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Des cours de français et d’anglais pour tous les Canadiens

Je ne crois que sa suggestion ait été bien loin. Quoi qu’il en soit, dans le journal Le Carillon du 17 octobre 1968, nous apprenons que le député Viateur Éthier « désire que le gouvernement institue des cours du soir portant sur la conversation française et anglaise dans toutes les villes du Canada afin de permettre à tous les Canadiens d’apprendre à s’exprimer dans les deux langues officielles du pays ». L’article poursuit en affirmant que « la Chambre s’est déclarée favorable à ce que le gouvernement fédéral étudie la possibilité, après consultation et entente avec les provinces, d’instituer de tels cours ». Voilà pour les bonnes intentions… mais l’enfer n’en est-il pas pavé?

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Je ne sais pas ce que je fais là. Je viens de me marier et ma fille Dominique n’est pas encore dans le portrait, pas pour neuf autres mois en tout cas, mais je me retrouve trésorier du comité central de l’Association des parents et instituteurs de la paroisse St-Alphonse-de-Liguori, paroisse dont je ne fais même pas partie. Je suis dans une photo de l’édition du 24 octobre 1968. J’en conclus, en rétrospective, que j’avais été « charmé » par les belles Marinette Lalande, présidente, Rollande Currier, vice-présidente, et Claudette Ouimet, secrétaire, les autres membres du comité. Je dois dire aussi qu’elles étaient épouses d’hommes influents dont j’avais besoin comme contacts pour le journal! (Le fils de Claudette, Francis, est apparu un jour dans le groupe des communications de Postes Canada où je travaillais. Il m’a montré cette même photo que sa mère avait conservée.)

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Je retiens l’éditorial de mon collègue Jean-Robert Danis dans l’édition du 24 octobre, intitulé « Un dur coup pour la presse ». Il y est question d’une récente annonce du ministre des Postes, Eric Kierans, « à la tête d’un ministère perpétuellement en mal de déficit ». Kierans propose de majorer les tarifs postaux pour les publications « de l’ordre de 275 p. cent ». L’éditorial se référait aussi aux accords « américano-canadiens de réciprocité » qui libéraient les grandes publications telles Time, Life, Look et Reader’s Digest des tarifs postaux. « M. Kierans et le gouvernement Trudeau pourraient tout au moins faire preuve de juste en accordant un traitement égal aux publications canadiennes. » Les attaques des journaux contre Postes Canada allaient se prolonger pendant de nombreuses années. Au journal, nous avions toujours l’impression que le personnel du bureau de poste de Hawkesbury faisait tout leur possible pour nous créer des problèmes. Les responsables de la vérification des revenus, par exemple, mesuraient chaque article, chaque annonce, pour s’assurer que la proportion entre les deux était conforme aux directives sur les publications. Trop d’espace de publicité et le journal n’était plus qu’une ignoble circulaire.

Lorsque le ministère des Postes est devenu la Société canadienne des postes, il devenait encore plus important de garantir les revenus postaux. Je me souviens lors d’un congrès de la Canadian Community Newspapers Association à Edmonton (en Alberta), Michael Warren, alors PDG de Postes Canada, avait averti les éditeurs des journaux communautaires que sa société ferait tout pour obtenir une plus grande part de la distribution des encarts publicitaires, si lucratifs pour les médias. Plusieurs années plus tard, alors que j’étais d’ailleurs au service de Postes Canada, la société avait même créé une section spéciale pour livrer exclusivement des circulaires publicitaires. Quand Publi-Sac est arrivée dans le portrait, les médias se sont ligués contre Postes Canada et ont exercé tellement de pressions sur l’actionnaire (le gouvernement fédéral) qu’elle a été obligée de démanteler son groupe spécial de livraison. Ce qui n’empêche pas Postes Canada de livrer encore des circulaires dans votre boîte aux lettres, mais les journaux et les « publi-sacs » de ce monde en distribuent beaucoup plus.

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Je n’y suis plus, Dieu merci!

Postes Canada et le Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes ont confirmé par communiqué aujourd’hui l’échec des négociations que les deux parties avaient amorcées le 21 octobre 2010. Le Syndicat a demandé au gouvernement du Canada de nommer un conciliateur. De son côté, le Syndicat mentionne qu’ils pourront être en position de grève vers la fin d’avril.

Cela me rappelle de mauvais souvenirs. En août 1991, mon directeur des Relations avec les médias me rappelait de mes vacances pour aller m’enfermer au Château Laurier, en compagnie de deux autres collègues (aujourd’hui décédées), pour traiter les médias pendant la durée des négociations. Nous devions finalement y rester pendant trois mois, 24 heures sur 24, sept jours sur sept, jusqu’au travail en novembre. Évidemment, comme dans toute grève quelle qu’elle soit, personne n’était sortie gagnante de ces négociations catastrophiques. (Certains se souviendront que Postes Canada avait tenté de maintenir ses services au pays pendant la grève.)

Mais voilà, je n’y suis plus. Et le risque d’être convoqué est maintenant inexistant.

Je souhaite quand même à tous mes anciens collègues du courage et de la patience. La constitution de ce syndicat interdit toute forme de collaboration avec l’employeur, séquelle d’une longue histoire de militantisme syndical.