel Leduc a 95 ans. En 1986, comme le rapporte le journal du 17 septembre, « la compagnie St-Lawrence Textiles a déroulé le tapis rouge pour fêter (…) les 50 ans de loyauté à la compagnie d’un ancien résident de Hawkesbury, Marcel Leduc ». Celui-ci, alors âgé de 68 ans, avait commencé à travailler pour cette entreprise en 1936, à Marieville, au Québec. « En 1936, en pleine dépression, Marcel Leduc gagnait 0,12 $ de l’heure, travaillait 60 heures, ce qui lui valait un chèque de paie de 7,20 $. (…) Comme je fumais dans le temps, je m’achetais des Sweet Caps ou des Derby à 0,10 $. » À la St-Lawrence, Marcel Leduc avait occupé plusieurs fonctions et après dix années, il était devenu tailleur, un métier qu’il exerçait encore en 1986. Pour y arriver, il avait accepté de déménager à l’usine de Hawkesbury. « Cette décision de se déplacer en Ontario fut très difficile pour lui. Cette province avait mauvaise réputation auprès de plusieurs Québécois. On croyait qu’il s’agissait d’orangistes et de croques Canadiens-français. Marcel Leduc fut sans doute très surpris de trouver dans la diabolique province une communauté toute semble à celle qu’il quittait à Marieville. » En 1986, il travaillait à l’usine de St-Jérôme où il avait déménagé sa famille. Sauf une de ses filles, Nicole. « Nicole Desjardins, femme d’affaires propriétaire d’un magasin et présidente de la Chambre de commerce, habite toujours à Hawkesbury », pouvait-on lire dans le même article.

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Ce n’est plus du tout la même réalité démographique que celle décrite dans l’édition du 17 septembre 1986. « La proportion de francophones dans la région a peut-être diminué avec le dernier recensement décennal, mais il n’en reste pas moins qu’il y a encore plus des trois quarts de la population de Prescott et Russell, par exemple, qui revendiquent le français comme langue maternelle. » Les dernières statistiques fédérales de 1981, diffusées cinq ans plus tard, « démontrent en effet que la population de Prescott et Russell, établie à 52 775 habitants, compte 40 300 francophones (76 p. cent) et 11 620 anglophones (22 p. cent), alors que les autres (1 120) sont de langues maternelles diverses. Le comté de Prescott, parmi ses 30 265 habitants, dénombre 23 275 francophones et 6 425 anglophones, plus ou moins la même proportion que dans le comté de Russell où la population de 22 410 personnes compte 16 755 francophones et 5 195 anglophones. La différence est d’à peine 2 p. cent. Les autres langues maternelles sont surtout le Cree, l’allemand, le hollandais, le flamand et l’italien. » Ce sera intéressant d’analyser les données du plus récent recensement de 2011 lorsqu’elles seront publiées.

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Une petite leçon de hockey pour de jeunes Nantais

« Les petits Français de Nantes ont subi une leçon d’humilité aux mains de l’équipe de hockey pee-wee de Hawkesbury s’inclinant 6-0 lors d’une rencontre disputée samedi après-midi au complexe sportif, la première de sept des Nantais de la région. » Comme on peut le lire dans l’édition du journal Le Carillon du 27 août 1986, « Jean-Pierre Vincent, un des trois coordonnateurs de la tournée de l’équipe pee-wee de Nantes dans la région, devient réaliste lorsqu’on aborde avec lui la question du niveau de hockey en France. Il est catégorique : le hockey français n’atteindra jamais le niveau canadien. » Et ça n’a pas changé en 2013. Ah, j’allais oublier : l’équipe nantaise avait dû emprunter les services d’un instructeur canadien pour son séjour au Canada… Jean-Marc Lalonde, le maire de Rockland et futur député de Prescott-Russell à Queen’s Park… oui, celui-là qui avait été l’instructeur de Guy Lafleur.

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Une histoire à la fois heureuse et tragique… racontée dans le journal du 3 septembre 1986.

