Treize semaines, c’est long

Une longue grève paralysait l’usine IKO-Industries de Hawkesbury depuis deux mois en cette mi-octobre 1979 et l’impatience s’installait manifestement chez les grévistes. Ils avaient même reproché aux policiers de « complicité avec la partie patronale ». Comme on peut le lire dans Le Carillon du 17 octobre 1979, le chef Maurice Durocher a dû rappeler que « les policiers ne font que leur boulot », soit d’assurer l’ordre, « donc remplir son rôle ». Les grévistes étaient surtout frustrés du fait que l’usine avait repris sa production après un mois de grève, en ayant recours aux cadres. Les syndiqués avaient décidé d’imprimer un feuillet d’information pour toute la population afin d’expliquer le conflit et sa raison d’être. La grève durerait encore un certain temps. Treize semaines en tout finalement.

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« Dans un monde sans amour tous les enfants sont orphelins ». C’était le titre d’un cahier spécial publié par Le Carillon dans le cadre de l’Année internationale de l’enfant. Si ma mémoire est fidèle, c’est le seul cahier du genre que le journal ait publié pendant ses 65 années d’existence. Le cahier de 32 pages format magazine, sur papier blanc mat, abondamment illustré, comprenait aussi des dessins réalisés par des enfants de la région et des textes provenant d’intervenants spécialisés dans le domaine de la protection de l’enfance. Je me souviens que nous avions été très fiers de sa publication. Il avait été inséré dans le journal du 20 octobre 1979.

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Harold Demers avait assumé temporairement la direction générale du Conseil des écoles catholiques de Prescott et Russell après le départ précipité de Jean Léveillé. Dans le journal du 27 octobre 1979, on apprend que Gaston Cadieux, un membre de l’équipe de surintendants du CECPR, occuperait le poste de manière intérimaire jusqu’à la fin de l’année scolaire et que le conseil procéderait entre temps à un recrutement en bonne et due forme. Harold, en passant, est le père de l’écrivaine Dominique Demers.

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La ministre ontarienne de l’Éducation, Bette Stephenson, proposait d’éliminer les « écoles secondaires mixtes à administration commune » dans la province. Elle proposait plutôt de « les remplacer par des institutions scolaires abritant sous un même toit des élèves francophones et anglophones étant soumis à deux administrations distinctes ». Comme on peut le lire dans le journal du 17 novembre 1979, le Conseil d’éducation de Prescott-Russell est en désaccord le plus complet avec une telle politique. « Le CEPR entend conserver ses écoles mixtes tout en continuant d’offrir un maximum de cours dans les deux langues », parce que « mixte » voulait dire écoles anglaises et françaises et non pas écoles « pour gars » et « pour filles ». Même le Conseil consultatif de langue française, présidé par Gisèle Richer, de Rockland, était d’accord avec la position du CEPR. En d’autres mots, les écoles mixtes faisaient l’affaire de tout le monde dans la région.

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