De Plantagenet à Jiagedagi

De petites histoires de réussites locales sont toujours intéressantes et c’était comme ça à l’époque. Dans Le Carillon du 29 mai 1985, par exemple, on y lit qu’une « petite entreprise de Plantagenet spécialisée dans la construction de roulotes de chantier préfabriquées procédera d’ici quelques jours à l’installation de trois édifices préfabriqués en Chine. L & R Trailer Manufacturing, propriété du maire de Plantagenet, André Langlois, et de son associé Sylvain Rieux, a en effet livré en décembre dernier trois unités préfabriquées, dans la localité de Jiagedagi, province d’Heilongjiang, en République populaire de Chine. Un employé de la firme, Ronald Bossé, est actuellement en route pour superviser l’installation des édifices préfabriqués, qui seront utilisés comme résidence et salle de réception. (…) M. Langlois précise que L & R Trailer Manufacturing est actuellement en pourparlers pour la manufacture et la livraison de cinq à dix maisons qui seront expédiées au Japon. » Cette entreprise située à Pendleton, au sud-ouest de Plantagenet, embauchait alors 13 employés.

* * *

Il était d’usage à l’époque pour le gouvernement du Québec de courtiser les francophones des autres provinces. Dans le journal du 29 mai 1985, par exemple, une autre pleine page de publicité intitulée « Les nouvelles propositions constitutionnelles du Québec ». Nous sommes encore à dix ans du prochain référendum et à cinq ans du dernier, mais le positionnement demeure important.

« Le Québec veut en arriver avec le reste du Canada à un nouvel accord constitutionnel.

C’est avec cet objectif en tête que le Gouvernement du Québec s’est employé à définir son attitude et ses demandes, ceci avec fidélité et réalisme relatif aux droits linguistiques.

Le Québec est le seul territoire nord-américain où les préoccupations linguistiques, culturelles et économiques des francophones s’expriment majoritairement.

En conséquence, le Québec, en toute légitimité, réclame la confirmation de ses pouvoirs en matière linguistique.

Par ailleurs, les intérêts des Québécois francophones rejoignent ceux des francophones hors Québec. Les Québécois ressentent comme une perte et un affaiblissement dangereux du courant culturel francophone, l’assimilation des francophones hors Québec; ceux-ci, d’autre part, reconnaissent l’importance de la vitalité de la francophonie québécoise pour le maintien de leur identité culturelle et linguistique.

Le Gouvernement du Québec est prêt à s’engager à inscrire dans ses lois fondamentales le droit de la communauté anglophone du Québec de recevoir dans sa langue les soins de santé et les services sociaux, ainsi que son droit à ses propres institutions culturelles et éducatives.

Le Gouvernement du Québec est prêt à modifier la Charte de la langue française (Loi 101) pour garantir l’accès à l’école anglaise aux enfants de ceux qui ont reçu leur instruction primaire en anglais au Canada. Il s’attend en retour à ce que partout au Canada, ceux à qui profite la garantie d’accès à l’école française accordée par l’article 23 puissent effectivement l’exercer.

Le Gouvernement du Québec est disposé à collaborer activement avec tout gouvernement d’une autre province désirant améliorer les services dispensés à sa communauté francophone. C’est en effet beaucoup plus par la voie de la coopération intergouvernementale que par celle de la seule Constitution, qu’on pourra, dans ce domaine, faire avancer les choses.

Le Québec désire en effet jouer pleinement son rôle de soutien à la francophonie hors Québec.

On peut s’entendre là-dessus. »

Nous étions à deux ans de l’accord du lac Meech et de ses conséquences.

Publicité

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s