Heureuse, dans le sens que Fernand Lanthier avait gagné sa cause. « Il aura fallu neuf années de pénibles et souvent frustrantes démarches, l’intervention d’un maire et de deux députés pour que Fernand Lanthier, un pompier volontaire de Plantagenet terrassé par une crise cardiaque quelques heures à peine après avoir œuvré sur la scène d’un incendie, ait finalement gain de cause auprès de la Commission des accidents du travail. » Cet homme de 62 ans « est devenu le premier pompier volontaire de l’Ontario à se voir accorder à une telle compensation financière à la suite d’une sérieuse perte de santé survenue quelques heures après avoir cessé de combattre un violent incendie en plein hiver ». C’était le 24 janvier 1977. « Après avoir lutté contre les flammes toute la nuit, M. Lanthier est retourné à son travail comme concierge à l’école St-Paul de Plantagenet. Vers l’heure du midi, il était foudroyé par une attaque cardiaque qui l’a laissé paralysé. On a par la suite dû lui amputer une jambe, puis l’autre, et il est resté confiné à un fauteuil roulant, le bras gauche complètement paralysé. »

Tragique, dans le sens que Fernand Lanthier n’aura pas pu profiter de sa victoire. « En apprenant la nouvelle, il a tôt fait de convoquer les trois principaux responsables de sa bonne fortune, le maire André Langlois et les députés Don Boudria et Jean Poirier, afin de leur remettre un témoignage d’appréciation. Cette petite réception intime s’est déroulée le vendredi 22 août dernier. Deux jours plus tard, des complications le forçaient à réintégrer l’hôpital où il décédait en début de soirée mardi. »

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Le Bureau local de développement économique avait commandé une étude sur l’industrie de l’hôtellerie à Hawkesbury et dans la région. Je vous fais grâce de toutes les conclusions rapportées dans le journal du 17 septembre 1986, mais disons qu’en « 1983, il existait 131 chambres de motel dans la région et ce chiffre est maintenant de 106, alors qu’il passera à 103 avec des disparitions de chambres dans deux motels de L’Orignal. Une perte de 28 chambres en quatre ans. » Au moment de la publication de l’article, « Il y a 104 chambres disponibles dans la région immédiate de Hawkesbury (incluant L’Orignal) avec un taux moyen de 35,10 $ et le taux d’occupation n’est que de 48,6 p. cent. » En 2013, il n’y a que le motel Best Western et le motel Stéphanie. Rien pour encourager le tourisme sur une grande échelle.

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Un projet d’hôtel… encore!

Hawkesbury River Front Estate était le nom de cette entreprise « qui vient de se porter acquéreur du terrain de la CIP sur la rue Principale à Hawkesbury » pouvait-on lire dans l’édition du journal Le Carillon du 20 août 1986. « August Jans, un septuagénaire d’origine européenne, projetterait la construction d’un hôtel jumelé à un restaurant, d’un condominium, de quartiers résidentiels et possible d’une marina. Un tel projet se concrétiserait en plusieurs phases s’étalant sur de nombreuses années. » Il avait acquis le terrain pour une somme de 375 000 $. « Les négociations entre la CIP et les avocats d’August Jans pour l’achat du terrain étaient entamées depuis près d’un an, mais l’identité de M. Jans était un secret bien gardé puisqu’il ne négociait que par l’intermédiaire de ses avocats. » Rien de cela ne s’est matérialisé et la population de Hawkesbury attend depuis longtemps que le terrain de la CIP puisse revivre. Et dire qu’il y avait dans un coin de ce terrain, vers la fin des années 60, un magnifique club de golf, L’Abénaki… réservé aux employés de la CIP et leurs invités.

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La Société canadienne des postes devait affronter des situations problématiques semblables régulièrement aux quatre coins du pays. Dans le journal du 20 août 1986, il est question de ce problème qui survient cette fois à Pointe-au-Chêne, mais les règles négociées avec l’Association des maîtres de poste et adjoints sont claires : la priorité d’embauche doit être accordée à un membre de ce syndicat. Mais les gens de Pointe-au-Chêne n’étaient pas contents. Ils reprochaient à Postes Canada d’avoir ignoré les huit candidats locaux et la députée fédérale Lise Bourgault s’était faite la porte-parole de leurs revendications, à savoir obliger la Société à reprendre le concours de sélection. Mais c’était peine perdue; l’ancienne maîtresse de poste adjointe de Plaisance avait l’expérience requise, était membre du syndicat, et c’est elle qui avait été nommée. Pendant mes années à Postes Canada, cette situation se répétait constamment avec les mêmes plaintes inévitables.

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Après avoir fréquenté assidûment mon blogue, vous connaissez Paul-François Sylvestre, mais il n’écrivait pas que des textes sérieux… il savait rire. Il nous en avait donné la preuve dans l’édition 20 août 1986…

« On s’est souvent demandé comment appeler les gens qui vivent à Ottawa. Comme il s’agit de la capitale, pourquoi ne pas les appeler des… capitalistes.

