Avatar de Inconnu

La sempiternelle route du nord… reportée encore une fois

Ah! Cette route du nord à Hawkesbury fait encore couler de l’encre. Cette fois, dans l’édition du 11 septembre 1969, c’est le Conseil municipal qui se donne un nouveau délai. « La première phase des travaux qui doit être complétée à la fin de 1971, prévoit que la route du nord se poursuivra de l’intersection des rues Principale-Ouest et McGill jusqu’à la rue John, tandis que la seconde phase, dont le parachèvement est prévu pour 1986, prévoit le prolongement de la route de la rue John à la rue Cameron dans l’est de la ville ».

La nouvelle route devait porter le nom de « boulevard du Chenail ». Je crois avoir déjà mentionné que ce projet d’envergure avait même été discuté quand je siégeais du Conseil de Hawkesbury de 1985 à 1988. Il a fallu attendre quasiment 30 ans pour la première phase et il est fort probable que la deuxième phase ne verra jamais le jour. Il n’en est même plus question en 2011.

* * *

Dans cette même édition, un long article soulève la pertinence de l’embauche d’un directeur des loisirs à Hawkesbury. La question refait surface « à la suite de l’expulsion du Club des jeunes du local qu’il occupait depuis deux ans au sous-sol du Centre Guindon ». Fait intéressant, le président fondateur de ce Club des jeunes était René Berthiaume, aujourd’hui maire de Hawkesbury.

En se référant à cet éventuel directeur des loisirs, Berthiaume affirmait que « cet homme devrait être capable de se mêler à tous, autant les jeunes que les adultes, autant ceux qui portent les cheveux longs que ceux qui les aiment courts. Il doit être à même de se faire accepter de tous et, surtout, de combattre les préjugés que les adultes entretiennent au sujet des jeunes. Car les adultes de Hawkesbury sont portés à nous juger trop rapidement sur notre aspect extérieur ». L’éditorialiste Jean-Robert Danis, dans la page voisine, aborde le même thème et conclut que la dépense qui serait occasionnée par une telle embauche « apparaît toutefois plus que justifiée ». Daniel McKale en fait l’objet de sa caricature. J’y reviendrai.

Avatar de Inconnu

Un autre grand de Hawkesbury décède… un autre Berthiaume

Je ne pensais pas que cela remontait à si loin. Quoi qu’il en soit, dans l’édition du journal Le Carillon du 24 avril 1969, il est question du décès de Noël Berthiaume, âgé de 58 ans. Il avait succombé à une longue maladie. Cet éminent citoyen avait été actif au sein de très nombreux organismes municipaux et avait présidé les destinées de la commission scolaire séparée quelques années avant son regroupement : il avait été conseiller scolaire pendant 21 ans, soit de 1946 à 1967 et de 1963 à 1965.

Cet « ardent défenseur des institutions franco-ontariennes » était issu d’une famille de dix garçons. « Depuis 1950, il était propriétaire du Salon Noël Ltée, maison funéraire établie par son père, feu F.X. Berthiaume, en 1898. » Il était le père de René Berthiaume, actuellement maire de la ville de Hawkesbury et candidat du Parti libéral dans Glengarry-Prescott-Russell lors des élections fédérales de 2006. Un autre des fils de Noël, Yves, a été énormément actif au sein de l’Optimist International (et local bien sûr) et a d’ailleurs gravi les échelons internationaux de ce regroupement de service aux jeunes pour en devenir le président en 2004. De toute évidence, l’exemple de leur père avait laissé ses traces.

Noël avait œuvré au sein du Club Richelieu, des Chevaliers de Colomb, de la Chambre de commerce, de la Société St-Jean-Baptiste, du Cercle dramatique Gascon, de l’Association pour les enfants arriérés (c’était son nom à l’époque) et de la Ligue du Sacré-Cœur. Son frère Adrien était décédé il y a quelques mois auparavant (revoir blogue du 27 mai).

