La société Postes Canada Gestion de systèmes limitée était l’agence de Postes Canada responsable de la commercialisation de nos systèmes postaux à l’échelle de la planète depuis 1990. C’était un des éléments de mon portefeuille des relations avec les médias. Ses activités étaient particulièrement intéressantes.
En septembre 1994, par exemple, on m’avait informé de la visite prochaine (le 23 septembre) du chef de la direction de la Deutsche Bundespost. Il fallait nous préparer aux questions des médias, le cas échéant. Il serait accompagné d’une délégation de quasiment 40 personnes. Tout ce beau monde visiterait les édifices du parlement, mais aussi le super bureau de poste historique de la rue Elgin, à l’angle de la rue Sparks. Ce bureau est toujours là d’ailleurs. Ils iraient aussi à ce qui est aujourd’hui la librairie Réflexion des Galeries de l’Outaouais à Gatineau et qui, déjà, était l’exemple parfait d’où voulait se diriger Postes Canada dans la prestation des services postaux par comptoirs privés. Un processus qui avait été sensiblement ralenti par l’arrivée des libéraux de Jean Chrétien l’année précédente. Le lendemain, la délégation allemande irait se promener en bateau jusqu’à ce bijou qu’est le Château Montebello. Le lundi suivant, tout ce beau monde visiterait le tout nouveau centre de traitement de Stoney Creek, près de Hamilton, ainsi que l’établissement de traitement des lettres dit « ouest »… un des plus importants du réseau national de Postes Canada.
J’en parle parce que Postes Canada a joué un rôle important de conseiller auprès de plusieurs administrations postales ailleurs au monde. L’entreprise n’avait pas été privatisée, mais elle était une société d’État à vocation commerciale (impôts et dividendes). L’expérience de la Deutsche Bundespost intéressait beaucoup Postes Canada.
La Bundespost avait un statut différent depuis la chute du Mur de Berlin en 1989 et la fusion des deux Allemagnes. Quelques mois après la visite de cette délégation, soit le 1er janvier 1995, la Deutsche Bundespost Postdienst (la poste traditionnelle) devenait une société privée, comme deux autres de ses composantes d’ailleurs, la Bundespost Postbank (vous vous rappelez de ma référence aux services bancaires postaux dans mon billet précédent) et la Bundespost Telekom (avec un mandat lié aux communications électroniques).
Quant à Postes Canada Gestion de systèmes limitée, elle a été incorporée sous un nouveau nom le 16 mars 2016… Elle se nomme maintenant Postes Canada Gestem limitée, mais elle a conservé son appellation anglaise de Canada Post Systems Management Limited.
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J’imagine que c’est comme ça dans toutes les grandes entreprises. Je me réfère à la nécessité de réorganiser les structures de fonctionnement régulièrement. À l’automne de 1994, j’étais gestionnaire des relations avec les médias. Le directeur général des Communications à l’époque, Pierre Gosselin, avait décidé de restructurer son groupe en deux volets, celui des Communications avec les employés (11 employés) et des Relations publiques (19 employés). Je faisais partie de ce dernier volet. Mon titre passait à celui de gestionnaire des relations avec les médias et de la planification des communications. On m’ajoutait une équipe spécialisée dans cette planification.
C’est que Gosselin voulait accroître le profil de sa direction générale au sein de l’entreprise. Il voulait que les stratégies de communication s’intègrent mieux aux activités de Postes Canada et que nous participions davantage à la planification des communications. Tout ça sous-entendait l’élaboration de normes et de procédures, des balises de référence et le recours aux meilleures pratiques. La grosse expression… il fallait « créer de la valeur pour nos clients » … ceux des Communications.
Il avait même été question d’impartir l’organisation de deux gros « bébés » des Communications… le programme des lettres au père Noël » et le programme sur l’alphabétisation, alors notre cause externe par excellence. Il faudrait attendre quelques semaines avant la mise en œuvre de cette restructuration, mais l’impartition des deux programmes majeurs n’aura pas lieu.