Saviez-vous que les saints sont regroupés en syndicats dans le Ciel? Leurs chefs d’appellent naturellement, des sainticalistes. Et lorsqu’ils descendent dans la rue, les sainticalistes manifestent dans l’allée Luia!

Les gens d’Italie sont des Italiens; les habitants de Rome sont des Romains; mais comment appelle-t-on les résidents du Vatican? Comme leur chef d’État est le pape, ce sont sans doute des papistes.

Les voyages sur la lune ne sont pas encore organisés, mais cela ne saurait tarder. Et qui irons-nous visiter là-haut? Les lunatiques, voyons donc!

Le petit village de Sarsfield, à l’est d’Ottawa, célèbre cette année son centenaire. On a donc parlé des Sarsfieldiens en fête, mais comme leur paroisse est placée sous le patronage de saint Hugues, ne faudrait-il pas plutôt dire des huguenots…?

On interdit de plus en plus la cigarette dans les lieux publics, voire dans les airs sur certaines ailes d’Air Canada. Si ça continue, l’adepte de la nicotine sera justifié de se demander s’il n’est pas en train de passer de fumeur… à fumier. Mais peut-être ne s’agit-il que d’une fumisterie!

Saviez-vous que les féministes ont l’oreille de Dieu le Père, pardon, de Dieu la Mère? Elle pense maintenant envoyer sa fille comme messie. Et comment se nommera-t-elle? Christine, cette affaire!

Au Canada, il existe deux ou trois localités nommées Plaisance. Comme quoi on ne manque pas de… plaisantins en ce pays!

Une touriste demande à son agent de voyage comment s’appellent les résidents de Gigliola, en Italie. Celui-ci l’examine, puis répond tout de go : des gigolos, madame.

Un psychologue demande à un homosexuel s’il est gai. Celui-ci fait signe que oui. Alors le professionnel lui annonce qu’il fait partie des homeureux. Un deuxième psychologue apprend que le premier est aussi de la famille; ils se disent donc homologais.

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Qu’est-ce que le cynoscion nebulosis faisait là?

Je vous ai déjà parlé du chat-volant d’Alfred et d’autres « bibittes » trouvées dans la région Alfred-Lefaivre-Montebello. Dans Le Carillon du 30 juillet 1986, voilà qu’il est question d’un « poisson mystère retiré de l’Outaouais ». Voilà! « Une mordue de la pêche depuis au-delà de 30 ans, Delia Desjardins, de la rue Prospect à Hawkesbury, croyait bien avoir tout vu. Mais voilà qu’elle vient de prendre, dans la rivière Outaouais, un poisson ‘rare’ que malgré tous ses efforts, elle s’avère incapable d’identifier. » Ce n’est pas qu’elle n’avait pas tout essayé. « Elle a eu la chance de capturer un spécimen qui défie vraiment ses connaissances, et celles de pêcheurs plus chevronnés, y compris le personnel du ministère des Richesses naturelles au parc provincial Carillon. » Et à quoi ressemblait ce poisson mystérieux? « En retirant de l’eau ce poisson d’une livre et demie, à la tête de couleur rose et au dos d’un vert chatoyant, avec des reflets dorés et argentés, muni de petites dents et d’un os près de la nageoire dorsale, elle s’est immédiatement demandée à quelle espèce il pouvait bien appartenir. » Selon l’article, « la description la plus proche correspond à celle d’un poisson appelé ‘Grey Grunt’ par les Américains, mais le spécimen capturé dimanche exhibe une queue différente et des lignes prononcées le long du dos. » (Note du blogueur : Et si Google avait existé?)

Dans l’édition suivante du 6 août 1986, on peut lire que le poisson serait une truite de mer. « C’est ce que soutient Gaétan Lemieux, un taxidermiste de Limoges, qui croit avoir identifié le poisson dont la photo et la description ont été publiées dans Le Carillon de la semaine dernière. » Lemieux avait tiré sa conclusion en consultant l’édition américaine du livre « Fish Painting and Identification Manual ». Il s’agirait « d’un spécimen de ‘Sea Trout’ (truite de mer) apparenté à la fois à la truite et à l’achigan dont le nom scientifique est ‘cynoscion nebulosis’ et qui vivrait dans les estuaires des fleuves côtiers d’Amérique du Nord ». Il était sans doute en vacances dans la région de L’Orignal… le poisson, et non pas Lemieux!