* * *

Un entrefilet dans l’édition du 24 avril annonce la nomination de Torrance Wylie, anciennement de Chute-à-Blondeau et Hawkesbury, au poste de directeur et organisateur national du Parti libéral du Canada, pour un mandat de trois ans. Ancien étudiant de l’École secondaire régionale de Hawkesbury, ce « diplômé en sciences politiques a déjà détenu le poste de secrétaire auprès de l’ancien Premier ministre Pearson ». J’ai côtoyé Torrance de près lors de l’Examen du mandat de la Société canadienne des postes, présidé par George Radwanski, en 1995. Le ministre libéral David Dingwall, qui avait décrété l’Examen, en avait sans doute contre la Société. Il présidait sa propre entreprise de consultation et Postes Canada avait retenu ses services. À titre de porte-parole de la Société, je participais activement à toutes les discussions internes et j’avais appris à apprécier cet homme.

Avatar de Inconnu

Décès d’un homme qui avait laissé sa marque sur Hawkesbury

J’ai connu ce grand citoyen de Hawkesbury puisqu’il résidait tout près des bureaux du journal Le Carillon. Ainsi, dans l’édition du 14 novembre, un texte fait état de son décès le
7 novembre, à l’âge de 71 ans. Adrien H. Berthiaume avait été maître de poste de 1926 jusqu’à sa retraite en 1961. Et entre temps, il avait multiplié ses occupations.

Ce frère de Noël Berthiaume et oncle du maire actuel de Hawkesbury, René Berthiaume, avait participé très activement à la vie communautaire de sa ville et avait laissé sa marque au sein de nombreuses organisations municipales et paroissiales. On lui devait la formation de l’escadrille des Cadets de l’air et il s’était occupé des scouts catholiques.

Il avait été actionnaire de la firme Hawkesbury Realty, société immobilière dont le projet Mont-Roc allait devenir le plus beau quartier résidentiel de la ville à l’époque. Adrien H, Berthiaume avait été le premier à suggérer que Hawkesbury soit dotée d’un aréna (le futur Centre Mémorial). Avec d’autres citoyens bien entendu, il avait été responsable de la venue à Hawkesbury de l’Union internationale des travailleurs, ce qui avait abouti à la création du local 28 des employés de l’usine locale de la CIP. Il avait tenté de se faire élire à la mairie de Hawkesbury, en 1947, mais le maire sortant, le Dr Charles-Émile Lafrance, l’avait battu. Il avait été président de la Chambre de commerce, membre-fondateur du club Richelieu, membre de la Commission de l’École secondaire régionale de Hawkesbury et membre honoraire du club Rotary.

Pendant la Première Guerre mondiale, il s’était enrôlé dans l’infanterie et avait participé aux dernières campagnes en France. Pendant la Deuxième Guerre mondiale, il avait été commandant de la compagnie de réserve, agent de liaison pour les prisonniers de guerre et président du comité responsable de la réhabilitation des soldats. Adrien laissait dix enfants.

* * *

Bizarre en rétrospective. Dans l’édition du 28 novembre, un article rapporte que le conseiller municipal Claude Drouin, pourtant lui-même employé de la CIP, veut que la Sûreté municipale fasse enquête sur les « taxis illicites », soit ceux qui assurent « un service de taxi » sans être munis du permis nécessaire. Aujourd’hui, nous parlerions de covoiturage, puisque c’est de ça qu’il s’agissait. Drouin affirmait que ces gens, essentiellement des employés de l’usine de la CIP qui transportaient leurs confrères travailleurs, « enlèvent ainsi aux compagnies de taxi de la ville un précieux revenu ». Il n’a pas dû se faire des amis au travail, mais personne n’osait sans doute s’afficher comme « chauffeur de taxi ».

J’en ris parce que mon beau-père était un de ces « taxis illicites ». Il faisait simplement du covoiturage avec quatre de ses confrères qui habitaient dans les rues voisines de la sienne. Il a fait ça du temps que je l’ai connu, en 1967, jusqu’à la fermeture de l’usine en 1982. Aujourd’hui, l’initiative de ces « covoitureurs » serait louangée.