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Une loterie à Hawkesbury? Il n’en est pas question.

Le maire Victor Bruneau est catégorique : il n’est pas de question de loterie à Hawkesbury pour renflouer les coffres municipaux. On en parle dans l’édition du 16 octobre 1969 du journal Le Carillon. Le maire faisait référence aux villes de Montréal et de Sherbrooke, au Québec, et à leur système de « taxe volontaire », qui était très populaire auprès des résidants de Hawkesbury et de la région. Il y a même eu quelques articles pour parler de ceux et celles qui avaient une chance de gagner un gros lot.

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Dans l’édition du 23 octobre, on apprend que la société Empire Bentwood Industries Inc. investira un million et demi pour s’installer à Hawkesbury et créer une centaine de nouveaux emplois. À son usine de Hawkesbury, Empire Bentwood produira des chaises destinées aux hôtels, motels et autres édifices publics. Empire Bentwood est une nouvelle entreprise formée d’intérêts canado-américains. Elle a fermé ses portes depuis longtemps.

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La rumeur circule et Le Carillon du 6 novembre 1969 en parle brièvement. Il s’agirait de la construction d’une fonderie dans le canton de Longueuil qui créerait éventuellement 200 emplois. Personne ne veut parler. En fait, plus tard, l’usine était en construction et personne ne voulait confirmer son existence. J’y reviendrai.

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La situation est courante aujourd’hui : quand les contraintes de production l’exigent, des employés sont mis à pied. À Hawkesbury, la nouvelle usine de Duplate Canada vient à peine de commencer ses opérations. Dans l’édition du 13 novembre 1969 du journal Le Carillon, on apprend que 54 employés sont mis à pied, trois semaines après leur embauche le 14 octobre. Le président du syndicat, William Lymett, avait mentionné que « l’embauche d’une troisième équipe de travail n’était pas indispensable et que les mises à pied devenaient donc inévitables ». Le problème est que plusieurs avaient quitté de bons emplois ailleurs, croyant en la stabilité de la nouvelle usine et donc de leurs nouveaux emplois. « Mais la grande cause, dans tout ceci, d’expliquer le directeur de l’usine, John Clarke, est simplement la situation naturelle du marché de l’automobile, dont une entreprise comme la Duplate ne peut que suivre les mouvements. » Ce sont les mêmes arguments qui ont amené la fermeture définitive de l’usine l’an dernier.

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La saga est terminée et toute contestation devient futile. Le Carillon du 20 novembre 1969 rapporte la décision du comité des écoles publiques du Conseil d’éducation de Prescott et Russell de construire la nouvelle école publique à Pleasant Corners comme c’était son souhait en 1968. L’école devrait ouvrir ses portes au début de 1971. Le terrain acheté était beaucoup trop important pour les besoins de l’école, l’une des principales raisons de la controverse avec le fait qu’elle serait située trop loin de Hawkesbury, où était située l’école que cette nouvelle construction remplacerait.

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Il faudra reconstruire le Parti libéral à neuf

Que l’histoire a donc le don de se répéter. Non, il n’est pas question ici du Parti libéral du Canada et de sa cuisante défaite au scrutin fédéral du 2 mai 2011, mais les propos qui suivent pourraient tout aussi bien s’appliquer à celui-ci. C’est ainsi que dans l’édition du 4 septembre 1969, l’éditorialiste « Paul Huneault » parle en effet d’un « parti à reconstruire », mais il se réfère au Québec. « Depuis sa défaite de 1966, le Parti libéral du Québec ne cesse de péricliter. Sa chute a été aussi longue que vertigineuse. Et celui qui prendra la relève de M. Lesage devra reconstruire à neuf. » Huneault (Desjardins) se référait au départ de Jean Lesage, à la formation d’un nouveau parti politique par René Lévesque, au départ d’Eric Kierans pour les Communes et au départ de Paul Gérin-Lajoie. « Vaincu par un gouvernement de droite, M. Lesage avait, semble-t-il, résolu de placer son parti à la même enseigne. Il ne pouvait guère obliquer vers la gauche après avoir mis à la porte le chef de l’aile gauche et ses partisans. » Finalement, il ajoutait qu’à « l’heure actuelle, le Québec ne compte peut-être que sur un seul authentique leader en la personne de M. René Lévesque. »