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Cette édition du 6 août 1986 racontait également le nouveau record Guinness établi à Pointe-au-Chêne et non le moindre… celui du « plus gros hot-dog au monde » et c’était dans le cadre du Festival du hot-dog… évidemment. Et quel était ce record? Un hot-dog géant « dont la longueur de la saucisse était de 22 pieds et deux pouces et le pain de 23 pieds ». En fait, l’enveloppe de la saucisse mesurait 24 pouces, mais il avait fallu replier chaque extrémité. « Le dernier record précédent datait de 1980 alors qu’un hot-dog de 21 pieds et sept pouces avait été homologué en Floride. » Mais il y avait eu un hic! Le Livre des records Guinness avait retiré le plus long hot-dog de ses livres parce que « personne n’avait tenté de surpasser ce record dans les six dernières années ». Le hot-dog n’a pas été perdu pour autant. En fait, il a permis aux organisateurs d’amasser 700 $ des gens qui voulaient y goûter. Mais il fallait être patient… « La saucisse à hot-dog de 500 livres a dû bouillir pendant une période de sept heures trente minutes avant de cuire. » La saucisse était une création de Sausage Kitchen d’Ottawa, alors que Denis Ferré, de Pointe-au-Chêne, avec l’aide de la Boulangerie de Grenville, confectionnait le long pain. La petite histoire de l’époque!

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Les autres provinces l’avaient déjà. « L’Ontario émettra, en 1987, un permis de pêche sportive pour résidents. (…) Le permis sera obligatoire pour la plupart des résidents âgés de 18 à 64 ans. Les personnes âgées, handicapées, ainsi que les Indiens inscrits pêchant sur leurs réserves ou sur des terres cédées en vertu d’un traité seront dispensés de ce permis. Il en coûtera 10 $ pour un premier de pêche saisonnier et 5 $ pour un permis de courte durée, valide pour quatre jours consécutifs. » Les détails étaient dans le journal du 6 août 1986.

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Une vedette de calibre international

Je relisais ma chronique dans Le Carillon du 16 juillet 1986 et je riais. En relisant à propos des débuts d’André-Philippe Gagnon, je ne pouvais faire autrement que tirer un parallèle avec « notre » propre vedette montante… Véronic DiCaire. Voici ce que j’écrivais à propos du spectacle de Gagnon du 9 juillet à Hawkesbury :

« Tout un phénomène que cet André-Philippe Gagnon: incontestablement un imitateur fantaisiste de calibre international dont on n’a pas fini d’entendre parler. Le professionnalisme de son spectacle devant près de 2 000 personnes, mercredi soir dernier, a créé plusieurs centaines d’inconditionnels admirateurs. Entouré d’une solide équipe musicale et technique, Gagnon a tout simplement ébloui son auditoire, par sa centaine et plus de voix et mimiques. L’imitation de David Bowie et Mick Jagger lui procurerait une ovation debout à Las Vegas. D’ailleurs, le public de Hawkesbury ne s’est pas retenu, mercredi soir, pour se lever et applaudir à tout craquer aussitôt le spectacle terminé. Il faut aussi préciser que deux heures et quart de spectacle, par des conditions parfois suffocantes, est une autre démonstration de professionnalisme qui ne fait que contribuer à la popularité de ce sympathique bonhomme de Québec. Disons que, personnellement, c’est le genre de spectacle que je n’hésiterais pas à retourner voir. »

Gagnon n’avait pas encore donné de spectacles à Las Vegas à ce moment-là, mais il y deviendrait assurément une vedette. Aujourd’hui, c’est Véronic qui est là!

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J’imagine que c’était le dernier article que nous écrivions sur la question dans l’édition du 30 juillet 1986 parce que c’était l’aboutissement d’un long parcours pour les Franco-Ontariens qui remontait au temps des contraventions unilingues contestées par quelques convaincus qui avaient même été en prison.

« Depuis le 1er juillet, le droit à l’usage du français dans les tribunaux civils de l’Ontario existe à travers la province.

Ainsi, les Franco-Ontariens ont le droit d’être entendu par des juges qui parlent l’anglais et le français en matière criminelle ainsi que civile à travers la province. Ce droit s’ajoute à ce qui se limitait jusqu’à maintenant aux instances criminelles et les instances civiles devant les tribunaux des régions désignées, comme Prescott et Russell.

