Tiens, une autre démonstration que certains débats sont toujours d’actualité année après année. Il y a presque 30 ans, c’était une intervention du conseiller municipal de Hawkesbury, Claude Demers, qui croyait que « c’est par la concertation de tout un chacun, à partir du bas de l’échelle, que l’on stoppera la violence au hockey ». C’était dans l’édition du 2 mai 1984 du journal Le Carillon et il réagissait à la désormais célèbre altercation entre les Canadiens de Montréal et les Nordiques de Québec le Vendredi saint 20 avril 1984. Demers avait proposé une résolution appuyée par tous ses collègues du Conseil, « demandant à la Ligue nationale de hockey de prendre les moyens nécessaires pour que le hockey redevienne un sport dans le sens du mot ». Le conseiller Demers était d’avis qu’il était « temps que les corps publics se mêlent de la question et interviennent directement dans le débat sur la violence au hockey ». Et il avait répété l’éternelle rengaine qu’il « est difficile de dire à un jeune de ‘ne pas faire ça’ quand il voit ses héros le faire ». Bien sûr, rien n’a changé. Et la foule s’enflamme chaque fois que deux joueurs en viennent aux coups dans quelque aréna que ce soit.
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Ce serait intéressant de savoir quels sont les vins de messe populaires ces temps-ci. Mais en 1984, comme je le mentionne dans ma chronique du journal du 18 avril, il y en avait quelques-uns. « Il y a le Sarmentins, vin rouge de France, à 41,80 $ la caisse de douze; le Diamant d’Or, blanc naturel, supérieur doux, un Bordeaux à appellation contrôlée à 50,40 $ la caisse; sans oublier le Monbazillac, un naturel moelleux à 57,60 $. Il y a aussi le Moscatel, blanc semi-doux d’Espagne à 40,20 $ la caisse et le Muscat, un blanc doux de Chypre, à 54 $ la caisse. » Et au Vatican en 2013? Du Malbec argentin peut-être!
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J’avais couru après comme on dit, avec la présidence d’honneur du tournoi annuel de l’Association du hockey mineur de Hawkesbury. Deux mois plus tard, des parents m’approchent, se disant insatisfaits de la direction de l’association et souhaitant des changements, surtout dans les relations avec les autres associations locales de la région. Je leur dis que tout dépendra de leur appui collectif et des bénévoles qui « embarqueraient » avec moi. Et le rédacteur sportif Yvon Legault rapportait dans le journal du 2 mai 1984 : « Comme prévu, l’assemblée générale a suscité énormément d’intérêt. On comptait tout près de 110 personnes dans l’assistance. Du jamais vu! On retrouvait également une vingtaine de femmes. Du jamais vu là aussi! » J’avais été élu et l’exécutif avait été renouvelé au complet, à l’exception d’un ancien membre avec qui je m’entendais bien de toute façon. Nous allions apporter de nombreux changements qui déplairaient à de nombreux parents et anciens entraîneurs. Première exigence : l’obligation pour tous les entraîneurs bénévoles de suivre les cours de formation de l’Association canadienne du hockey amateur, y compris les membres de l’exécutif. Il fallait bien comprendre de quoi on parlait. Fini aussi le temps de faire niaiser les jeunes qui ne savaient pas d’une semaine à l’autre s’ils resteraient avec leur équipe ou non. Nous avions instauré une règle simple : vous tenez des périodes d’entraînement, vous choisissez prudemment vos joueurs et ce sont eux qui formeront votre équipe… pour toute la saison; pas de changements en cours de saison, n’en déplaise aux vieilles habitudes. Au sein de l’association du district, je tisse de nouvelles relations avec les présidents des autres associations (Cumberland, Rockland, Clarence, Embrun, Casselman, Vankleek Hill, St-Isidore) et l’année suivante, je deviens président de ce même district de l’Association du hockey mineur du district d’Ottawa. J’ai aimé cette expérience d’aider les jeunes hockeyeurs, mais les réactions émotives d’un trop grand nombre de parents ont fait en sorte que mon expérience aura été plus difficile que celle de conseiller municipal.