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J’en ris. Nous sommes dans l’édition du 14 septembre 1969 du journal Le Carillon et il est question de la fameuse « Route du Nord » de Hawkesbury. « Le Conseil de Hawkesbury vient de s’accorder un nouveau délai avant de choisir le parcours qu’empruntera la route qui sera construite au nord de la rue Principale, en bordure de l’Outaouais, Le maire Victor Bruneau a toutefois donné l’assurance, lundi soir dernier, que ce nouveau délai ne signifie nullement que le projet est renvoyé aux calendes grecques. » Même quand je siégeais au Conseil de Hawkesbury vers la fin des années 80, il en était toujours question. Ce n’est qu’il y a une dizaine d’années que ce projet a finalement vu le jour.

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Une attaque réussie contre les « hommes-clefs »

Les élections municipales et scolaires du 6 décembre 1967 à Hawkesbury avaient soulevé un intérêt inhabituel, notamment à cause du grand nombre de candidats en lice : deux à la mairie, deux à la préfecture, onze aux six postes de conseillers, huit aux six postes de conseillers scolaires séparés et sept aux trois postes de conseillers scolaires publics. Pour la première fois aussi, ce serait un mandat de trois ans au lieu de deux.

Ainsi, l’édition du journal Le Carillon du lendemain proclame la victoire incontestable du maire sortant Victor Bruneau. Les 75 p. cent de l’électorat qui se sont prévalus de leur droit de vote lui ont accordé une majorité écrasante sur son adversaire Albert Cadieux, lui-même ancien maire et homme d’affaires bien connu de Hawkesbury. Fait intéressant pour démontrer l’influence des travailleurs de la CIP sur la direction municipale, Bruneau était un employé de cette usine alors que Cadieux était un « riche » homme d’affaires et développeur immobilier.

Aux postes de conseillers, l’incomparable Philibert Proulx devançait tout le peloton avec 1444 votes, Albert Giroux (le même que l’affaire Giroux dont je parlais dans mon billet du 14 mars) et Claude Drouin obtenaient respectivement 1278 et 1257 votes. Le public avait refait confiance à Giroux… preuve que l’électeur est difficile à comprendre… comme encore aujourd’hui d’ailleurs. Pour les six autres, la différence était mince… entre 1199 et 1103 votes chacun. Les trois élus étaient Gérard Joly, Germain Tessier et Yvon Bertrand. Fait à noter, Proulx avait livré une attaque en règle contre le groupe des « hommes-clefs » qui se présentait sous cette bannière. Deux des « hommes-clefs » n’avaient pas été élus. Ce regroupement était un peu le pendant de la Ligue du réveil civique de l’élection précédente (blogue du 8 mars) et qui s’était démantelée après avoir réussi à faire élire la majorité de ses candidats. Proulx, Drouin et Joly sont des employés de la CIP.

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Dans l’édition du 7 décembre 1967 du journal Le Carillon, on apprend que le coloré
Réal Caouette, député de Rouyn-Noranda et chef du Crédit social fédéral, est conférencier au Club Richelieu de Rockland. Caouette est décédé le 16 décembre 1976, la première année d’un gouvernement du Parti québécois.

En référence aux séparatistes dont il déplorait l’attitude, Caouette souligne qu’il « y avait eu plusieurs améliorations à l’égard des Canadiens français mais qu’il restait encore beaucoup à accomplir et que la séparation n’est sûrement pas le moyen à prendre », rappelant que « l’union fait la force ». Il ne s’en fait plus des personnages comme Caouette… ou comme Camille Samson, son compatriote de Rouyn-Noranda et chef du Ralliement créditiste au Québec.