L’accès complet à travers la province sera réalisé le 31 décembre 1986 lorsque tous les tribunaux des infractions provinciales seront ajoutés. Ces modifications annoncées en novembre dernier, sont réalisées en vertu de la Loi de 1984 sur les tribunaux judiciaires qui déclare l’anglais et le français les langues officielles des tribunaux de l’Ontario. »

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Je note dans le journal du 30 juillet 1986 un court article citant le député fédéral libéral Don Boudria et qui reprochait certaines déclarations à la ministre d’Approvisionnement et Services, la conservatrice Monique Vézina, qui « se prononçait pour le ‘bon patronage’ et mentionnait aussi qu’elle accorderait des contrats aux amis conservateurs ». Au moins, il n’y aurait pas de soupçons de collusion secrète avec elle.

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« L’exagération à outrance »

Imaginez! Nous ne sommes que le 9 juillet 1986 et donc encore loin des attentats contre les deux tours new-yorkaises, mais déjà, le spectre du terrorisme commençait à secouer la planète. La rectitude politique se pointait à l’horizon. J’avais trouvé que les médias et d’autres exagéraient et j’avais commenté dans mon éditorial du journal Le Carillon de cette date-là. Le voici, car je trouve que l’exagération est encore une marque de notre société…

« Le pléonasme est voulu. Pour décrier certaines outrances, il est parfois nécessaire d’« exagérer l’exagération ». Les Américains nous en ont donné un exemple frappant en fin de semaine, mais ils n’en ont pas le monopole.

Pour divers motifs, ne sommes-nous pas tous un peu portés à l’exagération? Après tout, le poisson sorti de l’eau est toujours un peu plus gros que la réalité, comme tout bon pêcheur le constate.

Nous revenons donc aux célébrations américaines de la « Liberté ». Pas n’importe laquelle « Liberté », Madame elle-même et sa statue. Heureusement, ils n’ont pas poussé leur zèle à rafistoler la statue « à la moderne ». Non. On l’a restaurée à coup de millions, comme une œuvre d’art pour la postérité, symbole de ce qu’est l’Amérique du Nord pour les Nord-Américains.

Nous, Canadiens, pouvons aussi nous identifier à cette célébration. Notre système, notre mode de vie, s’est largement inspiré de cet « American Way of Life ». Si les Américains, dans leur exagération de fête (tout par milliers au lieu de centaines ou de dizaines), ont voulu souligner leur amour de la Liberté, nous, Canadiens, devrions en profiter pour nous vanter d’avoir peut-être dépassé nos voisins du Sud. Les diverses tendances moralisatrices gouvernementales n’ont pas encore réussi à diminuer cette liberté ou encore à l’entraver. Il faut d’ailleurs tout faire pour la préserver.

L’exagération américaine, avec ses 40 000 feux d’artifice, ses milliers de bateaux de toutes grosseurs, sa centaine « d’Elvis », ses dizaines de milliers de « lampes Eveready, ses dizaines de coups de canon, ses millions de « piastres », nous font réfléchir sur la fragilité de la Liberté.

L’Amérique du Nord n’est pas à l’abri des revirements et d’une autre forme d’exagération, politique celle-là, que l’on surnomme le « terrorisme ». La terreur est devenue la revendication politique outrée. Le Canada et nos voisins du Sud n’en sont pas immunisés.

La Liberté nord-américaine n’est pas enviée par tous les peuples, rappelons-le. Des « khoménistes » la considèrent toujours comme la racine de tous les maux… des communistes aussi! La « liberté » n’a pas la même définition partout; nous l’avons exagérée pour que tous puissent en profiter au maximum.

Dans un même ordre d’idées, mais au Canada cette fois, il nous a été donné dernièrement de voir une autre forme d’exagération… celle du commercialisme démesuré que l’on baptise « West Edmonton Mall ». C’est là que des gens se tuent, en s’amusant dans des appareils de 142 pieds de haut, à l’abri des intempéries, logés quelque part entre 800 magasins, un lac artificiel avec vagues artificielles, des glissages d’eau hautes de 82 pieds, des sous-marins, des requins et des autruches. Quatre rues de large; huit de long.

Le Canada, avec à peine sa trentaine de millions d’habitants, se targe de posséder le plus gros complexe commercial du monde, dans une ville, une province, où la chute mondiale du prix du pétrole brandit le spectre des déboires économiques. (Note du blogueur : Nous sommes en 1986.)

Les gens d’Edmonton n’y magasinent que rarement. C’est trop gros. Ça prend trop de temps. Imaginez après tout, dans un « petit coin » d’un centre commercial une section spéciale où il y a une patinoire comme celle du complexe sportif de Hawkesbury. On y compte, paraît-il, plus de 100 000 clients par jour… dix fois la population de Hawkesbury.

Nous plus riches Canadiens, les frères Ghermezian, ont rêvé et ils avaient les moyens de réaliser leur rêve. Si vous voulez avoir une bonne idée de ce que c’est, imaginez et exagérer par deux fois.

Si les promoteurs ont qualifié ce centre de « monument à la commercialisation », nous ajouterions qu’il s’agit plutôt d’une « idole élevée à l’Exagération ». C’est au Canada; tant mieux. Mais ce sont bien plus les Américains qui viendront s’y divertir ou y passer les « trois jours nécessaires à le parcourir pour ça en vaille la peine ».

Assurément, il faudrait que nos universités créent de nouvelles chaires d’études : celles des Sciences de l’exagération. Il n’y manquerait pas de candidats dans notre société moderne. »

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Un complexe commercial à Embrun

« La firme Pamico a confirmé la construction d’un complexe commercial de 13 000 pieds carrés à Embrun dès le mois d’août. La construction devrait être terminée au printemps 1987. » Il en est question dans l’édition du 2 juillet 1986 du journal Le Carillon. Les associés étaient Daniel Parent, Paul Martel et Michel Cayer. Parent avait d’ailleurs expliqué que « le centre d’achats comporterait une douzaine de boutiques » et qu’il « serait aménagé immédiatement à l’ouest du village d’Embrun ». Il avait également précisé que « le projet coûterait 600 000 $. Il s’agira d’un complexe commercial avec promenade extérieure. » En rétrospective, je ne sais pas de quel centre commercial il s’agirait exactement parce que le seul qui offrait tant de boutiques avait une promenade intérieure et il a subi d’énormes transformations au cours des récentes années.

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Puisque j’ai quitté le journal l’année suivante, je dois avouer ne pas avoir suivi le progrès de sa carrière artistique, mais dans le journal du 2 juillet 1986, un long article était consacré à son triomphe dans le cadre du concours Ontario-Pop. « Janie Myner, de St-Eugène, a remporté la catégorie auteur-compositeur-interprète. (…) Elle a remporté une bourse de 1 000 $ et elle endisquera sous peu une de ses compositions sur un côté de 45 tours. Elle partagera l’autre côté avec Joëlle Lanoix, lauréate dans la catégorie interprétation. » Lors d’une entrevue avec Francine Aubertin-Roy, une nouvelle journaliste dans ma salle de rédaction, Janie avait affirmé : « On me nommait toujours la petite ou la jeune. Je me suis sentie mise de côté et tellement à part, comme si je ne pouvais pas m’assumer au complet, comme une adulte, J’ai peut-être cette impression à cause du stress et de la fatigue aussi. » Ce qui ne l’avait pas empêché de remporter la palme de sa catégorie. Quant à une carrière future, « elle avait déjà écrit des chansons en prévision d’un spectacle qu’elle aimerait faire en tournée. Elle n’a pas pour l’instant suffisamment de matériel pour un spectacle d’une heure et demie, mais elle veut faire connaître ses amis par leur composition musicale. » Et comme l’écrivait Francine, « Janie Myner avait gagné en interprétant les chansons ‘Si j’étais’ et ‘Dans ton regard’… ses compositions bien sûr. »

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Tiens, un souvenir pour les amateurs de lutte. Une publicité du Complexe sportif dans le journal du 2 juillet 1986 pour annoncer le spectacle de cinq combats du 12 juillet. Au programme, les lutteurs Dino Bravo, Man Mt. Moore, Ricky Martel, Tom Zenk, Dan Kroffat, Les Long Riders, Steve Strong, Ron Ritchie, The Great Samu, Gino Brito jr, Bob Dellaserra, Alofa et Bull Johnson. « Oui la lutte revient » proclame l’encadré publicitaire. Semaine occupée au complexe sportif; le 9 juillet, il y avait eu le spectacle d’André-Philippe Gagnon, auquel j’avais assisté d’ailleurs. La publicité parlait de « la montée fulgurante d’une étoile ».

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Et entre-temps, Jacques Martin, à 33 ans, devient le plus jeune instructeur des Blues de St-Louis. Yvon Legault y consacre un long article dans le journal du 2 juillet 1986. Nous suivions attentivement le cheminement de la carrière de ce gars de notre coin.

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L’ordi fait son entrée aux Comtés unis

Aujourd’hui, ce serait inimaginable qu’une organisation ou une entreprise ne soit pas informatisée; pourtant, à l’été de 1986, l’arrivée de l’informatique méritait une nouvelle. « C’est par étapes, en commençant par la système de paie en septembre prochain, qu’on introduira l’ordinateur aux comtés unis de Prescott-Russell. » Selon l’article du 2 juillet 1986 dans Le Carillon, « il faudra attendre mars 1987 pour l’installation du grand-livre général, et juin pour la mise en place du service des comptes payables et du système d’analyse des coûts par projet. Août 1987 est la date retenue pour le système des comptes recevables, alors que les mois de septembre et novembre de l’an prochain verront l’implantation du système de compte en fiducie pour la Résidence Prescott-Russell et un système de base de données pour l’Atelier Prescott-Russell de Plantagenet. » En d’autres mots, il aura fallu plus d’une année pour informatiser les Comtés. Et le coût de l’exercice? Entre 78 000 $ et 94 000 $, tout compris. Quand même beaucoup d’argent pour l’époque.

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Avant ma pause estivale, je vous avais parlé de la controverse qui avait accompagné la publication du livre « Une communauté en colère ». L’éditeur-propriétaire du journal avait intenté une poursuite en diffamation contre les quatre auteurs et leur éditeur chez Asticou. La conclusion définitive de cette saga se retrouve dans les pages du journal de l’édition du 2 juillet 1986. La mise au point est publiée, sous forme d’encadré, juste à côté de la page éditoriale; donc, bien en évidence. Le texte du « communiqué », comme s’intitulait l’encadré manifestement rédigé en collaboration entre les avocats des parties, se lisait comme suit:

« Entente conclue – Plus de faussetés diffamatoires dans ‘Une communauté en colère’

Caroline Andrew, Clinton Archibald, Fred Caloren et Serge Denis, professeurs à l’Université d’Ottawa qui ont rédigé l’étude des relations de travail dans la région – histoire marquée par la grève de 1980 chez Amoco Fabrics – et André Couture, directeur des éditions Asticou, ont accepté de porter au texte un mot de précision au sujet de la fameuse note 14, au premier chapitre du livre ‘UNE COMMUNAUTÉ EN COLÈRE’.

L’addendum indique que la note 14 du premier chapitre ne vise par la personne d’André Paquette C.M., ni son journal Le Carillon

C’est la position qui a été réitérée par les quatre auteurs depuis leur mise en accusation pour diffamation par M. Paquette C.M., notamment devant le tribunal.

En retirant sa réclamation judiciaire, M. Paquette C.M. reconnaît, en ce qui le concerne, qu’il n’est plus question de faussetés diffamatoires dans ‘UNE COMMUNAUTÉ EN COLÈRE’.

On sait que les poursuites lancées par le propriétaire du Carillon ont donné lieu à la publication d’une série d’articles dans ce dernier journal ainsi que dans l’Express, autre organe appartenant à M. Paquette. Ces articles ont souligné le fait que les auteurs ont publié des faussetés à l’endroit du publiciste. En retirant sa poursuite, suite à l’entente conclue avec les auteurs et l’éditeur, M. Paquette C.M. reconnaît qu’il n’est plus question de faussetés telles que mentionnées dans les titres qui avaient fait sursauter les universitaires.

Sur l’entrefaite de ces gestes conciliatoires se règle le litige lancé voilà deux mois par le directeur du journal de Hawkesbury. »

Je trouve drôle la dernière référence : André Paquette n’était pas le directeur du journal, mais son propriétaire et éditeur.

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Michel Lavigne consacre sa caricature du 2 juillet 1986 à la nouvelle qui avait fait jaser tout le monde ces jours-là. Jean Drapeau, le mondialement célèbre maire de Montréal depuis le 24 octobre 1960, avait annoncé qu’il ne solliciterait pas un autre mandat au scrutin de novembre suivant. Plus d’un quart de siècle à la mairie de Montréal, sans compter son premier mandat de trois ans en 1954-1957. Sous son « règne », Montréal avait inauguré son métro, avait accueilli l’Expo 67 et les Jeux olympiques de 1976, entre autres.

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Relâche estivale

Vous avez probablement encore moins de temps à me lire que moi à écrire en ces beaux mois d’été. Je fais donc une pause et je vous reviens le lundi 2 septembre à l’heure matinale habituelle. Bonne pause estivale!

(Je ne dis pas « bonnes vacances » parce que je suis un retraité et qu’un retraité, comme on le sait, n’a ni congés, ni vacances!)

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Le livre est lancé… Cusson refuse l’injonction

Évidemment, le journal Le Carillon en avait parlé dans plusieurs éditions puisque, après tout, son éditeur avait tenté d’en interdire la diffusion. Mais nous avions quand même toujours rapporté les faits, sans intervenir en éditorial. Dans l’édition du 11 juin 1986, nous lisons que « le lancement officiel du livre ‘Une communauté en colère’, qui raconte les péripéties de la grève d’Amoco de 1980, aura lieu mercredi soir prochain aux locaux du Syndicat des Métallos. Les quatre coauteurs, Serge Denis, Carolyn Andrews, Clinton Archibald et Fred Caloren, seront présents au lancement, en compagnie de représentants de la maison d’édition Asticou. » Il y avait tellement de représentants syndicaux parmi les invités que c’était à se demander si le livre des quatre universitaires n’avait pas été écrit sur commande.

Quoi qu’il en soit, le lancement « devait avoir lieu le 12 mai dernier, date de l’anniversaire de la grève d’Amoco, mais l’événement a dû être reporté en raison d’une demande d’injonction pour en cesser la publication déposée par André Paquette, propriétaire éditeur du Carillon, qui s’estime lésé par certaines allégations à son égard contenues dans le livre. Le juge Robert-J. Cusson, de la Cour des comtés, ayant rejeté cette requête en injonction interlocutoire, le lancement du livre a été reporté au 18 juin. » Un paragraphe en page 17 du livre aurait laissé supposer qu’André Paquette aurait joué un rôle dans le choix de l’emplacement pour le nouvel hôtel de ville de Hawkesbury au profit de son journal. Les auteurs avaient allégué qu’il s’agissait d’une interprétation de sa part et que ce n’est pas ça qui était dit. C’est que les auteurs avaient fait référence à la Ligue du réveil civique, un mouvement politique municipal qui avait amené à une transformation majeure du Conseil municipal de Hawkesbury vers la fin des années 60 et à la construction du nouvel hôtel de ville. André Paquette était un des fondateurs de la Ligue. C’était accorder trop d’importance à un livre qui n’aura finalement qu’une faible distribution.

Par contre, le livre n’a jamais été relégué aux oubliettes. En fait, « Une communauté en colère » était un sujet de présentation d’Andréane Gagnon, de l’Université du Québec à Montréal, dans le cadre d’un atelier intitulé « Événements fondateurs » et qui s’inscrivait dans le cadre du colloque « Mémoire et mobilisation dans les communautés francophones » lors du 81e congrès de l’Acfas (l’Association francophone pour le savoir) tenu les 7 et 8 mai 2013. C’est tout récent. La description du thème du colloque commençait comme suit : « Depuis la Déportation des Acadiens jusqu’à l’Affaire Montfort, de nombreux événements ont marqué le devenir des communautés francophones du Canada. » J’ai énormément de difficultés à imaginer la grève d’Amoco comme un événement qui aura marqué positivement la francophonie de Hawkesbury; à mon avis, c’est tout à fait le contraire. Cette grève et sa violence ont nui énormément au progrès futur de la ville, n’en déplaise aux politicologues.

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« Pas moins de 113 citoyens viennent de manifester ouvertement leur opposition au projet de développement de la rue Tupper comme nouvelle voie de transport routier à Hawkesbury. » L’information se retrouve dans le journal du 25 juin 1986. Les signataires invoquaient les arguments habituels du volume de circulation lourde et ainsi de suite. Au Conseil municipal, j’étais de ceux qui favorisaient ce projet. « L’élimination du projet de la rue Tupper porterait un dur coup au développement économique du parc industriel et annulerait, à toutes fins utiles, le projet d’annexion nécessaire pour l’agrandissement du parc industriel et l’attrait de nouvelles industries. Filion est également convaincu que l’accroissement des véhicules lourds ne serait pas si prononcé étant donné que les gros camions se rendent dans le parc industriel et reprennent ensuite la route 17. » La rue Tupper a évidemment été prolongée et est une voie importante dans le parc industriel de Hawkesbury. Le supercentre de distribution des Pharmacies Jean-Coutu y est installé depuis deux ou trois ans.

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Tiens, la question est toujours d’actualité ces temps-ci au Québec. Je parlais souvent d’elle dans ma chronique, comme cette fois dans celle du 25 juin 1986. « Dominique Demers, la fille de Harold Demers, de Hawkesbury, vient de remporter le premier prix international de journalisme d’enquête pour une série d’articles sur l’euthanasie, publiée dans le magazine L’Actualité. Nous sommes particulièrement fiers d’elle, ici au Carillon, étant donné que c’est chez nous qu’elle a amorcé cette carrière journalistique. Les textes de Dominique sont publiés régulièrement dans L’Actualité et Châtelaine, deux publications de MacLean Hunter. »